Alléché par les beaux clichés de cette petite échoppe nippone, je m'y suis rendu à l'impromptu. Onii san Izakaya joue à fond la carte de la "branchouillitude" assez loin de la tradition, mais avec certaines réussites.
Dans la série des gargotes malheureuses qui ont ouvert juste avant le confinement, Onii San Izakaya se glisse résolument dans la catégorie des établissements branchouilles qui jouent avec réussite sur les codes du foodporn et d'Instagram. De l'extérieur, cette devanture couleur pierre laisse augurer d'un établissement raffiné qui a de l'allure.
Dans la salle, c'est un feu d'artifice de petits détails qui me font friser l'oeil : très vieux et magnifique sol en mosaïque rapiécée, un mur qui laisse transparaître d'anciennes fresques Art Nouveau à peine perceptibles mais du meilleur goût, et quelques éléments de décor qui me parlent comme cet Astroboy en résine (geek un jour...). L'accueil n'est pas des plus chaleureux et difficile de se faire entendre avec le fond sonore musical assez fort et les masques sur le visage.
La carte très courte, formatée pour la vente à emporter laisse augurer des plats percutants, complets et vite servis. Six propositions de 15€ à 38€ (pour un kit à emporter pour 2). Je commande mon plat, un verre de saké, et le serveur essaye de me recaser un soft, genre "coca light"... heu, il y a erreur sur la personne. Tenter une survente de ce type, c'est moyen.
Je commence avec un appétissant Onii Wagyu Yakiniku (22€) : riz, shiso, oeuf mollet au soja, asperges sauvages et des espèces de picanas de boeuf wagyu bien saignants sur le dessus. L'Oeuf coulant parfaitement vient agrémenter et lier le riz... très bon et gourmand ! Je n'en fais que quelques bouchées enamourées ! Mes papilles en redemandent, car c'est tellement bon que ça en devient un peu chiche niveau quantité !
J'attends alors qu'on daigne s'intéresser à moi pour commander un autre plat. De longues minutes. Très longues. Pourtant, sur les 10 tables, seules 3 sont occupées et il y a 2 personnes pour servir en salle... Ca manque d'organisation ces débuts ! Ha ça y est, j'ai l'impression d'exister, je commande cette fois-ci l'assiette de makis !
Puis j'attends.
10'. Rien. Pas plus de clients, mais rien n'arrive.
20'. La gentille serveuse s'enquiert de ma commande. J'ai manifestement été oublié. A défaut d'en manger, ici on semble avoir une mémoire de poisson rouge.
30'. Toujours rien. c'est long, très long. En plus aucune réception mobile, je ne peux pas passer mon temps sur mon portable. La serveuse visiblement gênée par cette indécente attente n'ose même plus me regarder. J'attends en enfant sage. Encore.
40'. Haaaaaa ! Miracle ! des makis !
D'office, la serveuse m'offre un verre et veut me recaser un "soda yuzu". Blague. Décidément, ils doivent être habitués à servir des enfants. Je demande plutôt un autre verre de saké. Accordé !
Alors, est-ce que ça méritait d'attendre une mi-temps de foot? Les 12 makis sont colorés mais pas très réguliers. Ils sont au thon (yuzu, ponzu et ciboulette) et au saumon (et sésame). Les 3 futomakis composés de saumon, tamago, asperges sauvages et pickles d'oignon. Le tout est facturé tout de même 21€. Les makis thon sont bien assaisonnés et passent tout seul. Bel équilibre du côté des futomakis. Sur le saumon, j'ai plus de doutes. Gras et sans relief, assez peu d'intérêt. Un plat correct.
Je demande à connaître le dessert, qui à base de chocolat ne me ravit pas. Ce sera donc un café direct.
Dans une izakaya, il faut évidemment boire du saké, et Onii San se veut un peu spécialiste. Pourtant, à chacun des deux sakés servis, aucun mot, aucun nom, aucune région, rien, pas même le prix (pour le verre que je paye)... Bon, c'est pas ici qu'il faut aller pour s'initier au vin de riz visiblement. Pourtant, les deux petits verres étaient de qualité et parfaitement accordés aux mets.
Je découvre que le Café (de bonne qualité) m'est aussi offert. La serveuse a bien senti que le dysfonctionnement n'était pas acceptable, réaction attendue et juste. Nouvelle poisse au moment de payer. Encore de l'attente avec la CB qui met du temps à sortir le ticket. Ha ! Finalement c'est bon, les 52€ ont bien été débités de mon compte. Je ressors de l'endroit avec un avis mitigé : charmé par l'endroit, le plat au wagyu et les sakés, plus dubitatif sur les makis et franchement refroidi par l'accueil et l'organisation. Heureusement que la serveuse était là pour rattraper un peu l'affaire car j'ai hésité à partir en cours du repas excédé par cette indifférence hautaine et cette attente sans explication, tout simplement inacceptable. Vivement que tout ça se rode sérieusement et gagne en simplicité.
Onii San Izakaya
82, rue des archives
75003 Paris (métro Arts et Métiers)
Tel : 01 45 35 14 60
Fermé le dimanche et le lundi
Les +:
_ super déco ! J'adore !
_ beau plat de wagyu
_ des sakés de qualité
_ les gestes commerciaux pour compenser l'attente...
_ très instagrammable
Les -:
_ organisation pas au top ce midi-là (40' d'attente pour voir arriver des makis)
_ musique peu supportable et toujours inutile
_ accueil froid qui donne l'impression d'être hautain et "qui se la pète"
_ portions à la japonaise, alors les gros mangeurs sortiront avec la faim au ventre avec un seul plat
Serviette en tissus | ❌ |
Changement de couverts à chaque service | ❌ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ❌ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 61dB |
Toilettes bien entretenues | - |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ❌ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ✅ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ✅ |