Anona (Paris 17) : Restaurant gastronomique dans l'air du temps

[Edit 07/03/23] : Anona et son chef Thibault Spiwack ont été récompensé d'une étoile Michelin

Voilà une adresse gastronomique qui depuis son ouverture au mois de mai jouit de bons échos. C'est décidé, j'y invite Jérôme!

Anona Restaurant Paris 17 Boulevard des Batignolles
Anona Restaurant Paris 17

Le 17ème arrondissement n'est pas mort ! Ça bouge encore là-bas, et pas qu'un peu. C'est d'ailleurs sur le boulevard des Batignolles que le jeune chef Thibault Spiwack (ex-Mandragore) a décidé d'installer Anona, son nouveau restaurant gastronomique.

La devanture bleu canard toute neuve en impose. D'emblée, on sait que ce restaurant vise le haut de gamme, ça ne rigole pas.

La salle Anona Restaurant Paris 17
La salle

Je suis accueilli par un grand hipster en costume 3 pièces fort élégant. La salle est vaste et lumineuse grâce aux grandes baies vitrées. Pourtant au plafond on remarque vite une collection de luminaires en fil de fer aux formes diverses.

Pour poser son séant, des chaises, des banquettes, et, très étonnant, des poufs! Jérôme aura raison de me reprendre car il s'agit là plutôt de tabourets. Mais cette assise pas des plus confortables peut surprendre dans ce genre d'endroits...

Côté cuisine, il y a un menu déjeuner du jour à 29€ (entrée du jour, plat du jour et dessert au chariot). Sinon, c'est à la carte à choisir parmi une courte sélection d'entrées (de 14 à 23€) et de plats (de 22 à 35€). On y retrouve des éléments très à la mode : l'incontournable oeuf parfait, de l'anguille fumée ou encore du riz vénéré, mais aussi de beaux produits de saison et d'autres d'origine nippone. Ça fusionne dur en cuisine !

amuse-bouche : Soupe de poisson Anona restaurant Paris 17
amuse-bouche : Soupe de poisson

Mon hôte arrivé et pour nous aider à choisir notre plat, deux madeleines salées aux noix de pécan nous sont apportées. Fausse bonne idée. C'est un véritable étouffe-chrétien qui, sans un verre d'eau, ne peut être avalée.

Le lieu, la carte et maintenant l'amuse-bouche, on tient ici tous les marqueurs d'un restaurant gastronomique ! Ici, c'est une soupe de poisson qui sent très bon. Et pour tout dire, elle est délicieuse avec du corps. Voilà un très bon point qui augure du meilleur !

Paleron et joue de boeuf confits à l'umeshu, bouillon d'anguille fumée au dashi Restaurant Anona Paris 17
Paleron et joue de boeuf confits à l'umeshu, bouillon d'anguille fumée au dashi

Ensuite, deux petites assiettées nous sont apportées; Une autre mise en bouche? Ha, non. Notre ami barbu vient décrire le plat : Paleron et joue de boeuf confits à l'umeshu, bouillon d'anguille fumée au dashi. Mais c'est mon entrée ça ! Problème, Jérôme n'avait pas commandé ça... couac ! Son assiette repart en cuisine illico avec les excuses sincères qui vont avec. On va donc manger en décalé.

Une nouvelle fois, ça sent rudement bon! C'est menu peut-être, mais très bon ! La viande est confite à la limite de la rillette, tandis que l'anguille fumée et le bouillon dashi très parfumés m'emmènent au Japon. Excellente entrée

J'essaie de saucer avec le "pain maison", mais c'est plutôt un échec. D'ailleurs ce pain pas très aéré et très salé n'est pas terrible... Je finis mon bon bouillon à la cuillère !

chinchard, pomme de terre sauce mousseline, sorbet huile d'olive et shizo vert Anona restaurant Paris 17
chinchard, pomme de terre sauce mousseline, sorbet huile d'olive et shizo vert

J'ai terminé mon entrée quand celle de Jérôme est avancée. C'est un filet de chinchard, pomme de terre sauce mousseline, sorbet huile d'olive et shizo vert. Il y a un joli dressage. Le poisson a été traité comme un gravlax puis passé au chalumeau (très à la mode aussi). Il la trouve "très bonne sans être extraordinaire".

La picanha de la maison Aitana, boeuf blonde de Galice, jus glacé au dashi, asperge verte, fraise et estragon Anona Restaurant Paris 17
La picanha de la maison Aitana, boeuf blonde de Galice, jus glacé au dashi, asperge verte, fraise et estragon

Cette fois-ci les bons plats nous arrivent ! Pour moi, c'est La picanha de la maison Aitana, boeuf blonde de Galice, jus glacé au dashi, asperge verte, fraise et estragon. Une jolie assiette qui mélange les couleurs et les goûts salés et sucrés. Et c'est un peu là où le bas blesse, car les fraises entières sont difficiles à manger avec la viande ou même l'omelette japonaise (par ailleurs très bonne). Une brunoise de pêche pas assez mûre ne joue pas le rôle de liant. La viande de son côté, maturée, est goûteuse bien que très, très ferme. C'est bon, mais cette assiette déçoit quand même, les différents éléments ne se mélangeant pas forcément au mieux. On alterne les bouchées sucrées et salées.

La Volaille d'Arnaud Tauzin, algues marines, riz vénéré et carnaroli, andeliman restaurant Paris 17
La Volaille d'Arnaud Tauzin, algues marines, riz vénéré et carnaroli, andeliman

En face de moi, c'est la soupe à la grimace. Jérôme ne semble pas convaincu non plus par son plat : La Volaille d'Arnaud Tauzin, algues marines, riz vénéré et carnaroli, andeliman. Sous une grande feuille d'algue qu'il ne goûte guère, un grand blanc de poulet sans sa peau et qui a été poché ne semble pas le ravir. Les feuilles vertes d'origine inconnue ne lui plaisent pas non plus. Seul le morceau de cuisse rôtie avec sa peau lui redonne un peu le sourire. Ça fait un maigre bilan dans l'assiette.

Au moment de débarrasser, j'exprime mes griefs fort poliment, tandis que Jérôme, d'une éducation noble sans faille mais non sans hypocrisie dit "oui, c'était très bon".

Le chef, Thibault Spiwack, sort alors de son antre et vient recueillir directement mes reproches très gentiment.

Tartelette mangue noix de coco Anona Restaurant Paris 17
Tartelette mangue noix de coco

Pour les desserts, retour à une tradition un peu oubliée et remise au goût du jour à la Poule au pot de Jean-François Piège : le chariot de desserts. A quelques différences près cependant. Là où le restaurant nouvellement étoilé propose une belle collection gourmande et foisonnante de tartes que l'on peut choisir à discrétion, ici on a le droit à 3 petites pâtisseries individuelles qui se battent en duel. Pour donner faim (l'objectif de ce genres de présentation), on a connu mieux! Ça fait chiche. La présentation en chariot est clairement une nouvelle fausse bonne idée.

J'opte quand même pour la tartelette mangue, noix de coco. Simple et plutôt jolie, la noix de coco est travaillée fraîche, et c'est là le petit plus qui fait la différence. La pâte sablée n'est pas des plus facile à casser, mais je dévore volontiers ce dessert avec plaisir !

Jérôme comme à son habitude, ne prend qu'un café. Et haut de gamme oblige, il a le choix entre 3 crus.

Au niveau de vin, pas de fausse note. Le verre de Fitou de Jérôme Bertrand à 9€ s'est bien accordé avec mon repas. Belle longueur en bouche. Pour se faire "pardonner" du petit couac de l'entrée, le chef a le joli geste de nous offrir un verre supplémentaire.


Addition finale de ce déjeuner : 139€ à deux, soit 69,50€ par personne. Anona doit encore se rôder, mais ce que l'on a pu goûter notamment en entrée et en amuse-bouche peut laisser entrevoir le meilleur pour la suite. Le chef et sa brigade savent cuisiner, c'est une certitude, reste encore à caler certains plats sans s'égarer dans l’esbroufe et se concentrer sur les goûts.

Anona
80 avenue des Batignolles
75017 Paris (métro Rome)

Tel : 01 84 79 01 15

Fermé dimanche et lundi

Les +:
_ le cadre et l'accueil sont agréables
_ des plats travaillés qui peuvent combler !
_ la gentillesse du chef

Les -:
_ le pain maison pas terrible
_ certains plats pas encore aboutis
_ le chariot de desserts ne fait pas rêver


Plan d'accès au restaurant Anona Paris 17

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