Bistro Paradis (Paris 10) : Douceur et réconfort

La rue de Paradis, son Bel Ordinaire, maintenant son extraordinaire NESO de Guillaume Sanchez, mais aussi son Bistro Paradis. Un joli menu à 23 tout petits euros.

La concurrence de la rue de Paradis devient ardue ! Pas facile de se démarquer, et le Bistro Paradis joue deux atouts majeurs dans cette bataille du déjeuner : une formule à 18 euros (ou 23 avec le dessert) et des assiettes magnifiques dressées au cordeau.

Comme souvent, tout commença par une réservation. J'appelle, on me répond prestement, et le temps de dire mon intention et mon nom, hop! Réservé ! Ici on ne barguigne pas avec des "pour quelle heure" ou encore "vous avez un numéro où vous joindre". Efficace !

La salle toute en longueur donne sur une grand ouverture sur la cuisine. On y voit turbiner Alexandre Furtado et sa brigade. La salle est à demi-remplie ce midi. La déco sobre et moderne se la joue discrète. A peine aperçoit-on des hauts de tableaux célèbres en haut des hauts murs (ho! ho! ho!). Au menu au choix 2 entrées, 2 plats et un seul dessert. Visiblement de beaux produits sont à l'oeuvre au service s'une cuisine inventive, chic !

L'entrée arrive. A classer de suite dans la catégorie "très jolie". On dirait que ça a même été réfléchi pour Instagram ! Table noire, jolie vaisselle colorée, petites feuilles pourpres en contraste ! C'est vraiment très réussi. C'est une effilochée de tourteau, salade de coeur de sucrine, mayonnaise citronnée et pomme rates. Au palais on retrouve bien le crabe, la belle rate et la salade, manque à l'appel le "citronné" de la mayonnaise maison. C'est dommage, ça manque de peps tout ça. Cependant, je dois vous l'avouer, j'ai retrouvé le goût des oeufs mimosa de ma maman. Simple et réconfortant, à la limite du régressif.

Une nouvelle fois, le dressage spectaculaire fait son petit effet ! C'est encore très beau, éclatant. Ce midi, mon couteau ne va décidément pas servir à grand chose car la "tendre de boeuf confite comme un bourguignon" se défait sans mal à la fourchette seule. Un jus corsé accompagne la viande ainsi qu'une pimpante purée de patates douces. Cette dernière, bien grasse et goûteuse s'avère particulièrement gourmande. Par contre, je n'ai pas senti "l'huile de truffe" annoncée sur la carte. Un oubli? ou une utilisation d'une huile aromatisée trop ancienne? Pas grave, c'est bon. A l'instar du premier plat, les goûts s'expriment simplement, en douceur et sans heurts. On a vraiment le droit à une cuisine qui câline et qui joue sur les souvenirs d'enfance.

Ce sont des couleurs automnales qu'arborent ce dessert : un gâteau noisette crème au yaourt grec kumquats confits et coulis gingembre citron vert. Avec un intitulé pareil, ça doit envoyer du bois côté saveurs ! Et là, non, pas plus que sur les autres plats. C'est doux et gourmand, le goût de fruits confits joue aux invités d'honneur qui volent la vedette au biscuit noisette, tandis que le coulis gingembre citron vert qui doit vivifier le tout ne se fait pas remarquer. Encore un bon plat.

Pour accompagner cette brochette de belles assiettes, j'ai choisi parmi les 3 vins rouges au verre disponibles - seulement : Mâcon, Les Gentilhommes 2015. Bon mais un peu court en bouche et sans trop de personnalité. 8 euros le verre tout de même.

Le très bon point de ce Bistro Paradis revient au tarif de cette belle formule, 23 euros seulement pour entrée, plat dessert.

Bistro Paradis
55 rue de Paradis
75010 Paris (métro Cadet)
Tel 01 42 26 59 93

 Fermé les dimanche et lundi et le samedi midi.

Les + :
_ des assiettes superbes qui ne demandent qu'à être prises en photos
_ une formule au très bon rapport qualité-prix
_ un service rapide et efficace
_ une cuisine réconfortante

Les - :
_ une cuisine peu surprenante
_ la carte des vins un peu chère