Grand Café d'Athènes (Paris 10) : un peu de Grèce ne fait pas de mal !

Après Tzeferakos, je ne pouvais pas m'asseoir au Grand Café d'Athènes sans l'Hélène gourmet, alias Alexis ! Un guide bien utile pour s'y retrouver dans cette gastronomie aux noms de plats sibyllins ! 

C'est l'un des très gros succès du moment sur la planète "food" comme disent les suppôts de Culture Pub. Le Grand Café d'Athènes jouit d'une réputation sans faille. De jolis clichés circulent sur les réseaux sociaux flanqués de commentaires énamourés y compris par des comptes de confiance. Il me faut donc venir m'asseoir et goûter ! Mais avec Alexis bien entendu. Celui pour qui la gastronomie grecque n'a aucun secret est un compagnon de choix pour ce déjeuner, d'autant qu'il y est déjà venu et n'avait pas été convaincu à 100%.

Réservation prise (hé oui, maintenant il faut réserver le succès aidant), on se retrouve là-bas. Les proprios ont le bon goût de ne pas avoir succombé aux clichés de la Grèce, car ce grand Bistrot d'Athènes pourrait très bien abriter une cuisine française, italienne ou autre. Chaises en osier et bancs en bois sur le trottoir, et devanture élégante de couleur beige, c'est un parfait café parisien un peu cossu.

Même ambiance à l'intérieur, rien ne rappelle l'étranger ou si peu. Un grand comptoir occupe une bonne partie de la salle, mais il y a tout de même pas mal de places. Au menu, pas de formule déjeuner, à quoi bon, ici on affiche complet le midi !

Des mezzes vers les 8-10 euros, des sandwichs pita entre 8 et 15€, et des plats qui naviguent de 10 à 21€. Des noms pour certains à peine prononçables pour les francophones, la Grèce s'annonce dans les assiettes !

Dès que la salle se remplit, le volume sonore augmente logiquement. Et elle sera bourrée vers 13h, obligeant les imprudents qui n'avaient pas réservé à aller ailleurs ou à poireauter.

Déçu par l'absence non annoncée de mon premier choix - je voulais goûter une charcuterie grecque appelée nouboulo... - je me rabats vers la Spanakopita (8€), cette tourte aux épinards et feta bien connue. Alexis me précise que la dernière fois où il l'a goûtée ici, il l'avait trouvée très salée.

Dans une belle assiette photogénique, 3 beaux morceaux généreux. Là, je dois dire que c'est très bon et pas trop salé. Ils ont corrigé le tir semblerait-il! La sauce blanche apporte fraîcheur et... ail, et pas qu'un peu ! C'est une espèce de pâté en croûte tiède veggie et bien agréable.

Alexis a tenté les Kolokithokeftedes. J'avoue que rien qu'à recopier ce nom, ce n'est pas évident, alors à prononcer, j'abdique. Ce sont en fait de beignets de courgette tout simplement. Il y a même la recette complète à la fin du menu. Maintenant, ce légume ne brille pas par son goût, et là, on sent avant tout celui de l'appareil à beignet. Idéal pour les enfants qui boudent les légumes, pour les autres, rien d'extraordinaire.

Mon plat arrive rapidement ensuite, malgré l'affluence, et fait son petit effet : le Bianco de bar en ravioles, servi dans un grand bol dans une écume crémée dégage de bonnes odeurs citronnées qui se font remarquées par la table d'à côté. Quatre ravioles -pas très grecques - et dessous, un écrasé de pomme de terre recouvert de crème aillée, de persil et de zestes de citron. C'est bon, et ça me rappelle même ma Normandie ! Des goûts très consensuels agréables mais qui ne font pas vraiment voyager les papilles. Point positif, pour ses 21€, ce plat s'avère copieux.

Côté voyage, il va falloir repasser pour Alexis qui a choisi une salade Dakos, typiquement crétoise. Elle est composée de tomates marinées, oignons, olives, câpres sauvages, galomizitrha et surtout des biscottes de caroube brisées. Mais là, il reste à quai avec son plat qui manque de relief. Dommage, car au visuel - grâce à la belle vaisselle - ça explosait de couleurs !

Pour les desserts, c'est toujours une découverte. Je prends - un peu au hasard dois-je dire - une part de foudouki, un gâteau glacé aux noisettes avec une marmelade de mûre. C'est plutôt joli, et le goût se rapproche énormément d'un... nougat glacé. Raté pour l'exotisme ! Cependant, c'est très bon. 9€.

Alexis pour sa part se régale avec ses Figues rôties à l'Otto's Vermouth, glace vanille maison et chantilly légère (9€) servies dans une petite cassolette. 

Pour le vin, une belle sélection de crus grecs dont j'ignore à peu près tout. Ne sachant quelle référence choisir, je demande un vin blanc sec, et l'on me ramène un verre de Patras, roditis nature, domaine Tertamythos 2018 (6,50€). Servi glacé sans même me laisser l'occasion de le goûter, il n'a pas beaucoup d'expression. Sec, certes, il fuit en bouche. Peut-être qu'une température plus chambrée lui permettrait de développer d'autres arômes?

Pour ce déjeuner à 2, sans formule, on en a pour... 67,50€. Ça reste très raisonnable ! Si je ne compte que ma part, j'en ai eu pour 44,50€, mais bon prince, Alexis propose une simple division. On passe un agréable moment dans ce Grand Café d'Athènes, même si le soleil ou les saveurs exotiques ne sont pas vraiment au rendez-vous. Les plats aux saveurs consensuelles s'avèrent agréables, et le service efficace et bien sympathique.

Grand Café d'Athènes
74 Rue du Faubourg Saint-Denis
75010 Paris (Métro Château d'eau)

Tel : 01 74 64 65 46

Ouvert tous les jours

Les +:
_ un zeste de dépaysement
_ ambiance sympathique
_ plats agréables
_ service efficace et souriant
_ bon rapport qualité-prix

Les -:
_ des saveurs consensuelles qui peuvent manquer de relief
_ pour retrouver une gastronomie grecque plus fidèle, mieux vaut trouver une autre adresse

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