Il y avait tout à craindre d'un restaurant à la carte hétéroclite qui mélange tout : de la rôtisserie, au burger, en passant par des bobuns, des hot dogs, de la charcuterie ou des plats italiens... Pourtant, je me suis plutôt régalé à la Brasserie Coquin !
Les Brasseries ont le vent en poupe à Paris ! Version traditionnelle et cossue avec la Brasserie Bocuse au Louvre, version branchouille et régalante avec la Brasserie Bellanger, ou version populo-ferrovière avec Batifol, ces grandes maisons très parisiennes accueillent une petite nouvelle : Coquin.
Juchée en haut de la rue des amandiers dans le 20ème arrondissement avec une belle terrasse et sa devanture bordeaux, elle détonne avec les habitudes du coin.
L'intérieur se révèle très accueillant avec bon nombre des marqueurs des brasseries contemporaines : joli carrelage au sol, rôtisserie et tuyauterie rutilantes, déco végétalisée... Deux salles, deux ambiance : la première avec un peu de musique un un peu d'animation, et une autre plus calme appelée "espace restaurant".
Mais c'est la même carte qui y est proposée, et là c'est spectaculaire ! Sur ce grand format A3 recto verso, pas moins d'une quarantaine de propositions qui ne présentent peu ou prou aucune cohérence. D'un côté, le coin rôtisserie avec du poulet Label Rouge (à 15€ le 1/4 ou 51€ entier), des travers de porc (17€), pavé de rumsteak (à la rôtisserie? 18€) ou un carré d'agneau (22€). Avec accompagnement et sauce au choix, jusque là tout va bien. Puis, ça commence à dégénérer très vite dans les entrées : de la Mozzarella italienne flambée (10€), du foie gras (10€) bien de chez nous, du saumon en gravlax (13€) scandinave, du chicharron à la colombienne (11€), wok caribéen (18€) ou fish & chips et son coleslaw (14€) !
J'en ai le tournis, mais ce n'est pas fini, le grand voyage continue au verso : bobuns (!), lasagnes... Et comme ça ne suffit pas, hommage aux Etats-Unis avec des burgers, une salade césar et même un hot dog ! En rajoutant à ça des planches de charcuterie et de formage plus marquées brasserie/bistrot, on obtient un mélange hétéroclite peu rassurant. Une cuisine du monde même si le patron m'indique qu'il y aurait une teinte sud-américaine à sa carte... haha!
Dans ces conditions, je déplore tout de même l'absence de sushis, de pokébowl, de pizzas et de couscous ! Là on aurait été complet dans le n'importe quoi !
Franchement peu rassuré je passe commande. Et l'on m'indique que si je prends les travers de porc, je dois attendre ... 50min ! Mon choix sera autre.
A noter qu'en semaine est proposé le midi un menu complet à l'ardoise à 19€.
Découverte du Ceviche de Chicharron à la colombienne. Je retrouve bien dans ce ramequin l'élément principal traditionnel du plat : de la poitrine de cochon qui a été frite. Elle est tiède. Elle baigne dans une sauce citronnée et aromatisée avec force coriandre. Des patates douces frites et de l'oignon rouge finissent la composition de ce plat... qui n'est pas mauvais du tout ! Pas très fin, certes, mais bien agréable et équilibré. L'acidité de l'agrume coupe l'effet gras du porc frit. Bonne surprise.
C'est une assiette bien garnie qui suit : Carré d'agneau cuit à la rôtisserie (22€). Bien que demandé avec des frites comme accompagnement, je vois que j'ai le droit à des pommes grenailles et légumes. Je ne vais pas m'en plaindre, ça a plutôt une bonne tête appétissante. Les 3 belles côtelettes sont parfaitement cuite et bien assaisonnées. En un mot : régal ! Voilà un plat plaisant que l'on attend dans ce genre d'endroit !
Le coin dessert ne me fait pas rêver sur cette carte. Là, c'est les produits italiens qui ont la faveur du chef : panettone, ricotta, panna cotta... Puis, il y a l'intriguant "caprice du chef". Banco !
Ça se résume en un verre tapissé au fond de sablé, avec une mousse de fromage blanc puis un caramel au beurre salée et aussi un coulis de framboise ! Aïe, c'est très sucré et pas très parfumé. Pas exceptionnel ce dessert qui, me précise-t-on est "plutôt un dessert féminin"...
Côté vin, les prix font plaisir à voir ! Bouteilles à partir de 19€, verres dès 3,80€ et possibilité de pichets. Mais surtout à ces prix-là, ce n'est pas de la piquette ! Ainsi, j'ai pris deux verres de Vin à boire de Luc Lapeyre à 3,80€ pièce. Vraiment agréable à engloutir, d'autant qu'il est servi généreusement !
Un café Richard cramé à 2€ pour suivre et pour finir avec une addition qui s'élève à 49,60€. Tarif raisonnable compte tenu de ce que j'ai pu manger (j'ai encore le goût de cet agneau qui me revient en bouche!) pour une carte qui semble insane tant elle part dans tous les sens. Le coin rôtisserie se révèle le bon plan du lieu, et j'ai plus de doute sur les spécialités du monde (aucun cuisinier ne peut maîtriser tant de diversité) et les desserts qui sont proposés. Toujours est-il que contre toute attente, j'ai bien mangé ce samedi-midi !
Brasserie Coquin
119 Rue des Amandiers
75020 Paris (métro Ménilmontant)
Tel : 09 52 61 33 21
Ouvert tous les jours (brunch le dimanche 28€)
Les +:
_ belle rôtisserie
_ tarifs modérés
_ déco bien faite et dans l'air du temps
_ service agréable
Les -:
_ carte hétéroclite qui fait peur
_ des desserts à travailler (ça vient d'ouvrir)
Serviette en tissus | ❌ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 58dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ❌ |