Cheval d'Or (Paris 19) : est-ce vraiment The Place to be?

Depuis son ouverture en avril, c'est le resto qui fait chavirer les papilles des "foodistas", comprenez les personnes qui ne cherchent que les endroits branchés pour manger (et prendre des photos évidemment). Cheval d'or est l'adresse en vogue en ce moment, faut-il miser dessus?

Vous le savez, ce n'est pas parce qu'un restaurant fait le plein que c'en est un bon . Ainsi quand on annonce des réservations complètes sur plusieurs jours et des queues pour avoir l'honneur de s'asseoir au comptoir, il y a de quoi frémir. Pour ce genre d'endroits, on peut utiliser la jolie phrase entendue hier : "personne ne va là-bas, c'est toujours plein".

Mais voilà, nouveauté de Cheval d'or, à présent c'est aussi ouvert au déjeuner les samedis et dimanches! Youpi ! Je traverse tout Paris donc pour me retrouver tôt rue de la Villette ce dimanche-là. Pas de réservation possible, alors il faut prendre ses dispositions. Je me présente à 12h10. Mauvaise pioche, ça ouvre à 12h30. 

Après une déambulation dans ce quartier de Belleville en pleine gentrification peuplé de trentenaires portant bien sur eux, me re-voilà. Déjà cinq personnes attendent devant cette devanture de restaurant chinois. Quel succès!

Je m'installe tout naturellement au comptoir, face à la cuisine où le chef japonais Taku Sekine (qui a aussi Dersou!) est bien là. Pas mal de places sur les tabourets, mais aussi sur des petites tables plus loin dans la salle. La déco varie entre le blanc des murs bruts et du carrelage dans l'espace cuisine, au bois clair des comptoirs et tabourets, et parquet au sol. Ça sent le faux naturel, la salle est très lumineuse et a de la gueule.

Si le soir, c'est la foire aux petites assiettes, pour le midi, on a le droit à une version raccourcie et bon marché : 19,50€ pour un plat, un side (un petit plat qui fait office d'entrée) et un dessert. Si la devanture indique restaurant chinois, il y a quand même beaucoup d'influences japonaises dans les propositions du jour : dashi, Tonkatsu, mapo, ramen....

"Side", plat, riz et sauce, tout est apporté en même temps et sans trop d'attente. J'ai choisi l'Onsen egg, dashi. C'est une version nippone de notre oeuf parfait cuit à basse température. C'est servi froid. Dans le petit bol, deux oeufs confits dans un bouillon clair. Ce dernier s'avère très parfumé, on sent bien son côté "de la mer" (le dashi est fait à partir de bonite). Les oeuf n'apportent au final pas grand chose. C'est bon.

Rien de tel qu'une bonne escalope de cochon panée pour combler un déjeuner dominical ! J'ai donc choisi le seul plat à la carte avec un supplément (4€ quand même...), le tonkatsu de porc ibérique, chou pointu et gohan. Le cochon pané sent bon et s'avère très justement cuit. Sa panure lui a permis de conserver une certaine jutosité. Il est très bon. Le chou cru, reste du chou cru, et malgré les quelques gouttes de citron vert, il ne fait pas rêver. La sauce simili-ketchup servie avec tout ça est très sucrée et n'apporte pas grand chose à mon avis. Ça mériterait un boost en gingembre.

Le gohan? kezako? Oui, c'est le héro de Dragon Ball mais pas seulement! C'est du riz japonais tout simplement. Servi sans artifice, et a ici pour mission de combler l'estomac, rien d'autre.

En tout cas, ça se veut à la mode, mais pour l'instant, pas l'ombre d'une célébrité à l'horizon... Quand arrive à côté de moi, Jill Cousin, une honorable chroniqueuse gastronomique (sur C8 et MycuisineTV), c'est toujours ça. Elle est suivie rapidement par Mina Soundiram (Très Très Bon). Ça y est, c'est sûr, Cheval d'or est dans le vent.

Pour le dessert, pas de choix possible, c'est le sorbet au lait et fraises candice, ou rien !

Dans la petite assiette se retrouvent une belle quenelle de glace et quelques jolies fraises coupées. Seul artifice, de l'excellente huile d'olive ! Et ça change tout ! Ce dessert, frais léger est un régal. Fraises délicieuses, glaces onctueuses et l'huile qui vient apporter de la complexité, j'adhère à l'idée!

Deux belles surprises au moment de l'addition : le mini-panier vapeur qui contient la fiche a un secret. Quand je l'ouvre, je vois que, coincé dans son couvercle se cache un billet de 20 euros ! Haha !

En plus je lis l'addition finale : 26€. Pas cher ! D'autant que j'ai pris un verre de vin nature (le P'tit rouge Tue Boeuf 2018) à 5,50€!

Je signale tout de même le pot aux roses et dispose mon propre billet de 20€ dans le réceptacle, et m'en vais pas peu fier, me faisant féliciter pour ma probité. Mais en y regardant de plus près une fois rentré, mon addition est fausse... Mon excellent dessert est passé à la trappe, j'aurais dû payer 29€ ! Ça reste très raisonnable. Mais de suite, mon total de points d'honnêteté chute en flèche !

Cheval d'or mérite-t-il toute la vogue du moment? Difficile à dire à partir de ce gentil déjeuner au bon rapport qualité-prix, qui n'était pas incroyable non plus. Peut-être que le soir, le chef sort les grands chevaux? En tout cas avec ce que j'ai goûté, ça ne vaut pas la peine de faire la queue ici. Si l'occasion se présente, je reviendrai un soir, d'autant qu'ici on peut causer, il n'y a pas de musique!

Cheval d'or
21 Rue de la Villette
75019 Paris (métro Jourdain)

Tel : pas de réservation par téléphone

Ouvert le soir du mercredi au dimanche et le midi le samedi et le dimanche.

Les +:
_ chouette salle très calme et sans musique
_ bon rapport qualité-prix
_ Du goût dans les plats
_ service rapide
_ les places au comptoir

Les -:
_ pas de folies culinaires à tomber
_ la clientèle trop cool, tu vois?

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