Beaucoup situent le Petit Poucet à Neuilly, pourtant ce restaurant se trouve bien à Levallois. Hommes d'affaires et familles cossues aiment y s'attabler. C'est bien simple, ici, il y a toujours de la place !
Fondé en 1910, le Petit Poucet a abandonné ses allures de guinguette un peu vieillotte pour des atours bien plus modernes dans les années 90. Service de voiturier, bord de Seine, au beau milieu de l'Île de la grande Jatte, c'est sûr, c'est bourgeois.
A l'intérieur c'est immense ! En été, la capacité est de 450 couverts, un peu moins en hiver. Les grandes terrasses estivales sont couvertes pour les jours à la météo maussade, mais c'est tellement bien pensé qu'on ne le remarque à peine. On se croirait presque dans un chalet avec tout ce bois.
On m'installe au bord de la Seine. Dans la grande salle, des tablées immenses accueillent des repas de famille manifestement. Je ne tarde pas à entendre chanter à tue-tête un tonitruent "Joyeux anniversaire". Mais, c'est à noter, ce sera la seule musique ! L'endroit est très calme et la vue de ce bras de fleuve, reposante.
Bien entendu, tous ces atours ont un coût certain ! S'il y a bien un menu spécifique à 34 euros, les entrées varient de 10 (poireaux vinaigrette) à 20 euros (pour les ravioles de langoustine au gingembre) et les plats de 21 euros (tartare de boeuf) à 36 euros pour le coeur de filet de boeuf. Il y a aussi tout un buffet de fruits de mer, comme dans les brasseries parisiennes. Et c'est un peu l'impression que ça donne.
Très vite, on prend ma commande. J'entends sur ma droite un éclat de voix : "Tu veux savoir la différence sur mon trajet entre la voiture et les transports en commun _ t'as qu'à faire du covoiturage !"... point Gilets jaunes.
Quelques minutes de patience (et quelques olives trop salées avalées), et voilà que mon entrée se présente à moi : Tartare de gambas et écrevisses au yuzu. Sur une rosace d'avocat, se trouve le mélange des crevettes agglomérées avec une sauce mayonnaise légère. Dessus, une quenelle d'avruga. Si tu crois qu'on a affaire ici à une sorte de caviar, tu te trompes lourdement. Car ces petits oeufs noirs sont en fait les restes de harengs fumés qui ont été noircis à l'encre de seiche... La grande traînée de sauce orange a le goût de mangue. Par contre, je cherche encore le yuzu dans cette préparation? C'est très correct même si ça reste un peu plat.
Sur ma gauche ça transpire sévère, un aviron de 8 places s'entraîne.
Ici, le canard vient de Vendée, et se présente en 2 cuissons : une cuisse rôtie et une aile confite. Pour l'accompagner, une riche purée de céleri dans laquelle le beurre n'a pas été oublié, deux morceaux de pommes qui jouent les intrus, et des petits cèpes, pas tous d'une fraîcheur exemplaire.
Les viandes sont parfaitement cuites et goûteuses. Un peu plus de sel sur le confit aurait été le bienvenu. La sauce bien nappante est gourmande. Moins fan des accompagnements qui s'accordent mal (cèpes et pommes, c'est non).
Pour le dessert, je ne pouvais pas passer à côté de ce morceau d'anthologie qui m'avait fait baver sur Instagram : La brioche pain perdu au caramel laitier ! La tranche tiède est de très belle taille, bon courage pour la terminer en cas d'entrée et de plat ! Une boule de glace caramel fond doucement sur le dessus, et un peu de caramel a été rajouté au cas où on en manquerait. C'est de la pure gourmandise régressive. Pas de contraste dans les saveurs ou les textures, tout va dans le même sens, c'est bon.
La carte des vins de son côté, collectionne les "marques" qui rassurent et font croire aux amateurs qu'ils sont des experts. J'ai pris un verre de Gamay Marionnet Vendange naturelle à 6 euros. Un classique des tables parisiennes, plutôt agréable.
La note finale pique un peu : 64 euros. Le repas fut bon et agréable, mais pas révolutionnaire. On sent ici qu'il y a un impératif : plaire au plus grand nombre. Dans l'assiette comme dans le service, c'est un peu déshumanisé et sans caractère. C'est dommage car les produits sont de qualité, mais avec une jauge pareille digne d'une grande cantine, difficile de proposer mieux.
Le Petit Poucet
4 Rond-Point Claude Monet
92300 Levallois-Perret (Métro Pont de Levallois Bécon)
Tel : 01 47 38 61 85
Fermé le dimanche soir
Les +:
_ lieu immense, en été superbes terrasses
_ bord de Seine bien agréable
_ beaux produits
_ idéal pour les grandes tablées
Les -:
_ la taille donne l'impression d'être à l'usine
_ Une cuisine qui manque de caractère
_ sortir du menu, c'est voir une douloureuse qui porte bien son nom à la fin du repas
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