Les Arlots (Paris 10) : un bistro totalement régalant !

Voilà maintenant un peu plus de deux ans que les Arlots a ouvert ses portes. Pourtant, on croirait à s'y méprendre que ce lieu de vie existe depuis toujours ! Un vrai bristro où l'on se régale pour pas cher !

Les Arlots fait salle comble. La réservation y est devenue obligatoire pour qui y veut s'attabler sereinement. Quand j'appelle le matin, on me prévient : ça ne sera pas avant 13h40, et ça sera au comptoir ! Paf ! Soit, cette place n'est pas pour me déplaire.

De l'extérieur, ce restaurant ne paye pas de mine. On pourrait croire qu'ici on parie sur des chevaux.

La salle, sombre et pas bien grande, est animée ! Ca parle, ça rit, ça vit. Le service virevolte entre les tables et le magnifique comptoir, tout en dispersant à qui veut les entendre, des petites remarques conviviales et autres bons mots. Le chef Thomas Bréchet aime aussi faire des incursions en salle, rajoutant sa bonne humeur et son l'énergie à l'endroit. Une atmosphère de bistro en voie de disparition à Paris.

Bouteilles et vieilleries aux murs jouent sur la fibre rétro. Des bêtes empaillées reposent en paix au-dessus de l'entrée. RIP.

En guise de menu, une ardoise qui annonce la couleur : menu  (entrée plat dessert) à 23€ ! A noter que la formule était à 22€ l'an passé, et l'on trouve des traces de ce même menu à 20 euros... Tout augmente qu'on vous dit! Mais visiblement, cette inflation ne fait pas fuir l'amateur de bonne chère. Au programme, du grand classique de la cuisine française : terrine, oeufs mayoli (mélange mayonnaise et aïoli), pintade et chou, aile de raie à la grenobloise...

Bien installé sur mon tabouret de comptoir, c'est parti pour l'oeuf mayoli et poutargue maison. La traditionnelle sauce a été agrémentée ici d'ail. Sinon, on a bien dans l'assiette les trois moitiés d'oeuf dur à la cuisson parfaite (avec le jaune moins cuit en son centre). La poutargue servie avec générosité dans l'assiette est tout bonnement divine, avec un goût profond et puissant, apportant la juste salinité à l'ensemble. Ailé mais pas trop, c'est le combo parfait. Aussi simple que délicieux !

Avec le plat, c'est toute la tradition culinaire française qui arrive : suprême de pintade rôti avec chou braisé au lard. Une belle assiette bien garnie, de quoi calmer les faims les plus aiguës. Au premier coup de couteau, on sent bien la cuisson parfaite de la volaille.Grâce au jus dans lequel baigne le chou, la viande gagne en tendreté. Les saveurs de mon enfance envahissent le palais. C'est le goût de la générosité ! Il n'y a qu'à voir le lard : d'une excellente qualité et goûteux, ils sont nombreux les lardons à se mélanger au chou. On ne lésine pas aux Arlots, les bégueules n'y ont pas leur place !

Pour ne pas mégoter, et rendre hommage au 5ème péché capital, on va bien trouver une petite place pour le dessert! Une figue rôtie, crème légère, pistaches et crumble de sablés m'attend. Justement sucré, parfaitement équilibré, ce beau dessert remplit toutes les cases d'une fin de repas réussie.

Quand on s'appelle les Arlots - un terme viticole qui désigne les grappes laissées en hauteur sur les vignes - on se doit de soigner les vins. Pas de carte à proprement parlé, mais des propositions d'un des maîtres des lieux. On goûte plusieurs propositions, on choisit ! Ce sera un magnifique Gamay nature. 6,50€.

Quand arrive l'addition finale, on est repus et on a de quoi être content de payer les 29,50€ demandés ! Ces Arlots régalent avec générosité dans une ambiance conviviale.  On voudrait manger comme ça tous les jours ! Un succès (toujours et encore) mérité.

Fermé dimanche et lundi

Les Arlots
136, rue du Faubourg poissonnière
75010 Paris (métro Poissonnière)

tel : 01 42 82 92 01

Les +:
_ Une cuisine réjouissante, généreuse et régalante
_ une atmosphère vivante de bistro parisien déserté par les touristes
_ un rapport qualité-prix impeccable
_ des super vins sélectionnés avec soin (et goût!)

Les -:
_ forcément, même si on n'a pas de musique de fond très forte (je ne l'ai remarquée que lorsque la salle s'est vidée), le calme n'est pas le propre du lieu ! Pourtant on s'entend bien parler grâce à une bonne acoustique