Pas évident de lancer son affaire pendant une période de grèves. AT Olive a ainsi ouvert ses portes dans la rue Rodier pour proposer une cuisine d'inspiration méditerranéenne mais qui tient surtout la route grâce à ses desserts.
Depuis peu la rue Rodier déplore la fermeture d'un restaurant qui brillait par son audace et son originalité : Orties a fermé ses portes. Mais il n'est pas seul. Au 47, c'est donc Le Comptoir Canailles qui a cédé sa place au restaurant AT Olive. Jolie devanture couleur ... olive avec forces cartes affichées dans la grande vitrine.
A l'intérieur la déco a été refaite à neuf, et ne reste qu'une arche de lambris de l'ancien établissement. Murs en pierres, comptoir recouvert d'une jolie faïence qui rappelle le Maghreb, bois clair omniprésent caractérisent cette salle un peu biscornue. La cuisine ouverte permet de voir le chef en action et éventuellement de profiter des odeurs de cuisson... Cette partie-ci fait assez fouillis avec des bocaux remplis d'épices et des tas et des tas d'assiettes.
L'accueil, s'il est agréable est mal-assuré. Une jeune fille (très jolie) me confie la carte et me dit d'un ton badin : "vous m'appelez quand vous avez choisi?"... Ha? Elle débute vraisemblablement ici et dans le métier semble-t-il. Quelques minutes ensuite la patronne complète la présentation avec la carte des vins et le menu déjeuner.
Là où la carte affiche des entrées (avec la mention "à partager"?) qui varient entre 10€ et 14€, et des plats de 22 à 35€, la proposition déjeuner à 30€ paraît plus raisonnable. Mais je décide quand même de piocher à la carte mon déjeuner... mais sans la seiche qui me faisait envie mais qui n'est pas arriver à bon port.
Je démarre donc avec l'original : Tartare de thon rouge et clémentine corse, huile à la vanille, crème montée au citron vert et poutargue (14€). La Méditerranée est bien dans l'assiette : le fruit corse, le poisson, la poutargue... mais je n'avais jamais vu ces ingrédients réunis surtout avec ce goût de vanille. Ce mélange sucré-salé se révèle étonnant et plutôt bon. Le thon taillé en gros cubes se retrouve néanmoins un peu noyé dans les saveurs. Mais l'ensemble bien frais émoustille mes papilles.
J'en profite pour saucer le belle marinade avec l'excellent pain servi !
Une fois débarrassé, la jolie serveuse vient s'enquérir un peu maladroitement "vous avez besoin de quelque chose?".... bah non en fait, j'attends mon plat !
Pas évident pour le chef seul en cuisine de sortir tous les plats rapidement. Il y a un peu d'attente (alors que la salle est quasi-vide). Mais ma Pluma de porc ibérique en croûte d'olive et thym, millefeuille de pomme de terre et lard de colonnata, tombée d'épinards (25€) arrive. Chose étonnante à la commande, on m'a demandé la cuisson voulue de ma viande... Pourquoi pas ? J'en profite pour demander "rosée".
Le dressage dans l'assiette ne fait pas forcément rêver, ça reste grossier. Mais ça sent bon. Les pommes de terre et le beau jus de cuisson font bon ménage et étaient faits pour s'entendre manifestement. Pour la viande, elle est bonne, même si par endroit, la croûte cramée donne un goût charbonneux pas très heureux. Mais ça reste très correcte.
Pour le dessert, c'est la patronne, Andrea, pâtissière de formation qui met la main la pâte. Arrive donc l'Oriental Love Story : une religieuse à la fleur d'oranger, zestes d'orange confites, crème diplomate à la pistache, marmelade d'orange, chantilly aux épices douces et noix caramélisées. L'équilibre tout en générosité de l'édifice est instable. Pour manger ce dessert gourmand, on me donne une fourchette et un couteau, là où j'aurais plutôt vu une cuillère... Mais qu'importe, j'y arriverai ! Et la promesse à rallonge de la description de ce dessert tient ses promesses ! On sent bien toutes ces saveurs qui s'accordent parfaitement ! C'est délicieux !
Pour le vin, peu de choix au verre, mais la volonté de garder des notes méditerranéennes. J'ai donc choisi un godet de Notios du Péloponèse, Gaïa à 9 €. Un bon vin vif et parfumé mais un peu cher tout de même. (Coef 4,5!)
Après un café (Nespresso) servi avec un très joli mini-financier à la vanille, c'est l'heure de l'addition : 63€. C'est cher, et le choix du menu du jour à 30€ aurait considérablement diminué la douloureuse surtout qu'il incluait la religieuse en dessert ! Reste que AT Olive propose une cuisine cohérente et originale mais qui doit encore se roder, tout comme le service. Les desserts pour leur part semblent déjà au point, cette religieuse était... divine !
AT Olive
47, rue Rodier
75009 Paris (métro Anvers)
Tel : 01 53 20 95 56
Fermé dimanche et lundi
Les +:
_ cuisine originale respectueuse des saisons
_ super dessert !
_ ambiance cordiale voire conviviale sans trop de manières
_ excellent pain
Les -:
_ manque de finesse dans les assiettes
_ service en rodage
_ un peu cher à la carte
Serviette en tissus | ✅ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 59dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ✅ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ✅ |