[Edit 06/06/20] : Le restaurant Chantoiseau rouvre sa terrasse dès le 3 juin !
Estérelle Payany avait évoqué sur Télérama.fr, la création prochaine d'un restaurant où un chef passé au Servan et chez Capitaine allait cuisiner avec son frère. C'est fait, Nicolas et Julien Durand viennent d'ouvrir Chantoiseau, et l'attente en valait la peine !
Dans ce coin-ci de la rue Lepic, la pente est rude et la descente des clients réputées dans les différents bar à soif qui s'y trouvent. C'est pourtant ici, à la place de Oggi, qu'ont décidé de s'installer Nicolas et Julien Durand (avec Julia Soto en salle) pour ouvrir leur Chantoiseau, en référence à Mathurin Roze de Chantoiseau qui serait l'inventeur même du concept de "restaurant" au XVIIIème siècle. Voilà pour le point Histoire qui mériterait presque un camembert jaune au Trivial Poursuite.
Il faut grimper et faire durcir (un peu) ses quadriceps pour atteindre ce nouveau restaurant à la devanture bleue sur les contreforts de Montmartre.
La salle, lumineuse, ne brille pas par sa déco très impersonnelle. Un bar en bois, des plantes grasses pour apporter un peu de vie, deux superbes luminaires en verre moulé, et puis c'est à peu près tout. Il y a de l'espace entre les tables, on respire.
Sur la carte, le menu déjeuner (entrée, plat et dessert) s'affiche à 28€, mais les plats à la carte sont aussi disponibles : là, les entrées vont de 13 à 16€ et les plats de 22 à 38€. La saisonnalité des produits a tout l'air d'être scrupuleusement respectée et on retrouve donc des saint-jacques, du céleri, de la poularde, ou du chevreuil. Autant d'indices qui donnent l'eau à la bouche !
En guise d'amorce de mon déjeuner, 3 mini-gougères au comté, avec une fine lamelle de fromage posée sur chacune. Tièdes, elles sont bien gourmandes.
Puis, la suite arrive vite.
Avouez que vous auriez aussi pris cette entrée rien qu'en voyant l'intitulé : Gnocchis de pommes de terre Agria, saucisse de Morteau, oeuf de poule et bouillon (13€). Sitôt versé, les effluves de ce dernier atteignent illico mes narines, activant de suite mes glandes salivaires. C'est généreux, un rien rustique, et carrément gourmand. Les gnocchis se révèlent pas trop élastiques sous la dent, l'oeuf mollet bien cuit et la Morteau de bonne qualité. Mais ce qui emporte tout ça, c'est bien le bouillon au goût intense de saucisse et oignon. Que c'est bon ! Il ferait presque passer au deuxième plan tous les autres éléments du plat.
Le plat ne tarde pas non plus à arriver. Tout juste ouvert (hier exactement), et ça a l'air de bien tourner en cuisine. Bref, mon odorat est encore charmé par cette Poularde du Perche façon blanquette, enoki (29€). Le morceau de volaille de bonne taille a bénéficié d'une cuisson douce a priori. Elle a conservé tout son jus et son soyeux. La sauce aussi crémée que "champignonnée" est une petite gourmandise qui s'acclimate très bien avec le pain de qualité à disposition. L'accompagnement pour sa part joue les bons camarades. Seuls les enoki - qui pourtant ont les honneurs de l'intitulé du plat - passent un peu inaperçus sans apporter grand chose. Pas bien grave, ça reste très bon et gourmand.
Pour terminer, joli dessert avec une version légère et pourtant hautement agréable du millefeuille (10€). Deux généreuses couches de crème vanillée et deux fines pâtes croustillantes le tout assemblé minute, ce n'est pas plus compliqué que ça de régaler!
Et quand il n'y en a plus, il y en a encore car je me vois offrir cette petite chose glacée à base d'orange, de passion et de pamplemousse. Et autant vous dire que c'est un régal ! C'est vif, péchu, ça joue avec l'amertume à la perfection, il y a du caractère, j'adore ! J'en reviens à regretter de ne pas avoir eu ce mordant si plaisant sur les autres assiettes qui cherchaient plutôt la gourmandise et le réconfort sans vraiment prendre de risque.
Pour le vin, ça chante et sa vit dans la belle carte ! Il n'y a pas du tout venant, et ça a été réfléchi pour proposer des vins de caractère. J'ai pris un verre d'alsace blanc, A minima du domaine Trapet (7€), une valeur sûre. Perlant légèrement sur l'attaque, ce vin en biodynamie dégage un équilibre remarquable qui a très bien fonctionné avec mon repas.
Café (Lomi s'il vous plaît!) à 3€, et il est temps de réclamer la douloureuse. 52€ ! Bonne surprise, le dessert à 10€ m'a été offert, il n'y a pas à dire, chez Chantoiseau on a le sens de l'accueil et de la convivialité. Avec une cuisine généreuse, respectueuse des produits et des saisons, qui régale, les débuts sont très prometteurs ! Avec un peu plus de prise de risque et de caractère (que l'on connaît justement au Servan et chez Capitaine), ce restaurant pourrait devenir vite incontournable !
Chantoiseau
63 Rue Lepic
75018 Paris (métro Lamarck Caulaincourt)
Tel : 01 42 51 39 95
Fermé lundi et mardi
Les +:
_ cuisine généreuse
_ accueil très sympathique
_ très beaux produits
_ technique parfaitement maîtrisée
_ service redoutablement efficace (50')
Les -:
_ déco passe-partout
_ un peu plus de prise de risque dans les assiettes, comme pour ce mini-dessert à base d'orange, serait quand même la bienvenue ! Nul doute que ça va vite arriver (si ce n'est pas déjà le cas sur d'autres plats de la carte) !
Serviette en tissus | ✅ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 59dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ✅ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ✅ |