Un jeune chef japonais qui s'installe à Paris dans un décor épuré, pour travailler une belle gastronomie, la promesse est belle et fait penser à d'autres grands noms ! Passage obligé chez Kozo !
Yoshinori, Passage 53, Pertinence, Automne ou encore Ken Kawazaki, autant d'adresses (récompensées depuis par le Guide Michelin pour la plupart) qui m'ont fait rêver. Ces toques japonaises choisissent des petites salles, sobres voire austères, et y délivrent une cuisine de très haute volée, à la découverte de nouvelles saveurs. Alors vous le comprendrez, j'attends beaucoup de Kozo Makita, le chef de ce nouveau restaurant du 9ème arrondissement.
Facile de louper l'entrée de Kozo ! Pour ainsi dire, on ne remarque pas de l'extérieur qu'il s'agit d'un restaurant. Un sobre menu, et à l'intérieur une petite pancarte façon WordArt où il est écrit Kozo. C'est bien là, je ne me suis pas trompé ! Une autre affichette indique en majuscules "Changement de propriétaire!!!", oui avec les 3 points d'exclamation.
A l'intérieur, une dizaine de tables, dans un décor façon ton sur ton : beige et mobilier en pin. Rien n'est accroché aux murs. Zen ! La cuisine est grande ouverte, mais on ne voit pas vraiment travailler les équipes au fond de la pièce. En fond sonore, une radio douce du genre MFM. L'accueil un peu pincé mais cordial me fait penser à Enya (un autre restaurant avec un chef japonais...). Côté menu, pour le déjeuner, comptez 34 euros pour la totale entrée, plat et dessert. N'espérez pas trouver dans votre assiette un petit morceau de Japon. Ici c'est plutôt la gastronomie française qui est à l'honneur. Le charme de l'orient n'y étant présent qu'à la marge. Royal (sic) de foie gras , quenelle de brochet ou magré (re-sic) de canard... Espérons que le chef a une meilleure maîtrise des fourneaux que de l'orthographe française !
Un restaurant à vocation gastronomique se doit de proposer une amuse-bouche digne de ce nom. Et c'est le cas ici avec cette petite soupe avec des champignons de Paris, girolles et énokis (petits champignons blancs japonais). Le goût s'avère aussi intense et profond que l'odeur de l'assiette ! Du champignon à tous les étages, et de petits croûtons de pain donnent un peu de texture, c'est bien agréable !
Ma très jolie entrée arrive après quelques minutes d'attente. Les tables se remplissent gentiment à côté de moi, avec une proportion marquée de Japonais. Saumon mariné, salade d'endives fenouil et figues. Le dressage fait envie, toutes ces couleurs mettent en appétit. On voit que le poisson a été préparé façon gravlax avec un mélange d'épices du chef. Cependant, ici le saumon a légèrement été chauffé avant d'être servi, histoire de réveiller les arômes ! Pas bête ! Le minuscule point de sauce que vous pouvez apercevoir sur la droite de la photo, c'est un mélange citron miel qui envoie du lourd ! Pourquoi en mettre si peu? Toujours est-il que l'alliance faite avec le poisson est parfaite. La petite salade à côté ne démérite pas non plus. Bien relevée par un beau vinaigre de Banyuls, elle est bien vivace. La palette des goûts est ici pleinement exposée, et toutes les papilles sont en éveil ! C'est très bon.
Après avoir longuement hésité à la prise de commande, mon choix s'est porté sur la quenelle de brochet et Saint Jacques, crème de homard miso et riz. Mais le magret de canard avait l'air aussi pas mal ! Mais j'ai préféré l'aventure d'un plat qui ne m'a jamais vraiment convaincu ! Au fond d'une grande assiette se trouve donc la quenelle accompagnée de deux noix de Saint Jacques et baignée d'une onctueuse crèmes couleur corail. A côté, du riz accompagne ce plat avec une petite originalité dans le fait qu'il est mélangé avec du riz sauté croustillant, donnant ainsi une belle texture. Alors, comment est cette quenelle? Très goûteuse. La mer s'invite dans le palais, et la bisque de homard mène la danse. Les coquilles joueraient presque les intrus dans cette partition.
C'est parti pour le dessert : poire pochée, sorbet poire, crème chocolat blanc, crème pistache et crumble de chocolat noir. Heureusement, ce dernier ne se fait pas trop sentir en bouche (oui, je ne suis pas fan!), et le goût de la poire est intense dans cette glace ! Mieux, la pistache de la crème régale complètement, et le mariage avec la voisine la poire mérite d'être consommé ! On peut cependant regretter la quantité de poire dans l'assiette. Même pas un quartier, ça fait chiche.
Quand on regarde la carte des vins, on voit des appellations bien connues, sans risques mais avec de belles références. Les premiers prix tournent au-dessus des 30 euros la quille. Pour ma part je me suis régalé avec un verre de Mâcon Lugny Saint-Pierre (Bouchard père et fils) à 6 euros le verre. Facile à boire, léger et légèrement floral, parfait pour ce repas.
Note finale : 40 euros (34€ le menu + 6 euros de vin). C'est un bon rapport qualité-prix compte tenu de la belle cuisine et des bons produits servis. Cependant je reste un peu sur ma faim (et sur mes attentes) à comparer avec ses illustres congénères japonais cités en début de texte. Certes, c'est très bon, très goûteux, très bien cuisiné, mais je ne me suis jamais senti bousculé, et les saveurs dégagées étaient plutôt classiques au final. On aurait aimé un peu plus de Kozo dans l'assiette.
Kozo Restaurant
48, rue Saint Georges
75009 Paris (Métro Saint Georges)
Tel : 01 48 78 46 09
Les +:
_ très belle cuisine avec du goût
_ c'est calme voire zen
_ un bon rapport qualité-prix
Les -:
_ au final, des goûts classiques, une cuisine sage
_ peu de vins disponibles au verre, dans une carte sage elle aussi
_ les gros appétits peuvent avoir faim en fin de repas
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