Venu déjà il y a 3 ans, je trépignais de revenir dans ce restaurant japonais où luxe et raffinement étaient de mise pour des tarifs pas si fous. Manifestement les temps ont changé chez Teppanyaki Ginza Onodera...
Vu de l'extérieur dans la rue des Ciseaux, ce Teppanyaki Ginza Onodera a des allures de club très, très privé : devanture noire, vitrine énigmatique et visiophone pour entrer. Evidemment, aucune enseigne qui vient faire de la retape du lieu, ce serait si vulgaire !
Je sonne. Ouvre le maître d'hôtel, toujours élégant et tiré à 4 épingles. Je suis le premier arrivé pour m'installer autour du comptoir qui ne peut accueillir que 11 personnes (les enfants ne sont pas vraiment les bienvenus....).
Le menu? Au déjeuner, c'est omakase (carte blanche) pour 85€. Il y a trois ans, il était à 89€, bonne nouvelle ! Le soir, mieux vaut prévenir son banquier car les menus dégustation flambent à 165€ et 280€. Ca picotte ! La présence de boeuf wagyu et Kobé explique en partie cela.
Le maître d'hôtel vient me boucler autour du cou un bavoir rose et soyeux, pas franchement du meilleur goût. Ca fait partie du folklore du lieu.
Restaurant Japonais le Kobe. Du Sukiyaki au teppanyaki en passant par le sashimi et le sabu sabu... tout saute, tourbillonne, voltige sous vos yeux pour finir par atterrir miraculeusement dans votre assiette. pic.twitter.com/fPK7tomwfg
— Louis de Funès Fans (@FansdeFunes) 20 février 2018
Pour beaucoup, la référence du Teppanyaki reste la scène du cultissime L'Aile ou la Cuisse, où un maître cuisinier hors pair joue des couteaux et des spatules avec force spectacle. Mais ici, c'est beaucoup plus calme....
Ainsi pour l'entrée, le chef fait son apparition avec une petite casserole charmante qu'il pose sur la plaque chauffante, et attend que ça bout. Puis rajoute la julienne de courgette qui était déjà découpée... Niveau spectacle, on a connu plus impressionnant !
Mais la bonne odeur enivre mes narines. Bouillon au goût long et profond, viande fondante et un rien gélatineuse. C'est excellent ! C'est la magie du wagyu.
Puis, on vient me présenter une petite pièce de viande de wagyu. Je crois comprendre que c'est la bidoche en supplément (le Kobé) et je m'inquiète un brin, c'est quand même un gentil supplément de 70€ cette affaire ! Non, c'est bien le menu déjeuner "normal"! Ouf! Cuisson saignante donc et en attendant, la suite arrive : la salade de saison à la vinaigrette de sésame blanc.
Bon.... c'est des fruits et légumes crus quoi... pas franchement renversants en goût. La vinaigrette n'est pas mal (elle se vend même à emporter à... 15€ les 15cl !), mais ça me rappelle plus les salade des restaurants d'hôtel pour qui veut se punir d'être trop gros à ses yeux. Nul régime à l'horizon, je n'ai pas mérité cette pénitence ! Franchement limite de retrouver ça au coeur d'un menu à 85€ dans un restaurant de ce standing.
Ha, deux hommes viennent s'asseoir à côté de moi. Des habitués des 3 étoiles qui s'efforcent d'étaler leurs expériences gastronomiques ruineuses, l'un des deux marquant plus de points en faisant comprendre qu'il est un intime d'Alléno et Anton. Diantre ! Evidemment déçus de ne pas pouvoir prendre le menu à 280€, ils se contentent du supplément Kobé en causant business, banque et finance.
Pas le temps de respirer, place au plat principal, la vedette du menu : le boeuf wagyu, enfin prêt ! Le voilà découpé en petits cubes (il doit y en avoir 80gr...), deux morceaux de navet, champignon et courgette qui ont été cuits dans le gras de la viande.
Deux sauces à disposition : l'une de soja vieux et une autre à l'oignon. Mais la viande est simplement sublime. C'est toujours un bonheur d'y goûter. Je déguste chacun des petits morceaux avec une réelle émotion. Puis est rajouté des petits morceaux de gras qui ont été cuits plus longtemps.... Délice ! J'en oublie la discussion d'à côté.
On ne perd pas le rythme, l'assiette débarrassée est remplacée par le riz à l'ail et la soupe miso. Dans ce riz, je retrouve ces mini morceaux de gras, c'est bon ! Les petits pickles à côté sont les bienvenus pour alléger la préparation.
Enfin, la soupe miso est très bonne.
Mais voilà qu'arrive fissa le dessert, simple (simpliste?) : Pâte de haricot rouge et mousse thé vert. Voilà. Rien de bien fou, surtout dans un menu à ce prix-là. Pas mauvais non plus!
Pur accompagner tout ce repas j'ai choisi un charmant saké facturé.... 45€ les 18cl.... Pas donné ! Ce katsuyama den, Junmai Daijingo, Katsuyama Shuzo est délicieux, mais j'avoue qu'à ce prix, il me reste un peu au travers de la gorge. Mon palais n'est peut-être pas encore prêt pour accueillir ce genre de vin de riz de luxe?
Un café très ordinaire (Nespresso?) à 3€ pour compléter la rondelette addition qui s'élève à 133€ tout de même. Il y a 3 ans, mon déjeuner, un rien plus cher (+4€) comprenait bien aussi le boeuf wagyu, mais je me souviens d'un foie gras magnifique et même d'un peu de langouste. On change clairement de braquet à présent avec un rapport qualité-prix qui n'est clairement plus au rendez-vous. Quel dommage ! Paris manque cruellement de teppanyaki du niveau du fantasmatique"Kobé" de l'Aile ou la cuisse !
Teppanyaki Ginza Onodera
6 Rue des Ciseaux
75006 Paris (métro Mabillon)
Tel : 01 42 02 72 12
Fermé le dimanche
Les +:
_ le frisson de l'expérience Teppanyaki qui fait toujours son effet
_ boeuf wagyu magnifique
_ calme de l'endroit
Les -:
_ pas vraiment de grand spectacle
_ baisse du rapport qualité-prix très nette depuis ma première visite
_ salade de crudités et dessert pas au niveau
_ pas de saké en-dessous de 36€...
_ service qui ne laisse pas le temps de respirer
Serviette en tissus | - |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ❌ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ❌ |
Volume sonore moyen | 50dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ❌ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ❌ |