C'est un coin dynamique à Paris, si bien qu'il se retrouve affublé d'un surnom anglicisant ridicule (propre à cette "hype" qui rêve d'Amérique ), So Pi. C'est donc en son coeur que l'équipe Lautrec a décidé de fonder Django, encore une adresse avec "des petites assiettes à partager (?)" dans une ambiance cosy.
C'est une adresse spectaculairement stratégique car pas moins de 5 axes donnent sur cette mini-place qui n'a pas de nom. Django bénéficie d'un emplacement en or dans ce coin de Pigalle. Sa devanture blanche, ses grandes vitrines et son nom en néons roses ne passent pas inaperçus. Pourtant, passé 13h, pas l'ombre d'un client ce mardi midi.
[Edit 06/11/19]: on m'apprend que Django Reinhardt habitait à 20m de cette adresse, avenue Frochot (derrière la grille). D'où le nom ! Merci Didier !
La déco de la salle s'avère plutôt réussie et très à la mode : des jolies couleurs autours d'un bar central, du mobilier contemporain, cet endroit dégage un cachet certain. La salle au fond me paraît très sombre voire glauque. Mais heureusement, la vue sur mer proposée en vitrine va me permettre de fixer ma vitamine D.
L'accueil est un peu froid, et je suis accueilli avec le minimum de chaleur qu'on peut exiger d'un commerçant.
Au déjeuner, une carte courte (8 propositions en tout) et une formule unique avec un prix d'appel record : 16€ seulement pour un "bouillon de saison", "2 assiettes au choix" et 1 dessert.
Le soir, on arrive à 29€ pour 5 assiettes, et à l'unité, aucune assiette ne dépasse les 9€. Ça reste toujours très bon marché.
Quelques minutes après ma commande, arrive le "bouillon de saison" avec aucune explication à la clé. Point de bouillon en tout cas, mais un velouté de topinambour manifestement. Légèrement granuleux mais globalement bon, ce petit potage me fait du bien !
Avec toujours aucun mot autre que "et voilà"!, mon verre de vin blanc arrive. Qu'est-ce que c'est? A mes papilles de jouer, et bon courage à elles car le breuvage est servi glacé... Je parviens à déterminer que c'est un sauvignon très classique. J'attends toujours la carafe d'eau.
Tiens, voilà qu'il court et traverse la rue pour aller... chez le boulanger voisin (l'excellent fournil de Pigalle). J'aurai du bon pain, c'est déjà ça!
Double surprise pour suivre : ce que je considérais comme une entrée et un plat (la séparation sur le menu aidant à se cheminement logique) arrivent ensemble. Seconde surprise : la taille des assiettes. Elles sont riquiqui. Là où ailleurs elles feraient office d'aimables amuse-bouche, ce sont ici des plats. Je comprends mieux le tarif très avantageux.
Dans la première écuelle, deux petits blanc de poireaux avec une sauce épaisse, une mini-tranche de Comté (avec la croûte) et un tiers de figue. C'est original. En bouche, la vinaigrette a du répondant. Jolie jeu entre l'acide et le sucré du fruit. Le fromage pour sa part joue un peu les intrus, surtout sous cette forme qui rend difficile de manger tout ensemble. Mais ça reste agréable.
Ce n'est pas avec l'autre mini-plat que je vais me faire éclater la panse : le Thon de ligne de Saint Jean de Luz, pesto oseille noisette affiche de jolies couleurs grâce à des feuilles d'endives rouges mais en portion congrue. Là le joli poisson cru développe ses belles notes iodées face à un pesto carrément délicieux ! Les endives, bien croquantes donnent un peu de matière, mais aucune amertume. Cette petite assiette est délicieuse, pleine de peps et de caractère. Mais mon estomac est loin d'être rassasié, même avec le bon pain. Les trois tranches de ma bannette y sont passées.
Cette fois-ci les intitulés des petites assiettes ont été ânonnés lors de leur service. Le niveau de convivialité monte en flèche !
Le dessert qui arrive vite fait déjà un peu plus copieux : Pomme poire crème d'Isigny à la vanille de Madagascar. Cinq "quartiers" de fruits, 5 noisettes enrobées de sucre et une bonne cuillerée de crème composent cette note finale. La vanille est très présente, ça fait plaisir. Cuisson idéale pour les fruits, et équilibre général bien tenu. Pas mal du tout cette conclusion.
Ha, la carafe d'eau vient d'arriver ! Mieux vaut tard que jamais !
Finalement, le vin s'est bien avéré un sauvignon de Eric Louis. Facturé 6 euros et bien servi, c'est raisonnable.
Addition finale de ce déjeuner frugal : 22€. Pas cher. Cette cuisine vive et audacieuse a tous les atouts pour me plaire, mais les quantités minuscules dans les assiettes a de quoi refroidir tout mangeur "normal". J'aurais bien commandé toute la carte pour essayer de satisfaire au mieux mon appétit. Enfin, ce midi, le seul et unique client que j'étais s'est mis à regretter l'absence de quelques autres comparses, ce qui je pense doit moins manquer en soirée. D'ailleurs, le concept même des "petites assiettes à partager", mais qu'en fait elles sont vraiment trop petites pour les partager, donc on multiplie les commandes, correspond mieux à des ambiances vespérales et arrosées.
Django
24 Rue Victor Massé
75009 Paris (métro Pigalle)
Tel : 01 74 64 64 84
Fermé dimanche et lundi
Les +:
_ déco charmante
_ cuisine qui a du pep's
_ très bon pain
_ pas très cher
Les -:
_ quantités minuscules dans les assiettes
_ accueil froid
Serviette en tissus | ❌ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ❌ |
Volume sonore moyen | 57dB |
Toilettes bien entretenues | - |
Même menu midi et soir (hors formule) | ❌ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ❌ |