Rooster (Paris 17) : Un nouveau coq dans la basse-court des Batignolles (Mis à jour)

[Edit 10/06/20] De retour à Paris après une période forcée de vacances pour cause de confinement, Frédéric Duca a mis en place une formule à emporter mais aussi à déguster sur les quelques tables de sa terrasse !

J'avais découvert Rooster par hasard juste avant son ouverture officielle, et j'avais été enthousiasmé ! Depuis, ce restaurant croule sous les bonnes critiques. Ainsi, quand j'ai appris l'existence d'un menu à emporter, je me suis précipité pour choper le rayon de soleil de la cuisine du chef marseillais ! La veille, commande sur le site (onglet boutique). Menu entrée, plat et dessert à 30€. Une belle affaire ! Mais je vois à la carte aussi un affriolant poulpe grillé.... argl, c'en est trop, je craque. A m'aguicher aussi avec son beau tentacule et ses ventouses sexy ! Je le rajoute à ma commande, j'aurai donc 4 services.

J'arrive dès l'ouverture à 11h30. C'est le chef en personne qui me remet le sac après deux minutes d'attente pour snacker ce fameux poulpe ! Pas vraiment d'indications pour la préparation ou le réchauffage des plats. 

De retour à la maison, je découvre qu'il n'y a pas de petit mot doux pour m'aider au réchauffage des plats. Couvercles en plastoc sur chaque petit pot en carton, pas forcément bien choisis pour l'usage : le gras les transperce. Pas grave, je vais les ajuster à ma sauce dans des assiettes avant le réchauffage au micro onde.

Je commence donc par le tentacule tant désiré ! La sauce qui l'accompagne est un mélange de tomate, ail et amandes. La couleur orange vive donne du peps à l'ensemble. Le poulpe pour sa part, dégage de jolies odeurs de grillé, comme s'il venait de sortir du barbecue. Et là, magie, les chairs sont d'une tendreté exceptionnelle ! Pas la moindre sensation de caoutchouc, cuisson magique qui me rappelle celle goûtée chez Adria. Impossible de ne pas immédiatement amoureux de ce plat ! Quinze euros de bonheur !

J'enchaîne avec le "Cheese naan méridional". Un réinterprétation sudiste d'un plat indien qui ne brille pas toujours par sa subtilité. Là, avec force fenouil, blettes, marjolaine et parmesan, c'est une toute autre histoire ! Sans verser dans le gras dégoulinant, cette version joue avec les saveurs du sud et ravit mon palais ! Jolie surprise.

Pour le plat principal, c'est la fête des couleurs et de l'été : Epaule d'agneau boulgour estival. Un bonheur pour les yeux ! 2' au micro-onde, et hop, prêt à déguster ! Et c'est un régal de gourmandise, le couteau peut rester au placard tant la chair est tendre fondante. Voilà un excellent plat, mine de rien, bien relevé, qui sait donner sa dose de réconfort.

Pour le dessert, pas de joli dressage à trouver, je laisse cette Salade de fraises et rhubarbe, poivre long/mélisse, crumble amande dans son pot en carton. La rhubarbe est présente en duxelle et en compote pas trop sucrée. Quand on joue avec tout ça, on obtient une fête des textures et au final un joli dessert frais de saison. Léger et agréable, touche idéale pour terminer ce repas.

L'addition - payée lors de la commande sur le site - s'élève donc à 45€. Mais rien que le menu à 30€ a de quoi nourrir son homme ! Cependant, ce serait tellement dommage de passer à côté de ce poulpe d'exception ! A noter que ce menu est disponible aussi pour déjeuner sur la terrasse.

Rooster à emporter
Pas de livraison
Fermé samedi et dimanche

[review originale du 30/12/18]J'ai eu la chance de pouvoir découvrir le nouveau restaurant Rooster de Frédéric Duca, à la fin de la période de rodage de l'établissement. Ouverture officielle, le 2 janvier.

Dans la grande série des soirs où je me retrouve à 21h à Paris, le ventre vide, voici ce samedi soir ! Du côté des Batignolles, il y a bien des adresses. Dans ma longue liste se trouvait Rooster où j'avais même spécifié qu'il devait ouvrir le 15 octobre. Comme toujours le projet a pris du retard, et le restaurant a ouvert ses portes il y a peu en rodage, histoire d'être prêt pour le 2 janvier. En temps normal, le samedi c'est portes closes, alors je n'y crois pas vraiment. Et là, miracle, il y a de la lumière!

Situé en angle, ça a belle allure. Il y a encore peu de temps, ici, on ne pouvait pas imaginer ce qui se tramait à cette adresse.

A l'intérieur, un grand bar en marbre avec la possibilité de s'y installer. Evidemment, je profite de l'occasion pour me placer en bout de comptoir histoire d'avoir une belle vue sur la cuisine ouverte où le chef marseillais turbine avec sa petite brigade. Le lieu où la couleur blanche règne en maîtresse, est très élégant, et ainsi constitué qu'on se retrouve vite isolé dans une ambiance intimiste. Pourtant, il y a une quarantaine de places disponibles.

Mauvais point : la musique ambiante se fait entendre, et très très mauvais point : il passe entre autre des morceaux de salsa (oui, je n'aime pas ça!).

La carte est courte : 3 entrées, 3 plats, 2 plats de pâtes et trois desserts. Rouget, encornet et veau pour les hors d'oeuvre varient de 12 à 16€. Ensuite, Lieu jaune, St Jacques et boeuf grimpent de 26 à 31€. Pour les plus économes, les plats de pâtes permettent de s'en tirer pour 18 euros environ.

Le midi, un menu du jour est prévu à 32 euros, ça peut être une belle affaire !

Pour attendre, l'amuse-bouche m'est apporté par le chef en personne : velouté de champignon, à boire. Pas de cuillère même s'il m'en propose une si je veux. Mais je suis un ouf dans ma tête, un dingue qui n'a pas de limites, un taré qui ne recule devant rien, et, ni une ni deux je me saisis du petit bol et bois !

Le goût est magnifique. Forestier, léger mais puissant. Ça présage du meilleur pour ce repas impromptu !

C'est dans une jolie assiette que m'est servie mon entrée : un tartare de veau bergamote estragon, couteaux et ricotta fumée. Je vois aussi un peu d'ail frit, quelques câpres et un peu de tome râpée sur le dessus. Beaucoup d'ingrédients donc pour un résultat... parfait ! C'est délicieux, équilibré, savoureux et gourmand. Je ne me fais pas prier pour liquider mon assiette !

Pour cette période de test, le restaurant est principalement occupé par des proches des équipes, alors tout semble se connaître de près ou de loin, et vas-y que je te tape la bise et v'là que j'te demande de tes nouvelles. Mais le lieu n'en devient pas pour autant bruyant, c'est important !

Après quelques minutes d'attente, mon plat prend place devant moi : lieu jaune, rissole de courge, épinards, macadamia et jus de favouilles.

Le joli pavé de poisson bénéficie d'une cuisson idéale, sa chair se détaille en pétales nacrés. Magnifique. Les accompagnements déçoivent un peu : c'est un peu terne et sans trop de relief. Les noix de macadamia qui m'ont poussé à choisir ce plat n'apportent pas grand chose au final.

Le gros point fort réside ici dans ce jus de crabes verts ! Un délice gourmand ! C'est bien simple, j'en veux plus ! Même si ce n'est pas très raisonnable et je peux devenir très vite dépendant à cette sauce magique. Et la drogue, c'est mal.

Le dessert - à l'instar des autres assiettes - a très belle allure : Pomme, panna cotta infusée au laurier et gelée de cidre. Au dessus, un sorbet de Granny Smith, des cubes cuits et crus du fruit, et un crumble d'amande et beurre salé. Pour la touche déco, une fine opaline de sucre.

C'est très bon, pas trop sucré et plein de goût. Cependant, j'ai bien du mal à percevoir le goût subtile du laurier avec toute cette pomme, c'est un peu dommage, mais n'en demeure pas moins très bon!

La carte des vins est jolie avec des références nature qui donnent soif. Cependant, aucune référence ne descend au-dessous des 35 euros la bouteille... Pour les verres, comptez de 8 à 10 euros. Pour ma part, j'ai choisis un godet de Syrah des collines Rhodaniennes de la Muscadelle de Sylvain Badel. Délicieux. Léger et fruité, d'une belle tenue en bouche.

L'addition arrive : 59 euros. Ça peut paraître cher, mais franchement, cette belle cuisine les vaut amplement. Rooster se classe dans la catégorie des restaurants modernes qui peuvent prétendre attirer l'attention des enquêteurs du Guide Michelin pour décrocher un macaron. Des petits ajustements vont être apportés aux plats comme pour la garniture du lieu ou le goût trop diffus de laurier du dessert, de quoi encore plus se régaler !

Rooster Restaurant
137 Rue Cardinet
75017 Paris (Métro Malsherbes)

Tel : 01 45 79 91 48

Ouverture officielle le 2 janvier

Fermé le samedi et le dimanche

Les +:
_ lieu élégant
_ cuisine recherchée et gourmande
_ un service souriant et efficace
_ de beaux produits

Les -:
_ des vins un peu trop chers
_ il manque 2 centimètres au tabouret du bar pour être vraiment à l'aise pour y manger
_ musique d'ambiance avec de la salsa dedans

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