Après deux rendez-vous manqués chez Margus, le troisième fut le bon. Mon obstination à vouloir m'asseoir à cette table était-elle justifiée ?
Voilà quelques semaines que j'avais repéré ce restaurant. Mais à deux reprises, notre rendez-vous n'a pu avoir lieu ! Le premier venait de Margus qui m'a vite rappelé après ma réservation pour m'expliquer qu'à la date choisie, ça ne serait pas le mieux pour dîner seul vu que deux groupes avaient déjà peu ou prou préempté les lieux pour des anniversaires. Effectivement. Pour le deuxième c'est ma faute ! Trop fatigué pour pouvoir profiter au mieux des lieux j'ai préféré annuler. Alors quand je me retrouve un soir, l'appétit aiguisé du côté des Halles, je me dis que c'est l'occasion qui fait le larron, direction rue des Prouvaires.
Margus a pris place dans un ancien restaurant, le Gros Minet qui n'avait pas changé non plus la façade indiquant Aux amis des Halles. L'établissement vise à se situer du côté de la convivialité. Des tables en terrasse (non chauffée pour l'instant) attendent des groupes visiblement.
A l'intérieur, le bâti ancien a été rafraîchi avec de la peinture bleue nuancée. des bouteilles de vin servent de décoration et la lumière tamisée n'est renforcée qu'avec des bougies. Les tables se disposent autour d'un zinc d'époque magnifique. Très vite l'accueil est souriant et dynamique. Déjà, certains boivent un verre au comptoir, tandis que je remarque une tablée vide de 10 couverts qui attend ses hôtes. Décidément, ici on aime y venir groupé !
Côté carte, pas question d'entrées ou de plats, mais des propositions qui vont de 6 euros pour un velouté de courge à 28 euros (56 euros à 2) pour une entrecôte, sans origine ni poids spécifiés. Taco, tostada, ceviche... l'influence de l'Amérique du Sud se fait sentir.
Après une attente certaine (pas loin de la trentaine de minutes quand même), on me présente ce taco d'encornets, ventrèche fumée de veau et poivrons. Disposé dans une toute petite assiette façon tapas, il y a largement de quoi constituer une entrée "normale", c'est généreusement fourni ! Une odeur fumée se dégage du plat, et l'on voit de belles pousses de pourpier qui vont donner des notes de fraîcheur. En bouche, c'est plutôt bon. L'alliance encornet / ventrèche fonctionne, et les poivrons apportent de la gourmandise. Je regrette quand même l'absence d'un agent perturbateur comme du piment ou des suprêmes de citron pour bousculer tout ça. C'est globalement une bonne entrée.
Après une attente moins longue que pour l'entrée, le plat! Un tentacule de poulpe, courge et citron verdelli. Voilà un intitulé qui annonce un peu plus de caractère ! Ce produit qui a été la star incontestée de l'été sur les tables parisiennes, a été passé à la flamme pour lui donner un bon goût de grillé. Des morceaux de courge sont bien là, mais n'apportent pas grand chose. Cuites à l'eau, elles fuient tant sous la fourchette que sous la dent. Mais le plus intéressant dans cette histoire, c'est cette fine purée au citron. On se prend de l'agrume plein le palais ! Suprêmes, zestes et ... zistes inclus ! Aïe ! C'est terriblement amer, et rien dans l'assiette ne parvient à contrebalancer ça. Cette amertume persiste sur la langue si bien qu'elle arrive à couvrir le goût de la pieuvre, pourtant bien cuite. Tout ça manque d'équilibre !
Pour le dessert, je passe mon tour. Au choix pour 8 euros, un gâteau au chocolat ou un flan (avec la recette de la grand mère). Pas nécessaire pour ce soir.
Côté vin, ce n'est pas la fête chez Margus. Peu de références (de 25 euros pour le rosé à 68 euros pour un Chassagne Montrachet) et pas vraiment de pépites dénichées. Je me suis rabattu sur un verre de Chardonay de Loire (cuvée Aurore) à 6 euros... soit plus cher que la bouteille achetée sur internet... Pas impérissable loin de là. Des goûts fruités qui n'ont pas l'air très naturels suffoquent les papilles.
Mais depuis le début de mon aventure chez Margus, des tablées se sont remplies. Nuls touristes à l'horizon dans ces grands groupes, mais des Parisien(ne)s en goguette qui doivent trouver l'endroit trop beau. et c'est vrai qu'on s'y sent bien, et l'accueil du personnel, décontracté, y aide. Par contre, côté cuisine, vin et temps d'attente, on ne tutoie pas les sommets. Il vaut mieux alors venir groupé pour passer sur ces détails qui se voient quand on dîne seul, comme moi.
Margus
1, rue des Prouvaires
75001 Paris (Métro Les Halles)
Tel : 09 87 10 42 03
Fermé les dimanches et lundis
Les +:
_ le cadre est très agréable
_ un accueil et un personnel jeune et souriant, bonne ambiance
Les -:
_ le service est lent.
_ la cuisine manque un peu d'équilibre
_ la carte des vins ne brille pas (et pas une seule référence sud-américaine?)
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