L'Envie du jour (Paris 17): L'instinct aux fourneaux

Dans ce coin-là des Batignolles, les restaurants font florès avec quelques bonnes adresses parmi eux comme La Cantine de Mémé ou Formaticus par exemple. L'Envie du jour tire sa carte du jeu grâce à sa cuisine qui ne répond à aucune règle sinon à celle de faire du bon sans esbroufe.

Pour déjeuner, ce quartier parisien déborde de propositions diverses et variées, pour le meilleur et pour le pire. Voilà qu'on m'a recommandé d'aller faire un tour à L'Envie du jour, un restaurant qui ne paye pas de mine de l'extérieur avec sa devanture grise et sans menu apparent. D'ailleurs, j'ai même cru que c'était fermé ce mardi midi.

Dans la salle, quelques tables et un comptoir où juste derrière travaille la cheffe. Couleur monochrome bleu canard aux murs, vieux plancher massif et fauteuils confortables. Mais c'est bien sur les tabourets de bar qu'il faut s'installer ici pour assister au spectacle de la préparation de la popote en direct.

Le menu, fort de sa seule proposition du jour donnant le choix entre 2 entrées, un poisson ou une viande et 2 desserts pour 32 euros s'inspire de l'humeur du jour de la cheffe Charlotte Gondor. Le soir, comptez 35 euros pour la même chose. Apprêtez-vous à ne pas jouer les bégueules !

Ici, pas de carte écrite. Vu que le menu change tous les jours, on préfère réciter les plats à l'oral. Chaque proposition est ainsi décomposée, de quoi donner le tournis tant il semble y avoir de préparations dans chaque plat! Bref, on choisit un peu au hasard au final à vrai dire! A noter que les recettes peuvent varier selon les goûts des clients. Du sur-mesure !

Je vois donc se préparer sous mes yeux ma panna cotta d'asperge. Pour patienter, une petite assiette de chorizo. C'est toujours bien agréable. Assaisonnement et dressage sont effectués avec précision. Le lingot de panna cotta est recouvert avec minutie de petits bouts d'asperges blanches et vertes, de légumes croquants et de pickles. Fraîche, vive et étonnante, cette entrée végétarienne ravit les papilles. 

Pour la suite, mon péché mignon. A l'énoncé du plat ça a raisonné fort dans mes oreille, mes papille se sont dressées et mes glandes salivaires activées : échine de cochon en basse température, légumes et champignons et caviar d'aubergine. Pour une fois la notion de "basse température" n'est pas inutile : la viande se dépiaute sans mal et sans couteau. Et c'est bon ! Avec la purée d'aubergine, ça matche sans faute tout comme avec les légumes et la petite sauce rajoutée. C'est goûteux et roboratif. Des saveurs classiques mais bien réconfortantes en bouche. Miam !

Alors que dans nombre de nouvelles tables on réussit à épater le palais avec un nombre minimal d'ingrédients, ici, pas de complexe. Comme les autres plats, la listes des produits utilisés dans chaque assiette s'avère longue comme pour ce dessert exotique autour de la mangue et ananas. Le chef pâtissier a ainsi travaillé une glace, deux mousses aux goûts et textures différents, une pâte de fruits sec et de l'ananas frais. Le tout s'accorde très bien. C'est l'une des caractéristiques des plats servis ici : une cuisine prolixe au service de goûts simples.

Pour le vin, j'ai été dirigé sur un verre de Sancerre (plutôt selon mes goûts que selon mes choix de plats). Un Vincengétorix 2016 du Vincent Gaudry, à 8€ le verre. Petit coef 2!

En rajoutant à ça un café très quelconque (servi avec un mini-mini financier qui déchire et laisse espérer de grands desserts ici), l'addition se termine à 43€ pour ce déjeuner. Un tarif très correct pour une cuisine réjouissante qui ne rentre dans aucune case. Ni vraiment gastronomie, ni bistronomie, ni tradi, ni fusion, du Charlotte Gondor quoi !

L'Envie du jour
106 Rue Nollet
75017 Paris (Métro Brochant)

Tel : 01 42 26 01 02

Fermé le lundi et dimanche soir, brunch à 29€ le dimanche midi

Les +:
_ une bonne cuisine instinctive très personnelle
_ Endroit calme
_ les places au comptoir sont à saisir !
_ accueil souriant et bienveillant

Les -:
_ le pain baguette pas fou et le café très quelconque
_ peu de choix mais ça oblige aussi à goûter autre chose et c'est pas plus mal

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