Maison Laurent (Levallois Perret) : Vue sur Maire

Levallois, son calme, ses belles boutiques, son ex-maire et sa mairie... Tout un poème, mais juste en face de ce bâtiment imposant se compose une ode à la mer à la Maison Laurent.

Si Levallois Perret ne compte à ce jour aucune table étoilée (et pas même une seule adresse dans le guide Rouge !), il y a pourtant un léger renouveau ces derniers mois avec de jolies tentatives de neuf. Riff, Le Court-Bouillon, Les Envies, Instinct ou encore bien évidemment Ramen Pierro, autant d'adresses récentes bien faites avec une cuisine du jour inspirée. Dans cette même veine vient s'insérer une proposition toute entière dédiée aux produits de la mer : La Maison Laurent. De fait, incontournable couleur bleu marine pour la devanture !

Ambiance poissonnerie à l'intérieur sans l'odeur. Comme annoncé sur la devanture, cet établissement propose aussi quelques produits d'épicerie (pas beaucoup). Nappes blanches sur les tables, un petit plaisir en voie de disparition qui a chaque fois me réjouit. L'accueil est enjoué et dynamique comme dans les vieux bistrots.

A la carte, un menu déjeuner qui s'affiche à 22€ ! Belle performance à Levallois. On m'annonce ici que tout est frais et fait maison... à l'exception des gambas bien entendu (qui sont des produits d'import surgelés). Mais on met fait remarquer sur Instagram aussi la présence "étonnante" de coquilles saint-jacques... Soit il ne s'agit pas de produits frais, soit ce ne sont pas des coquilles saint-jacques mais de grosses pétoncles (et généralement surgelées de toute façon). Bref, la pêche étant interdite en cette saison, aucune chance d'avoir un coquillage frétillant dans l'assiette. Sinon les plats ont des allures de vieille cuisine, un peu à contre-courant de l'ère de la bistronomie, et ça fait toujours du bien!

En tant que membre de l'ASOM (Association de Sauvegarde de l'OEuf Mayo), si je vois sur un menu une version qualifiée de "légendaire", je me dois de choisir cette entrée. Voyage dans le temps direct quand ça arrive devant moi : petite assiette dans une grande et surtout un "dripping" de vinaigre balsamique tout autour. Une mode que je croyais définitivement enterrée aux débuts des années 2000, mais, qui tel une limule, resurgit des temps anciens sans prévenir. Un grand décorum bien inutile pour un simple oeuf mayo. Cuisson 10' (bien cuit donc), mayonnaise nappante qui est fournie en quantité suffisante, et qui a une belle petite acidité. Salade, germe et copeaux de carotte font aimablement de la figuration autour de ce très correct oeuf mayo.

Même si je ne suis pas membre du club des amateurs de hareng, je me dois de choisir cette entrée sur une carte, car j'adore ça, surtout quand on me précise que le poisson est mariné maison. Oui, je sais, ça fait deux entrées, mais j'étais obligé, il faut bien me comprendre, ma vie n'est pas facile.

Un peu plus de modernité ici, même si je n'échappe pas au piment d'Espelette saupoudré pour donner de la couleur ! Les poissons sont bien préparés maison car je retrouve un filet flanqué encore de sa plèvre noire. Ils se révèlent très bon d'ailleurs malgré des arrêtes (de la cage thoracique) qui auraient pu être enlevées. Mais la petite merveille de gourmandise se retrouve dans cet écrasé tiède de pomme de terre qui a été mélangé avec un oeuf dur, un délice qui me rappelle mon enfance normande.

Passons à présent au plat avec les Anneaux d'encornet sauce tomate maison. A nouveau, les bords de l'assiettes ont été tartiné de vinaigre balsamique... Déjà qu'avec la sauce tomate ma veste claire était en danger, là, elle risque bien de partir illico presto au pressing ! L'assiettée est généreuse : il y a quasiment autant de calamar que de linguine. Bonne cuisson, et sauce tomate goûteuse qui ne sombre pas dans des goûts aillés à italienne. Un plat simple mais réussi.

Le dessert - une Crème citron vert basilic - a le gros avantage d'une certaine légèreté, car je dois bien avouer qu'avec les 3 plats qui ont précédé mon appétit s'avère entamé sévèrement. Passons sur la présentation (pourquoi du sucre glace et des zestes dans la soucoupe?) et concentrons-nous sur la belle saveur citronnée de cette crème, adoucie avec le basilic. Elle passe tout seul.

Pour le vin, le patron est très fier de sa pépite : un beaujolais blanc, Les Gallets du domaine Gaget. Et c'est vrai qu'il est excellent ce vin ! A 6,50€ les 15cl, un prix correct pour un excellent compagnon pour un repas avec des produits de la mer.

Pour le café, il y a toute une collection au choix de chez Richard (en pods). Je prends donc un cru d'Ethiopie à 2,50€. Dommage de se fournir chez Richard, car on sent que les grains qui ont servi à faire ce café ne sont plus de première jeunesse et laisse passer un goût fade... Au moins ça change des traditionnels cafés noirs cramés de cette même marque !

Addition finale : 38€. Cette Maison Laurent a de quoi séduire avec ses plats simples et pas chers (au déjeuner), même si les présentations datent d'un autre temps. Une ambiance conviviale de bistrot de la mer qui, fréquentée par une clientèle d'habitués, donnent un peu de vie au coeur de Levallois Perret.

La Maison Laurent
37 Rue Gabriel Péri
92300 Levallois-Perret (métro Anatole France)

tel : 01 47 58 85 68

Fermé le dimanche

Les +:
_ super rapport qualité prix au déjeuner
_ que des produits de la mer au programme
_ beaux petits vins
_ accueil chaleureux

Les -:
_ les présentations des plats d'un autre siècle
_ cuisine simple

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