Il y a 4 mois ouvrait ce restaurant très discret, au coeur d'une galerie parisienne, à quelques mètres du très ostentatoire Astair. Mais à la différence de ce dernier, Ôya ne déçoit pas !
La galerie Montmartre est devenue ces dernières années le paradis du sans gluten à Paris. S'y trouve aussi mine de rien un restaurant exceptionnel, doublement étoilé, Passage 53 dont les prix se sont envolés. D'autres enseignes brillent sur les réseaux sociaux comme Canard et Champagne ou Astair et enfin, il y a cet Ôya.
Dans un bras calme de la galerie, on remarque à peine sa devanture en bois clair. Une table avec le menu est bien là, mais difficile de se figurer que l'endroit est ouvert. J'essaye d'ouvrir la porte. Je tire, je pousse, je coulisse (à la japonaise), rien. Heureusement, on vient m'ouvrir. C'est le chef Tatsuya Noda.
A l'intérieur, un comptoir avec une quinzaine de places qui entoure un espace cuisine. C'est épuré au maximum, vide pour ainsi dire, même de clients ! En vitrine, les viandes importées du Japon encore sous plastiques sont exposées. La déco est zen, on ne peut pas dire le contraire.
Pour le déjeuner, deux options : un menu à 39€ ou une version dégustation en 5 services à 58€. Evidemment, quand le sous-titre d'un restaurant c'est "wagyu japonais", on retrouve cette viande grasse de luxe de tous les côtés. Les desserts sont épargnés, et certains peuvent se réjouir d'avoir un étonnant poisson du jour aussi disponible !
Mon choix fait, je suis alors en tête à tête avec le chef. Il prépare mon entrée : un carpaccio de Wagyu. Je le vois dresser l'assiette. Lit de dentelle de fenouil, petits bâtonnets de pommes Granny Smith, découpe minutieuse d'un morceau de viande qui a été saisi légèrement, petites pousses d'herbe disposées avec des baguettes, quelques grains de fleur de sel, et 8 points de sauces : 4 au poireau et 4 à l'orange !
Pour la dégustation, je suis laissé seul. Un peu de jazz en fond sonore, basta !
Comme il se doit, la viande est grasse, persillée à souhait, c'est bien du Wagyu ! J'avale ces petites lamelles avec un bonheur électrisant ! Que c'est bon ! Fenouil et pomme complètent bien le plat, mais la star incontestée ici, et de loin, ce sont ces 4 morceaux de bidoche.
Depuis le début, je voyais derrière le comptoir un espace "barbecue" japonais, le Bichôtan, ce charbon qui donne si bon goût. Durant le début du repas, de-ci de-là, j'ai bien vu des flammes s'en échapper et venir caresser mon pavé de viande.
Voilà l'équipe de retour ! Une nouvelle fois le dressage se fait sous mes yeux : purée au siphon, petits champignons de Paris, poivre de Timut, et la découpe du beau morceau de viande issu directement de la "cuisse" de la bête (du gîte?). Ça explique le coût modique de ce menu. Mais l'avantage de cette viande qui d'habitude est dévolue aux cuissons longues dans les autres races, ici, est à un tel point persillée qu'on peut l'a manger façon steak !
Une nouvelle fois, me voilà avec moi-même et ma bidoche maturée. Et une nouvelle fois, je suis saisi par ce goût si caractéristique du Wagyu. Champignons, purée et poivre accompagnent gentiment la chose, mais font office de figuration face à cette viande de dingue.
A noter qu'ici on ne demande pas la cuisson. C'est saignant ou tu vas ailleurs ! Mieux vaut alors choisir la version hachée disponible aussi dans le menu déjeuner.
En dessert de ce menu où je n'ai eu le choix que pour le plat, un gâteau au chocolat... Bof, pas fan de ça vous le savez. Mais voilà, je serai courageux, et je le mangerai ! Il est préparé avec une quenelle de sorbet banane, du thé vert matcha, un peu de noisette broyée et de grandes tuiles. Heureusement, le chocolat se fait discret, et je peux même dire que j'ai bien aimé. Comme quoi !
Pour le vin, la sélection est courte mais efficace. J'ai pris un verre de Pic Saint Loup "Velvet" domaine "Zélige Caravent" 2014. Délicieux vin qui a joué les bons compagnons avec cette viande riche. Huit euros le verre.
Note finale de ce déjeuner seul à base de Wagyu : 49€ (café à 3 euros). C'est plutôt modéré pour celui qui veut goûter cette viande pas comme les autres. C'est d'ailleurs le seul véritable intérêt du lieu, ça tombe bien c'est le concept !
En sortant, je croise deux hommes qui demandent benoîtement "c'est ouvert?". Oui, c'est ouvert, mais il faut le savoir !
Ôya restaurant Wagyu
24, galerie Montmartre
75002 Paris (Métro Bourse)
Tel : 01 47 07 59 59
Fermé le dimanche, le lundi et le mardi midi
Les +:
_ de la belle viande maturée de Wagyu
_ un bon rapport qualité-prix
_ ambiance zen et discrète
_ bon vin
Les -:
_ vaut mieux bien supporter la solitude
_ seule la viande a un véritable intérêt ici
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