Afaria (Paris 15) : Bienvenue chez elles

Il y a des années, Julien Duboué posait ses casseroles à cette adresse pour ensuite donner le relais à une équipe de confiance exclusivement féminine. L'ADN convivial du lieu demeure bien!

Il y a peu, je me rendais rue Desnouettes pour me régaler avec l'excellente cuisine de Biscotte qui s'y situe. A quelques encablures de là, Afaria m'attend ce midi-là. Quelques tables en terrasse attendent sagement devant une vitrine ornée de rouge et blanc d'où pendent des rideaux.

A l'intérieur, deux salles mais une même ambiance : dans la première, la grande table d'hôtes instituée à la fondation de ce lieu. Un bar à droite et juste devant, un passe-plat où l'on aperçoit la cheffe Ludivine Merlin travailler. Ensuite, derrière une demi-cloison, des petites tables avec de grands sets. Vaste et calme, cet espace est décoré par des miroirs.

Du côté de la carte, des plats français légèrement revisités qui ne se cantonnent plus au Sud Ouest : s'il y a bien un magret de canard à la carte (pour 2 à 20€ par personne), on retrouve aussi du veau Orloff, de la langue de boeuf, une brandade de cabillaud, ou encore un brie de Meaux farci au mascaporne et truffe ! Pour les prix, comptez une douzaine d'euros pour les entrées et 20 pour les plats.

Au déjeuner,un menu à 27 euros a toutes les allures de la bonnes affaires, tandis qu'un menu dégustation à 45 euros en 6 services laisse présager d'une belle cuisine d'auteur.

L'accueil est vraiment souriant et agréable. Je m'installe. A ma gauche un vieux monsieur habitué qui mange seul qui ne sera pas avare de ses critiques sur les plats tandis qu'à ma droite, deux hommes se racontent leur vie peu radieuse à base de divorce, de garde d'enfant, de licenciement et bien entendu de dépression...

Il me fallait bien une bonne entrée pour me remettre ! C'est chose faite avec cette Terrine d’artichaut gratinée au lard fumé et vieux comté. Plutôt original, ce plat aux allures ménagères est un régal. Un goût franc et régalant.

J'avoue avoir longuement hésité pour le choix de mon plat. Le plat du jour - une poitrine de cochon annoncée croustifondante - me faisait bien de l'oeil, mais je me suis souvenu de lé déconvenue vécue à l'Ascension avec cet intitulé. C'est donc la langue de boeuf qui a ma préférence alors. Cet abat est servi braisé dans une petite cocotte accompagnée des légumes de pot au feu. A côté, une sauce à la tomate épaisse et brillante. Il faut faire sa petite popotte.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est généreusement servi ! Langue fondante, légumes goûteux, et sauce liante comme il faut. C'est simple et réconfortant.

Même topo pour le dessert avec ces belles Profiteroles à la crème vanillée et caramel au beurre salé. Un petit pot de caramel est à disposition pour ajouter soi-même la quantité désirée de... gourmandise ! C'est une belle réussite !

A une autre table vient de s'installer 3 femmes de 3 générations. L'occasion d'entendre cette belle phrase de la mère arguant à sa fille qu'il y a de la langue au menu à coup de "tu dois aimer, tu aimes bien la queue de boeuf"!

Côté vin, je n'ai pas vraiment été ébloui par le verre d'Irouleguy Rouge, domaine Abotia à 6 euros (coef 3). A noter les nombreuses références disponibles au détail. Ça fait plaisir !

L'addition: 35,50€. Menu + verre de vin + café. On termine le déjeuner repus, calé, bien rempli bref vous avez compris l'idée ! L'accueil adorable et la cuisine simple (mais bonne) réconfortent. Je comprends mieux ces deux amis venus se raconter leurs galères ici.

Afaria
15 Rue Desnouettes
75015 Paris (Métro Convention)

Tel : 01 48 42 95 90
Fermé le dimanche et le lundi

Les +:
_ atmosphère calme et accueil réconfortant
_ cuisine généreuse et goûteuse
_ des abats à la carte

Les -:
_ pas convaincu par le vin goûté
_ cuisine simple et sans surprise