Faire sa trace dans le 11ème arrondissement se révèle vite un parcours du combattant tant la concurrence est rude. Prenant la place du Tintilou, Sélune espère percer.
Ouvert en décembre dernier avec aux fourneaux une jeune cheffe - Bérangère Fagart - qui s'était déjà faite remarquée au Comité dans le 19ème arrondissement, ce Sélune a des chances de cacher une bonne surprise. C'est pour cette raison que j'ai choisi cette adresse pour déjeuner avec Juliette et son mari Thierry, pas vus depuis des siècles !
Dans la rue de Montreuil déjà bien connue des becs fins aventureux grâce au Petit Panisse et son chef haut en couleur, Jeff Schilde, voilà donc une nouvelle adresse prometteuse. Grande façade grise plutôt élégante. Je ne sais pas à quel standing m'attendre, et l'espace d'un moment je crois avoir à faire à un restaurant gastronomique ! Mais sitôt entré, je révise illico mon jugement, il s'agit là bien au contraire d'une ambiance décontractée et jeune signe de petits prix.
Et c'est le cas ! Puisque que le menu déjeuner plafonne à 21€ ! Juliette et Thierry sont déjà arrivés, je les rejoins donc sur la mezzanine, à l'écart de grands groupes bruyants qui occupent la salle du rez de chaussée. Là-haut, mieux vaut ne pas dépasser 1,80m (désolé Juliette...), sinon le risque de se cogner aux poutres repeintes en blanc est grand. La déco ne brille pas par son originalité, mais le lieu n'est pas dénué d'un charme champêtre certain.
Pour 21€, on a le choix entre 2 entrées (végétariennes), 2 plats (là, faut manger du poisson ou de la viande) et 2 desserts. Le soir la carte se veut plus ambitieuse avec les tarifs qui vont avec : de 11 à 14€ pour les entrées et de 20 à 23€ pour les plats avec certains intitulés affriolants du genre "Filet de poulet de la Ferme Dumas, écume de noisette, gnocchi aux deux courges et huile de basilic thaï". Mais pour ce midi, ce sera plus simple...
Nos entrées arrivent : Taboulé de Boulghour, légumes rôti et feta. Je m'étonne de la toute petite taille de ce plat... le cours du blé a peut-être flambé? Au dessus, des carottes, du chou romanesco et un peu de feta. C'est correct, tout est bien cuit, mais ça aurait mérité un peu plus de niaque à base d'herbes, de citron voire d'épices...
Thierry de son côté joue le dissident et a opté pour l'autre entrée : velouté de légumes doucement épicé. Plutôt épais, il a semblé lui convenir. De mon côté je ne regrette pas mon choix !
On attend de longues minutes avant de voir la suite, et on nous dit que les grandes tablées d'en bas ralentissent la sortie de nos assiettes. Heureusement que c'est toujours un plaisir rare que de discuter avec Juliette qui, en plus m'annonce des nouvelles ébouriffantes !
Voilà que finalement arrive nos Cabillauds (en lieu et place de la raie, on nous avait prévenu à la prise de commande), crème à l'aneth, fondue de poireau, trio de quinoa. Le dressage cerclé date d'une au époque, mais ce n'est pas bien grave. Mes narines restent tranquilles face à cette assiette bien sage. Le poisson recouvert de sauce, se révèle sous la fourchette bien cuit. Son goût n'a rien d'extraordinaire, c'est assez doux et sans relief.
De son côté, Thierry, toujours a en faire qu'à sa tête, a choisi l'option carné du menu : Faux-Filet de boeuf Simmental, sauce aux pleurotes, pommes de terre grenaille. Ca paraît surréaliste de pouvoir trouver une viande"simmental" dans le cadre d'un menu à 21€. Le bout de viande, pas bien épais, a encore sa partie nerveuse. Elle est directement recouverte de la sauce. C'est toujours étrange (et louche) de noyer une bonne viande, un truc généralement réservé aux restaurateurs qui ont quelque chose à masquer. Légère sur-cuisson notée (évidemment avec cette faible épaisseur...), mais le reste a semble-t-il convenu.
Les quantités servies n'étant pas étouffantes (et sans pain), le dessert est le bienvenue. Ce sera pour moi une tarte Bourdaloue. Servie à la part avec 6 points de caramel pour faire genre, je me trouve face à un dessert ménager qui n'est pas sans ressembler aux produits de grossistes. Je ne pense pas qu'elle soit d'origine industrielle (?), mais je m'étonnerai toujours de ces restaurateurs qui se fatiguent à faire des desserts qui peuvent se confondre avec ça. Le goût d'amande est prononcé, et la tarte plutôt sucrailleuse. Je mange tout de même avec plaisir ma part.
A côté de moi, les tourtereaux se partagent un Fontainebleau nougatine qui semble les satisfaire à défaut de les transcender.
Pour se faire pardonner de l'attente, on nous offre très gentiment le café (Illy), ce qui confirme le très bon accueil général de l'endroit.
Les vins servis au verre se sont révélés sympathiques et bon marché puisque facturés à 5€ pièce.
L'addition finale s'élève à 74€, mais 26€ pour moi tout seul. Un tarif très modique et conforme à ce qu'on a mangé. Rien d'exceptionnel côté cuisine, les papilles restent au repos. Reste un lieu agréable où l'on peut organiser des repas de groupe, il y a même une salle séparée pour des micro-séminaires.
Sélune
37 bis Rue de Montreuil
75011 Paris (métro rue des Boulets)
Tel : 01 43 72 42 32
Fermé samedi midi, dimanche et lundi
Les +:
_ accueil agréable et souriant
_ menu déjeuner à 21€ seulement
_ verres de vin à 5€
Les -:
_ cuisine simple
_ petites portions
Serviette en tissus | ✅ |
Changement de couverts à chaque service | ❌ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ❌ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ❌ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 54dB |
Toilettes bien entretenues | - |
Même menu midi et soir (hors formule) | ❌ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ❌ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ❌ |