Les établissements Duval qui avaient disparu de Paris, renaissent. Après le Bouillon Pigalle, c'est au tour du Bouillon Julien de retrouver son caractère populaire. Une visite de ce lieu historique s'impose !
Après le succès incontesté du Bouillon Pigalle qui a rouvert ses portes en début d'année et où les clients font la queue midi et soir pour s'y attabler, d'autres restaurateurs ont senti le bon plan! Ainsi, la brasserie Julien redevient Bouillon Julien. L'adresse de 1903 qui avait perdu son caractère populaire pour entrer dans la cour des "grandes brasseries parisiennes" a donc décidé de faire marche arrière, et c'est tant mieux !
La devanture de l'adresse n'a pas changé. Par contre, Julien a pris un coup de jeune ! Quelques semaines de travaux ont permis ce miracle.
A l'intérieur, on se plonge dans un lieu historique. Le décor art nouveau d'époque en jette plein les yeux. Immenses miroirs aux murs, carrelage au sol magnifique, grandes verrières lumineuses au plafond, moulures délicates et fresques complètent le tout. Un véritable petit musée ! C'est l'une des plus belles salles de ce style à Paris (mieux que la belle salle de Montparnasse 1903 et mais moins bien que Mollard). Rien à voir avec le Bouillon Pigalle qui n'a aucun intérêt dans ce domaine, et plus joli et propre que Chartier.
Niveau carte, les prix sont bien au niveau d'un bouillon : les "hors d'oeuvres" s'affichent de 3,30€ (pour les traditionnels oeufs mayo) à 6,40€ pour le tarama de crabe. Pour les plats ça va de 8,90€ pour la saucisse purée à 12,90€ pour le rumsteak. Mais cette carte étonne pour plusieurs raisons. Tout d'abord, on s'écarte du registre tout traditionnel français. On trouve ainsi des perles du Japon, des crevettes roses marinées au miel, un confit de légumes à la chermoula ou encore un tartare de veau et thon ou un pavé de saumon maïs et saté. Autre surprise : l'absence de plats mijotés en sauce, pourtant marqueur historique des bouillons (d'où le nom....).
Quoi de mieux pour tester de la cuisine française de tradition que de goûter les poireaux vinaigrette d'un établissement? Comme il se doit, l'assiette arrive rapidement, préparée en partie en avance. Les légumes sont découpés au cordeau pour former un parfait rectangle un peu comme au Bistrot Benoît de Ducasse. Dessus, des noisettes concassées. Mais attention, pas de noisettes sèches et torréfiées, mais des noisettes grillées et salées à sec, façon Ben et Nuts ! Etonnant !
Côté vinaigrette, une sauce blanche (vinaigrette et mayonnaise) qui manque singulièrement du piquant d'un bon vinaigre. La bonne idée du plat réside dans sa cuisson, car une fois cuits à la vapeur, les poireaux ont été passé sur le grill, donnant un bon goût de grillé. C'est d'ailleurs le seul relief de cette entrée.
Pour le plat, je me lâche et laisse parler mes instincts carnivores (après ma parenthèse presque végétarienne l'espace d'un repas au Café Mimosa) avec ce rumsteak siementhal au poivre et pomme macaire. Très bon point pour ce plat à moins de 13 euros, la pièce de viande est de bonne taille et de bonne qualité. On a l'habitude de voir la viande persillée de simenthal en entrecôtes, mais en pavé, sa tendreté caractéristique est toujours au rendez-vous ! On n'y retrouve pas non plus le goût de sous-vide qui pollue la bidoche de nombre de restaurants ! Par contre, je ne suis jamais fan d'avoir la sauce directement sur la viande, surtout quand elle est de qualité. On ne peut pas tout avoir ! D'ailleurs cette sauce fait le job, sans plus.
Au niveau de l'accompagnement, la pomme macaire, cet écrasé de patates mélangé avec un oeuf et sauté dans le beurre (beaucoup de beurre), c'est gourmand. Un parfait camarade pour cette belle viande.
Un peu de légèreté en dessert avec une salade de melon et pastèque au gingembre et miel. Simple, mais le bon sirop goûteux parvient à masquer un peu la fadeur du melon. C'est correct, sans plus. Manque peut-être une petite herbe aromatique à l'ensemble?
Côté vin, bouillon oblige, il n'y a rien au dessous du quart de litre. C'est donc avec un 25cl de Côte du Rhône à 3,40€ que j'ai accompagné ce repas. Sans être de la piquette, ce vin se laissait boire.
Addition finale : 23,70€, quand même. Pour tout dire, j'ai préféré la qualité du lieu et de l'assiette au Bouillon Pigalle. De plus, l'accueil était plus décontracté, mais il faut dire que la salle pour sa semaine d'ouverture n'a que quelques tables d'occupées. Cependant, si on veut vraiment bien manger le midi, d'autres adresses dans ces tarifs-là existent et régalent plus. Par contre, le lieu peut valoir à lui seul le détour !
A noter que les réservations semblent possibles pour le moment.
Bouillon Julien
16 rue du faubourg Saint Denis
75010 Paris (Métro Strasbourg St Denis)
Tel : 01 47 70 12 06
Ouvert tous les jours
Les +:
_ un décor art nouveau magnifique
_ un service rapide et plutôt décontracté
_ une cuisine simple avec quelques bons produits
_ un très bon rapport qualité prix
Les -:
_ pas de plat mijoté à se mettre sous la dent
_ la carte mérite des ajustements (un peu de vinaigre dans les poireaux vinaigrette ne ferait pas de mal!)
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