[Edit 29/05/19] En cette période de pénurie dramatique de bonnes tables, quel bonheur de trouver des offres à emporter de qualité ! A n'en pas douter, celle proposée par Yannick Tranchant du côté de Puteaux dans son Escargot, fait partie de celles-là !
Toujours à l'affût de bonnes opportunités pour bien manger en cette période de disette gastronomique, la proposition à emporter du restaurant L'Escargot m'a fait de l'oeil. Coup de coeur de 2019, je me dis que je peux me fendre des 45' à pieds qui me séparent de l'établissement pour me ruer sur le menu unique à 35€ du moment ! Car malheureusement pour moi, cet établissement ne pratique pas la livraison...
La veille, bien consciencieusement, j'envoie un SMS avec mon nom, le nombre de menus commandés (1 donc...) et mon adresse email au numéro indiqué dans ma liste des restaurants qui font de la vente à emporter. Quelques minutes plus tard, la confirmation fait vibrer mon téléphone.
Me voilà le lendemain, masqué comme il se doit sous un soleil de plomb (aïe le bronzage!) à parcourir l'ouest parisien. L'Escargot vaut bien une marche ! A mon arrivée, c'est l'affluence : pas moins de 4 personnes attendent déjà. La réputation du chef et de son offre ont déjà fait le tour de la ville et des réseaux sociaux semble-t-il.
La commande récupérée et le temps de choper un coup de soleil maousse sur le haut du visage, me voilà de retour chez moi. C'est l'heure de tout déballer !
Première impression : un remarquable effort a été fait du côté des emballages ! Pas de barquette à kébab en polystyrène ou de trucs qui se renversent pour un rien, là, des bocaux en verre avec des couvercle en aluminium, et une très jolie boîte en carton, tapissée d'une charlotte en papier alimentaire pour accueillir le plat principal ! Aussi, un peu de pain et deux sablés bretons en guise de mignardise. Les instructions s'avèrent claires et très sympathiques. Un peu de chaleur sociale, même dispensée sur un bout de papier, fait toujours du bien !
Premières instructions pour ces crousti-fondants de volaille : "se dégustent avec les doigts (oui oui, vous avez le droit!) après un passage rapide au micro-onde (1'30) ou a four (10' à 150°C)... sans couvercle évidemment !" Par contre, pas de sauce tartare à l'horizon...
Tout juste sortis du four, je renonce aussi à saisir avec les doigts ces petites boulettes bien appétissantes bien trop chaudes. L'odeur est délicieuse et gourmande. Avec ma fourchette je chope donc l'une d'elles et la raclant dans la mousse aux champignons, et hop, en bouche ! Là, immense bonheur ! Ces petites choses sont magnifiques , une dose forte de réconfort qui s'en suit du commandement : "ENCORE" ! Autant dire que ces trois belles bouchées ne font pas long feu !
Avec le plat principal - risotto crémeux, gambas, asperges et coppa - le chef n'a pas lésiné avec les quantités. Tant mieux, j'ai faim ! Après réchauffage, ce plat a belle allure et me fait terriblement envie. Avouez, à vous aussi, hein? La consistance et la cuisson du riz s'avèrent impeccables, comme je l'aime ! Richement garni (que ça fait plaisir !) ce risotto lié au parmesan comble largement mon estomac. Si bien que je fais une petite pause avant de m'attaquer au dernier bocal : le dessert.
Mine de rien, les intitulés gastronomiques de plats me manquent. Cette poésie - un poil désuète - qui mélange techniques culinaires et biais marketing pour faire rêver (ou masquer la misère), demeure un marqueur de nos restaurants. Vivement la réouverture !
Enfin, j'ouvre mon dessert : "La cerise et la pistache de Sicile en textures". Là, on y est niveau jargon ! J'adore ! Dans le récipient, de superbes cerises, des pistaches qui imitent leur noyau, un crumble, un coulis de fruits rouges, une crème onctueuse et une purée liquide à la pistache. Voilà un dessert qui coche toutes les cases de la réussite : pas trop sucré, un jeu de textures et de saveurs varié, une quantité généreuse, des produits au top... C'est un régal !
Quel dommage que cette offre ne soit disponible qu'à emporter ! Pour 35€ j'ai eu un petit frisson de bonheur de retrouver des indices de la restauration gastronomique ! De loin, ce que j'ai goûté de meilleur dans la ronde de la vente à emporter.
PS: J'ai eu la confirmation que l'absence de la sauce tartare était le fruit d'un oubli coupable... Ainsi de me promettre un godet à l'oeil lors de ma prochaine visite, après la réouverture ! C'est noté !
L'Escargot 1903 Yannick Tranchant
commande la veille par SMS ( 06 89 73 85 94 )
Menu disponible sur le site officiel et réseaux sociaux
[Review originale du 22/02/19] Une étoile gagnée en 2017, perdue en 2018, puis un nouveau chef à la barre - Yannick Tranchant - pourtant le restaurant L'Escargot 1903 ne perd pas le nord et vise toujours plus haut !
Sur les hauteurs de Puteaux, à deux pas du quartier d'affaires de La Défense, repose un petit pavillon tranquille au coeur d'un quartier d'habitation. En fait, il s'agit d'un restaurant qui régale depuis des années les becs fins des alentours, car pour y aller, il faut connaître son existence. Ce n'est d'ailleurs pas très facile de s'y rendre en transport en commun. En voiture, un voiturier est à disposition pour épargner la galère du stationnement dans le quartier...
Car oui, cet Escargot 1903 se classe clairement la catégorie des restaurants gastronomiques et ne s'en cache pas.
Quand on rentre, on voit la cuisine dans laquelle la brigade travaille. L'accueil est souriant et efficace. Sous une verrière (occultée par un store ce midi-là car le soleil tapait) quelques tables, mais aussi d'autres sur une très belle terrasse. Il y a une vraie possibilité d'avoir une grande tablée, l'établissement semble rompu à l'exercice du déjeuner de service.
La déco est élégante et sans faute de goût. Je suis bien.
Pour le déjeuner une courte carte avec deux menus : l'un à 42€ en trois services (servi midi ET soir) et un autre, plus princiers et surprise à 70€ (6 services). On peut choisir parmi 4 entrées, 4 plats et 4 desserts. Je vois que la gourmandise hante cette carte : de la mayo par-ci, du comté par-là, du lard ailleurs... Il y a de quoi se régaler d'après ce que je lis !
Avant même de commander arrive l'amuse-bouche : une fougasse à l'huile d'olive avec une mayonnaise fumée au sésame. Aïe, problème, la lumière du soleil qui passe entre les lattes d'un store m'empêchent de prendre des photos correctes ! Qu'à cela ne tienne, je demande à changer de place, et ça ne pose aucun problème ! Youpi ! Je peux enfin goûter à cette petit assiette. Le fumé de la mayo est bien marqué sans être étouffant, et la fougasse est légère comme un nuage. C'est très bon et gourmand.
Le bon pain de Thierry Delabre, encore tiède, s'avère aussi bien bon avec cette sauce. Mais je me réserve pour la suite.
Pour mon entrée, j'ai commandé la tête de veau croustillante, poireau et mayonnaise. Le dressage est moderne. Un jus de veau parsemé de quelques graines de moutarde vient donner encore plus de goût au tout. Car, c'est délicieux et un poil canaille ! Si le poireau n'est pas des plus facile à couper, il n'en apporte pas moins une belle légèreté à ce plat qui pourrait paraître lourd sinon. C'est bien fait! Pain obligatoire pour saucer évidemment !
De la gourmandise, je vais à nouveau en avoir pour la suite : poitrine de cochon confite, salsifis et pommes grenailles. Mais regardez donc cette sauce brillante ! Et cette couenne de cochon bien dorée ! C'est magnifique ! Au goût, pas de déception, même si j'aurais peut-être accentué le sel un chouïa. La star unique de cette assiette, c'est la viande, les accompagnement sont relégués au poste d'aimables faire-valoir, c'est un peu dommage.
A mon très grand regret, pour le dessert je n'ai pu choisir le légendaire mille-feuilles cacahuètes qui s'est déjà fait une belle réputation. En effet, il faut être deux pour en profiter! Las, seul comme une âme en peine, je dois me rabattre, la mort dans l'âme, sur la Vanille passion comme une omelette norvégienne. Cette dernière arrive dans une assiette sombre, tandis que dans un petit bol blanc se trouve un tartare d'ananas, glace vanille, et sucre pétillant. Quelques secondes de flambage au rhum plus tard, c'est prêt! Et je dois dire que c'est délicieux, de quoi me faire oublier ma déception de ne pas avoir accès au mille-feuille! C'est frais, léger, gourmand quand même ! De son côté l'ananas vanille et son sucre qui fait "ploc" dans la bouche sont un régal, une vraie réussite !
Mais ce n'est pas fini, puisque, même si je ne prends pas de café, j'ai le droit aux mignardises : ici des tartelettes crème beurre vanille et pop corn. Encore un fois une explosion de goûts et de gourmandise !
J'ai accompagné ce repas d'un verre de Côte du Rhône dont j'ai oublié de noter la référence exacte. Mais je dois dire qu'il était aussi très bon le bougre ! 9 euros.
Addition finale sans surprise et sans supplément caché : 51€. C'est un très juste prix pour un si bon repas. A noter tout de même que j'ai trouvé la partie sucrée un cran au-dessus des autres plats un peu plus classiques dans leurs saveurs. Mais ça ne trompe pas, j'apprends que Yannick Tranchant est pâtissier de formation...
L'Escargot 1903
94 Rue Sadi Carnot
92800 Puteaux
Tel : 01 47 75 03 66
Fermé samedi et dimanche
Les +:
_ très belles assiettes bien gourmandes
_ des desserts au top
_ lieu très calme avec une terrasse superbe pour les beaux jours
_ le menu à 42€ devient une bonne affaire le soir
Les -:
_ peu de surprises au niveau saveurs sur les plats salés
_ le mille-feuille qui n'est pas accessible si l'on est seul, c'est frustrant !