Marie, une très bonne amie avec qui j'ai l'habitude de partager de bonnes tables, m'affirmait mordicus que si je n'étais jamais allé Chez La Vieille, c'est comme si j'avais un peu raté ma vie... Ni une, ni deux, direction rue de Bailleul. Pas question de rater ça !
Ce 3 novembre, j'arrive sur les lieux. Une vieille bâtisse blanche et élégante. Au rez-de-chaussée, le comptoir promis à tous ceux qui se rendent ici sans réservation. Le premier étage lui, vous accueille autour de vrais tables à condition d'avoir réservé bien en amont. Car, oui, le lieu est couru !
Me voilà installé sur un tabouret au bar, l'une de mes positions préférées. A l'accueil, un jeune homme élégant à l'accent anglais me tend la carte : une simple feuille A4 posé sur une planche.
Au programme, de la cuisine française, voire franchouillarde ! Le chef Oleg Olexin propose ainsi des harengs pommes à l'huile, des salades de betteraves, une terrine de canard ou encore une blanquette de veau ou une bourride de baudroie. Des classiques indémodables. Je fais mon choix : ce sera une langue de veau sauce ravigote et un poulet célestine. Alea Jacta est !
Ici, pas de chichis. La présentation ne relève pas d'une priorité première. La langue est tranchée façon carpaccio sur quelques pommes de terre tièdes. La sauce ravigote bien relevée et acide accompagne parfaitement le tout. C'est toujours dommage de perdre la mâche d'une belle tranche de cet abat, mais le goût est bien là, l'essentiel est sauvé. Pour accompagner ça, notre sémillant hôte me propose un verre de Beaufort en vin pétillant. Accord parfait !
Mais quand je vois chez mes voisins l'énorme tranche de terrine de lapin servie, je me mets un peu à regretter mon choix...
Vient ensuite l'heure du poulet Célestine. Une recette lyonnaise dont la légende veut qu'elle soit née d'une belle histoire d'amour entre un maître saucier et une jeune veuve. Deux morceaux de blanc, un pilon, avec des trompettes de la mort et des girolles, et une petite sauce légèrement moutardée. Le poulet de bonne qualité résiste à la découpe. Légère sous-cuisson? En tout cas la viande, à l'inverse de l'assiette, n'est pas brûlante, c'est le moins que l'on puisse dire. Ce plat est correcte, et correspond parfaitement à ce que l'on peut faire chez soit. Pas de génie dans cette assiette.
Pour terminer, un dessert qui doit jouer le rôle de Madeleine de Proust pour beaucoup : Le riz au lait, ici coloré à la praline avec un peu de mousse caramel. Gourmand comme on aime, et sucré juste ce qu'il faut, c'est un régal !
En 1 heure montre en main, déjeuner avalé ! Le temps que la salle d'une quinzaine de place se remplisse tranquillement surtout de touristes, car oui, le lieu classé sur plusieurs sites comme "Top Paris Wine Bars and restaurants" pour Decanter.com (hein?) ou dans les meilleurs restaurants pour les amoureux de la viande pour Timeout (re-hein?). L'anglophilie de l'accueil était un indice. C'est sûr, on mange très correctement chez La Vieille, une cuisine d'antan pas très roborative qui doit combler les touristes. Mais sinon, on ne peut pas parler de gastronomie, ni de bistronomie, mais plutôt de cuisine familiale classique, bref, ne mérite pas le détour pour un non-touriste en goguette (surtout à ce prix-là ! 25€ le poulet!).
Chez la Vieille Adrienne
1 rue de Bailleul
75001 Paris (métro Louvre Rivoli)
tel : 01 42 60 15 78
ouvert au dîner du mardi au samedi
ouvert au déjeuner les vendredis et samedis
Trip Advisor : 4,5/5
Google Maps : 4,5/5
Le Figaroscope : 3/5
Timeout : 5/5
Gault et Millau : 13,5/20
Les + :
- L'ambiance rétro mais propre
- Le service prévenant et aimable
- Des saveurs d'antan
Les - :
- de la cuisine pas très recherchée
- un aimant à touristes