Franck ne chôme pas ! En cuisine et en salle, il virevolte dans son restaurant casher parisien. Au programme, une cuisine bistrotière agréable.
J'avais été alléché par des posts gourmands de l'excellent Mon Paname sur Instagram, aka Xavier qui s'était invité Chez Franck. Situé dans le 17ème arrondissement, il ne me faut pas beaucoup de temps pour y accéder à pieds, banco ce midi ! Attention, il ne faut pas confondre Chez Franck avec Le Franck de Jean-Louis Nomicos à la Fondation Louis Vuitton (un peu comme Chez Carmen et Le Carmen, mais ça, c'est une autre histoire!).
Il y a quelques mois se trouvait ici l'une des Cantines du Troquet (Pereire), mais l'établissement de Christian Etchebest n'a pas tenu (à cause des travaux de l'immeuble?). Il faut dire que l'adresse s'avère un brin isolé et au coeur d'un quartier plutôt résidentiel.
Au rez de chaussée de cet immeuble en pierre de taille refait à neuf, les couleurs du store bleu et des vitrines rouges font belle impression.
Pareil à l'intérieur. Le magnifique bar et la grande ardoise du fond sot toujours de la partie. Ambiance de bistrot avec de la musique en guise de fond sonore. Quand on dit qu'on va chez Franck, ce n'est pas un vain mot, car très vite je le vois faire une grande partie du service, donnant discrètement ses consignes à la serveuse en salle.
Un menu du jour s'affiche à 23,50€. Sur la carte, les prix augmentent logiquement : des entrées entre 14 et 18€, des salades dans les 20€ (ouch!), et des plats de 20 à 44€. Légère prédominance pour les viandes, car hormis le pavé de saumon du plat du jour, seulement deux poissons se trouvent à la carte contre 7 plats de viande. Parmi eux, "la pièce de boeuf sélectionnée par nos soins". Je m'aventure à demander plus de précisions, de quel morceau de la carcasse s'agit-il ce midi? "Du steak persillé" me répond-on. Ha... Me voilà bien avancé !
Peu convaincu par les propositions du jour, je pioche dans la carte à commencer par le Ceviche de daurade royale au piment d'Espelette et citron vert. Après une dizaine de minutes d'attente, ça arrive ! C'est très généreusement servi ! C'est rare pour ce genre d'entrée. 17€ aussi... Puis je m'aperçois que le poisson est simplement cru et a été recouvert d'huile d'olive, de piment, et d'un peu de ciboulette, et basta. Bref, on est plus proche d'un carpaccio de poisson que du traditionnel ceviche sud-américain. La présence du citron ne se résumant qu'en deux fines tranchettes... Tant mieux, j'ai envie de vous dire, car le poisson cru je l'adore simplement assaisonné comme ça ! Une bonne surprise ! Et je dois dire que je me régale, ça ressemble beaucoup à ce que je peux "cuisiner" chez moi. Dessus, les petits bouts de salade ne semblent pas vraiment assaisonnés. Pas grave. Le bon pain baguette (pas fou non plus) permet de bien saucer la belle huile.
Derrière moi, se déroule une scène de retrouvaille familiale, car le chef reconnaît sa cousine qui semble-t-il n'avait pas vue depuis un certain temps vu qu'il la découvre mariée avec 3 enfants !
Pour être bien sûr de savoir ce que je mange, j'ai bien pris du boeuf, mais la Noix d'entrecôte avec des frites. Forcément le prix s'en ressent ! Là où la mystérieuse pièce de viande était à 26€, la noix grimpe à 36€ ! Mais dans l'assiette, l'épaisseur de la bidoche ravit mon regard gourmand. Bon, dans l'assiette, de la vaisselle pour contenir les frites et une sauce au poivre. Cette dernière se révèle plutôt insipide et peu nappante. Heureusement, les frites allumettes, excellentes, se suffisent à elles-mêmes. La salade ne sert pas à grand chose à nouveau puisque presque sans assaisonnement.
Alors cette bidoche? La cuisson saignante est limite bleue, mais la chair se découpe sans difficulté au couteau. La viande est tendre, un peu maturée. Mon envie de barbaque s'assouvit gentiment.
Pour ce qui concerne la partie sucrée, Chez Franck ne brille pas pour son originalité et aligne les desserts de bistrots sans fantaisie et en franchissant le Rubicon de la saisonnalité des fruits rouges. Ile flottante, moelleux au chocolat et des fruits rouges gratinés sont ainsi proposés entre 9 et 13€... c'est cher.
Pour moi ce midi, ce sera une classique crème brûlée à 12€ (gloups!). Elle arrive avec un caramel bien fait, mais pas minute. Je n'ai donc pas le droit à ce jeu de température si agréable normalement. Après, elle ne démérite pas, c'est très correct.
Pour le vin, pas vraiment de choix quand je demande un verre de vin rouge léger, on me sert -sans me faire goûter avant - un godet de rioja glacé sans plus de précision. 8€. re-gloups! Avec un peu de temps, le pif se détend et devient un agréable vin de table.
La note finale a de quoi effrayer : 73€ pour ce déjeuner qui pourtant ne boxait pas dans la catégorie gastronomique ! Ce surcoût vient possiblement de la certification casher du lieu et de la cuisine. Après, les portions généreuses régalent tout comme la qualité des produits très correcte. Finalement, le réel point fort de Chez Franck, c'est... Franck, un chef attachant et plein de vie.
Chez Franck
46 Rue Bayen
75017 Paris (métro Porte de Champerret)
Fermé le vendredi soir et le samedi
Tel : 01 42 67 05 11
Les +:
_ accueil sympathique
_ des plats généreux
_ bonne ambiance
_ casher pour ceux que ça intéressent
Les -:
_ très cher
_ cuisine très simple et bistrotière
_ un service qui ne sait pas bien ce qu'il sert
Serviette en tissus | ❌ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 60dB |
Toilettes bien entretenues | - |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ❌ |