Copenhague restaurant (Paris 8) : Rien de pourri dans ce royaume du Danemark

[Edit 22/03/22] : Changement de cap pour le Copenhague quo change de concept et n'est donc plus étoilé.

Pour les envies de saumon, le Flora Danica s'avère toujours une adresse incontournable à Paris. Mais à l'étage, changement de niveau au sens propre et figuré (pour un tarif équivalent) avec le restaurant Copenhague, 1 étoile Michelin. 

Ces dernières années, sous l'influence de chefs comme un certain René Redzepi, les pays du nord de l'Europe ont glané une belle réputation en même temps que des étoiles Michelin à gogo. C'est donc en toute logique que la Maison du Danemark située sur les Champs Elysées, espace culturel et surtout gastronomique dédié au pays de la Petite Sirène, cache un restaurant étoilé lui aussi.

A côté du "fleuron" McDo toujours moins ragoutant de jour en jour, la grande terrasse bleue du Flora Danica, surplombée par deux drapeaux danois se fait remarquer. A-t-on affaire à une table touristique? Une telle adresse peut laisser le craindre, puisque le Copenhague se situe au premier étage du bâtiment.

Pour monter, un escalier ou un ascenseur. Bah oui, 1 étage c'est haut !

Attention "disclamer" : les lignes qui suivent profondément hétérophiles et un brin sexistes peuvent heurter la sensibilité des âmes les plus sensibles.

En effet, les portes s'ouvrent sur un petit vestibule, et je suis accueilli par une jeune femme au physique talentueux, un "joli p'tit lot" habillé avec un mini-mini-shirt noir lui seyant son séant d'une manière remarquable. Cette bienvenue me fait au moins briller les yeux.

Fin de l'épisode honteux qui je l'espère ne me vaudra pas trop de haine inquisitrice.

La salle longe une longue baie vitrée donnant directement sur la "plus belle avenue du monde". Déco élégante et moderne. Au bout j'aperçois notamment deux magnifiques lustres de designers. Je suis installé tranquillement face à l'avenue et ses flux cosmopolites.

Quand je découvre la carte et j'ai une petite surprise : Les tarifs y sont carrément comparables avec la table du dessous ! Menu carte blanche à 55€ en 3 services, sinon au choix c'est 3 plats pour 60€, 4 pour 70€ et 5 pour 80€ avec pour particularité alors de ne pas faire de différence entre entrée, plat et dessert. Si ça vous chante, vous pouvez ainsi ne prendre que des plats, et ce pour le même tarif !

Il faut dire qu'à la carte, entrées et plats naviguent dans les mêmes eaux niveau tarifaire : entre 20 et 28€.

Le soir étonnamment, il y a moins de choix et seulement 3 menus dégustation imposés : deux à 75€ pour 4 services (dont l'un végétarien), et un autre à 115€ en 7 services. Pas de carte.

Très vite, ça commence et le ton est donné avec l'amuse-bouche : chou kale, algues et gelée pomme citron. Le dressage très joli fait vraiment penser à un fond marin (ou d'aquarium!). Et en bouche, c'est très réussi, les saveurs limpides iodées des algues font bon accord avec celles douces et légèrement acidulées de la gelée de fruits. C'est très bien vu.

L'entrée qui suit a belle allure : c'est une espèce de fleur de rhododendron blanche sur laquelle est versée minutieusement un mélange de jus de pomme et d'huile d'aneth. C'est délicat au possible. Sous ces pétales de céleri, une macédoine de poisson qui a été fumée mélangée à une brunoise de pomme verte. Le goût subtile de la fumaison ressort bien à chaque bouchée, tandis que les notes fraîches et herbacées versées par-dessus donnent l'impression de gober un morceau de nature. C'est très réussi.

J'en profite pour goûter le pain (fait maison) et le beurre (aussi fait maison!), délicieux.

Puis, le plat qui suit, fait plaisir à l'oeil du gourmand que je suis : le Tartare de boeuf, oseille, rhubarbe occupe une bonne place dans l'assiette, je ne vais pas mourir de faim ! La rhubarbe a été préparée en pickles et mélangée à la viande dont on m'a seulement précisé l'origine française, sans race précise.... surprenant dans un tel endroit. Cette fois-ci, c'est une mayonnaise légère qui a été fumée qui fait le liant. C'est très bon, même si certaines bouchées me paraissent très salées (avec le fromage sur le dessus notamment) Mais c'est uniquement pour faire la fine-bouche que je relève ça !

Petit effet "whaou" quand mon second plat s'annonce: Coeurs de canard, betterave, sapin. Le rouge est de sortie pour le dressage qui se complète à merveille de feuilles d'amarante et d'une sauce betterave, cassis et vin rouge. On connaît déjà bien l'accord betterave/coeur de canard déjà mangé ici ou là, mais ici, il y a un détail qui change tout ou presque : la présence de pousses de sapin en pickles. Ainsi, quand j'ai la chance de tomber dessus, le goût du conifère embellit puissance mille le plat ! Dommage de ne pas en avoir plus, et au contraire d'avoir beaucoup de betterave crue et cuite. C'est un peu déséquilibré, mais avec un tel petit bonheur de découvrir ces saveurs forestières du nord que j'avale sans sourciller ce plat délicieux.

Dès le choix au menu, la présence de topinambour au dessert m'a fortement intrigué. Là, le tubercule d'hiver - en cubes, en sorbet et en chips - est marié avec de la poire et du chocolat blanc. Et magie de la cuisine, et talent du chef, c'est délicieux ! Une véritable découverte gourmande qui me ravit au plus haut point, du genre à me dire "mais pourquoi ne pas y avoir pensé avant?".

Côté vin, le choix au verre s'avère raisonnable (12€ le verre, même si ça fait un coef maousse sur certaines références...) et suffisamment souple pour s'adapter aux goûts de chacun. J'ai donc commencé mon repas avec une roussette de Savoie, La Dévire 2016 de Fabien Trosset puis poursuivi avec un Saint Joseph 2017 de Joseph Montez, deux excellents vins légers mais avec du caractère qui m'ont régalé. 

Le café, lui aussi excellent, est accompagné par deux financiers au citron vraiment très bons. Un feu d'artifice qui se calme quand soudain, c'est l'heure de voir la douloureuse... 100€ tout juste ! Voilà finalement, un tarif plutôt honnête compte tenu de cette expérience étoilée sur les Champs Elysées ! Dans l'assiette le chef danois cherche, et souvent trouve des accords parfaits qui, sans jamais choquer, étonnent voire émerveillent ! Bref, quitte à choisir un restaurant de la maison du Danemark, définitivement, j'opterai à présent pour le Copenhague !

Copenhague Restaurant (5/5)
142 Av. des Champs-Élysées
75008 Paris (métro George V)

Tel : 01 44 13 86 26

Fermé le samedi et le dimanche

Les +:
_ service haut de gamme qui sait mettre à l'aise
_ chic sans ostentation bling bling
_ dressages à l'effet "whaou"
_ mariages de saveurs aussi étonnants de réussis

Les -:
_ des petits manques d'équilibre sur certains plats
_ le coef 8 sur la roussette de Savoie, ça fait mal...

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