[Edit 2022 : Adria a fermé ses portes définitivement et a été remplacé par HuThoPie]
Il est un gentil caboulot du côté de Bastille jouant sur deux registres avec brio : les cuisines siciliennes et croates à l'honneur. Une belle petite pépite.
Dans la rue de Charenton, rien ne laisse penser que cette façade sombre cache un restaurant. Pas de terrasse ni même d'indications très visibles. Tout juste une petite feuille accrochée avec un bout de scotch qui présente le menu du midi. Il faut avoir entendu parler de l'affaire pour s'y rendre visiblement !
A l'intérieur, la déco n'est pas des plus soignées dans cette petite salle toute en longueur. D'ailleurs des tables s'entassent avec des cartons en vitrine. Adria n'espère pas attirer sa clientèle grâce à ça visiblement. [EDIT : en fait Adria va installer une terrasse très vite d'où le bazar!]
Mais ça marche, à peine 12h30 que ce mardi midi la totalité des tables a trouvé preneur. Il faut dire que ce resto a de sérieux atouts en sa faveur.
Le menu déjeuner (22 euros entrée plat dessert) laisse le choix entre 3 entrées, 2 plats et 2 desserts. Les produits méditerranéens sont à l'honneur : sardines, poulpe, aubergines...
L'entrée chaude arrive : poulpe et fregula sarda. Un joli tronçon de tentacule de l'octopus repose sur une belle et colorée quantité de ces petites pâtes de blé dur typique de la sardaigne. Une purée d'olives couronne le tout. Et là, c'est un petit miracle qui se produit, car là où l'on a l'habitude d'avoir une pieuvre légèrement caoutchouteuse, ici elle se délite et fond dans la bouche ! Il faut dire que la bête a été cuite à basse température 8 heures durant et juste snacké à la plancha à la dernière minute. Les goûts sont puissants : le poulpe et l'olive forment une union parfaite, tandis que la fregola est rafraîchie par de la tomate. Impeccablement assaisonnée, cette entrée régale intégralement ! Du grand art !
Le voyage est loin d'être fini, la suite arrive : un joli filet mignon avec une belle aubergine et du fenouil qui réveille les papilles. La viande de cochon, magnifique, jouit d'une cuisson parfaite. L'assaisonnement suit. Seule l'aubergine grillée chante faux sur la langue : elle manque de goût, c'est bien dommage tant le reste du plat est puissant.
Place au dessert : un bol avec de beaux abricots rôtis, des cerises et de la rhubarbe en pickles ainsi qu'une portion de yaourt frais dans un jus épicé succulent. Frais, peu sucré et pourtant gourmand, je remercie encore ce gentil monsieur assis à côté de moi qui m'a recommandé ce dessert qu'il avait dévoré juste avant moi ! Un final qui a du relief et du caractère!
Mon déjeuner a été accompagné d'un petit vin blanc nature (et donc perlé) de Philippe Weis, La Petite baigneuse, cuvée imposture. Un nom qui peut s'expliquer par sa robe : translucide, on peut facilement confondre le liquide avec de l'eau !
L'addition : 22 euros seulement (+6 euros pour le verre de vin). Voilà une petite pépite qu'il faut absolument découvrir (réservation très conseillée) et faire découvrir, avec à la clef, un petit moment de bonheur ! Comme aurait pu le crier Rocky : Adria, je vous aime !
Adria
53, rue de Charenton
75012 Paris (métro Ledru-Rollin)
Les +:
_ une formule déjeuner démente
_ une cuisine originale et goûteuse
_ un accueil agréable
_ Un lieu calme
Les -:
_ la salle mériterait un peu plus de soin et de rangement
_ mon aubergine n'avait pas assez de goût (énorme contraste par rapport au reste)
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