Désormais, vous n'entendrez plus dire après 23h uniquement "allez, viens, on va au Badaboum !", car maintenant cette boîte de nuit / salle de concert, a ouvert sa propre cantine accessible... en plein jour !
> Mise à jour du 2 juillet 2019
Un morceau du monde de la nuit s'ouvre au monde diurne sous la forme d'un restaurant. Rue des Taillandier, le Badaboum annonce la nouveauté à coups de grosses lettres peintes en blanc sur la vitrine.
Une fois rentré à l'intérieur (sans l'épreuve du physio!), on retrouve TOUS les marqueurs des restos tendances parisiens : murs bruts et carrelage, tabouret de style indus, grande galerie métallique parcourant le plafond avec des plantes dessus... L'espace est vaste avec une belle hauteur de plafond.
Pour le déjeuner, un menu s'annonce à 22€ entrée, Plat et dessert à choisir parmi 2 choix à chaque fois. SInon, il existe aussi une courte carte de plats (de 22 à 26€ ou 86€ pour la côte de boeuf de compétition) et une collection de tapas un peu chers (de 9 à 17€) aussi surtout pour le soir.
Après une petite attente dans cette salle assez froide, voilà qu'arrive mon entrée : Poireaux, cromesquis de risotto, cima di rapa et poutargue. Vous ne savez pas ce que c'est la "cima di rapa", hein? Bein, moi non plus ! Dans l'assiette, ce sont ces grandes feuilles vertes autrement appelées brocoli rave, et qui ressemblent furieusement à du chou Kale. Elles recouvrent deux dés bien dorés - les cromesquis de risotto - et les poireaux qui ont été cuits et brûlés au chalumeau semble-t-il. Telle une neige fine orangeâtre, de la poutargue a été râpée sur le dessus, juste de quoi apporter un touche saline bien agréable. Car il faut bien le dire, cette belle assiette s'avère bien bonne ! Originale et assez justement assaisonnée, elle fait plaisir ! Les cromesquis au parmesan sont gourmands et se marient bien avec le reste. Pas mal du tout tout ça.
C'est une très belle assiette qui déboule ensuite (enfin, après une sensible attente tout de même) : Magret de canard, lentilles, carottes et cima di rapa. Hé oui, encore les mêmes feuilles vertes, mais servies ici avec les côtes. Le travail est à nouveau très soigné. Cuisson de la viande : parfaite ! Ce canard est un régal ! La purée de carottes pour sa part est gourmande (comprenez riche en beurre) tandis que le feuillage apporte un bon goût frais au tout. L'intrus du plat : les lentilles. Mais que viennent-elles faire là-dedans? D'ailleurs, elles étaient cachées. Sans doute un moyen d'arriver aux 5 fruits et légumes par jour ! Le Badaboum prend soin de notre santé !
Encore un peu d'attente. Voilà déjà une heure que je suis arrivé... Jusqu'à présent, tous les plats sont arrivés par un ascenseur passe-plat, les cuisines se trouvant visiblement au sous-sol. Mais surprise, pour le dessert, une grande porte inquiétante (du genre de celle de Massacre à la tronçonneuse) s'ouvre, et, sortant d'une pièce dans le noir, un homme avec mon dessert... Mais d'où vient-il? Qu'est-ce qui se cache derrière cette intrigante porte? Et si en fait ce Badaboum n'était qu'une succursale du Titty Twister, ce qui expliquerait le travail dans le noir? (j'ai pas dit travail au noir, hein!)
Mais je m'égare ! Voici donc ma crème d'orge, pommes caramélisées au calvados. Une nouvelle fois le dressage est très photogénique. Et en plus, il est très bon ! Faiblement sucré et avec de jolies saveurs torréfiées, je me régale pour terminer le repas !
La maison se fait fort de ne proposer que du vin nature issu de petites exploitations peu connues. Je me suis retrouvé donc avec ce vin rouge aux couleurs simples de jus de raisin. Le goût aussi se rapprochait bigrement du fruit d'origine. Du vin nature à la limite de sa propre caricature ! J'aime plutôt bien ce genre de vins, mais ça peut en surprendre plus d'un ! 7,50 le verre (pas très bien servi...) de Gam Cab de Laurent Lebled.
29,50€ pour ce déjeuner original, très soigné et vraiment bon, en voilà une belle surprise! On a le droit ici à une cuisine d'auteur qui dépote pour pas trop cher. Il ne faut pas faire attention aux oripeaux de la branchitude du lieu car il y a de quoi se régaler au Badaboum (si on a le temps) !
[Mise à jour du 2 Juillet 2019] : Comment ne pas retourner déjeuner au Badaboum après une si belle première expérience ! Et pas de déception à l'horizon : le menu est toujours à 22€ et laisse 3 choix pour les entrées et les plats. pour ma deuxième visite j'ai donc choisi la truite, abricot, poutargue, pourpier d'été et amandes fraîches, un vrai régal d'été. Puis j'ai enchaîné avec un filet de julienne (poisson qui avait disparu de nos assiettes !), brocoli, pommes de terre et haddock dans une sauce légèrement crémée. Un plat léger et qui offre plus de complexité qu'il n'y paraît. Enfin en dessert, crème d'ange, pêche et noisettes caramélisées. Miam !
Le vin vaut toujours le détour, avec un chablis 2017 du domaine Guegen à 8€50. On fait toujours de bonnes pioches ici ! Margaux Grossman à la barre - (soeur de Michael Grossman qui s'occupe des Enfants du Marché) et Sho Hei en cuisine peuvent être fiers de cet endroit !
Badaboum Restaurant
2, rue des Taillandiers
75011 Paris (Métro Ledru Rolin)
Tel : 01 85 09 75 46
Fermé le samedi midi, le dimanche et le lundi
Les +:
_ Excellente cuisine originale
_ menu déj qui vaut le détour
_ beaux produits
_ carte des vins peu commune (mais un peu chère)
Les -:
_ froideur de la salle
_ le service longuet (1h15 pour mon déjeuner...)
_ pourquoi ces lentilles, dans mon plat, mais pourquoi?