Ce Cuisine-là, est né il y a 10 jours avec aux commandes un duo des plus prometteurs. Tout refait à neuf comme du vieux bistrot, il y a du potentiel sur le papier avec ce restaurant.
L'adresse dénichée par le compte Instagram @TheParisBigLebowski avait tout pour me plaire : deux anciens de Septime et du Verre Volé, un concept de bistrot moderne avec une cuisine aux tonalités nippones et des petits prix. La description est alléchante.
Dans cette rue Condorcet qui bouge (juste à côté, Le Bénéfice Pigalle est devenu Shinjuku Pigalle, tandis que les Délices Condorcet régalent les amateurs de nourriture chinoise), deux tables sises devant une vieille boutique qui a des allures de boucherie avec ce marbre sombre. L'enseigne a même été refaite dans le goût des 60's, tout ça est bien joli !
Années 50-60's aussi dans la salle. Que ça fait du bien d'avoir une nouvelle adresse qui fait un réel effort sur la déco et qui n'opte pas pour la paresse des murs bruts ! Coffrages rouge lie de vin, des grands miroirs, et sur le mur opposé des panneaux verts. J'aperçois au fond le chef japonais.
La carte pour le déjeuner est très courte (3 entrée, 2 plats, 1 dessert du fromage) ce qui permet d'afficher un tarif des plus concurrentiels : 22€ le menu. Le soir plus de choix et pas de formule, mais des prix qui restent légers.
Entrée froide pour commencer : Bulots au dashi, aubergine, oeuf parfait. Avec ces deux-trois brins de salicorne sur le dessus, le visuel est sympathique. Les escargots de belle taille baignent dans le bouillon de poisson. L'oeuf froid n'apporte que du gras qui n'est pas contre-balancé. Malheureusement, ça manque de relief, c'est assez mono-ton, celui du bouillon qui n'est pas incroyable. Un peu décevante cette entrée.
Ensuite, un plat façon donburri : Filet de cochon de l'Aveyron au gingembre, riz nature, chou pointu. La viande est recouverte d'oignons, tandis que le fond de l'assiette est pleine de riz. entre, le très bon cochon et des filaments de chou. C'est plutôt bon et généreux. Ce plat peut colmater plus d'un appétit affamé !
Pour le dessert unique du jour (sinon c'était du fromage, champagnolais et comté), la simplicité : Tofu aux amandons d'abricot, figue. Dans une tasse, une masse gélatineuse qui vibre à la moindre secousse. Deux malheureux tout petit bouts de figue. Ça ne fait pas rêver. Pourtant, à la première bouchée c'est la révélation ! Le goût puissant d'amande est un délice avec ces bonnes figues fraîches. Voilà un dessert qui a du caractère!
Pour le vin, la carte propose quelques références au verre à 5-6€, des références nature. J'ai pris un verre de Touraine, La butte du Clos du Tue Boeuf (6€). Très, très bon !
L'addition finale arrive et je peux être tout sourire (et mon banquier aussi) : 28€ ! Cet endroit a indéniablement un gros potentiel, mais il faut que Cuisine gagne en caractère pour proposer des assiettes qui puissent rivaliser avec celles de Taku Sekine, le maître en la matière des bistrots franco-nippons. Une adresse à surveiller assurément !
Cuisine
50, rue Condorcet
75009 Paris (métro Anvers)
Tel : 01 44 63 75 64
Fermé le samedi et le dimanche
Les +:
_ lieu charmant
_ très bon pain
_ dessert goûteux
_ beaux produits
_ très bons vins pas très chers
Les -:
_ des plats qui manquent de relief