Les chefs japonais font le bonheur des gourmets parisiens. Celui de Mamagoto n'y va pas avec le dos de la cuillère et propose une cuisine radicale quitte à choquer les palais difficiles.
On ne compte plus les adresses qui proposent une cuisine française avec des inspirations nippones. Mamagoto va un peu plus loin encore et applique les règles de la gastronomie du Pays au soleil levant à commencer par l'absence de sel (ou presque) et de poivre dans ses plats. Un bon produit doit se suffire à lui-même. Toute sa cuisine consiste dès lors à le magnifier en lui associant des saveurs pertinentes.
Dans la rue des Petits Hôtels (oui, c'est vraiment le nom de cette rue!) se situe donc ce restaurant aux allures des années 60.
Bien qu'épurée, la déco intérieure est charmante. Les tables et chaises design sont bien espacées, on ne mange pas les uns sur les autres. Une musique est jouée cependant, mais vraiment pas à un haut volume, ça passe.
Pour ce qui est sur la carte, la maison propose un menu déjeuner à 25 euros (entrée - plat - dessert) à choisir parmi 3 propositions. Le soir, Mamagoto a abandonné sa formule "tapas" avec sa collection de petites assiettes à partager et ses additions qui flambent pour se recentrer vers une formule plus traditionnelle, délaissant ainsi le principe même du lieu: Mamagoto signifiant "dînette" en japonais. Mais ce n'est pas plus mal !
C'est donc avec une recette sud-américaine que je commence mon repas, Ceviche de mulet noir. Comme vous pouvez le voir il est servi avec force de coriandre ce que certains n'aiment pas. Pour ma part, j'ai appris à apprécier cette herbe (oui, car ça s'apprend !). Première bouchée.... contraction de la langue et de la mâchoire, c'est l'électrocution ! Que c'est acide voire sure ! Ça décape ! Quand je vous parlais de cuisine radicale on y est ! Pourtant on sent bien le poisson et son goût ressort parfaitement, mais chaque bouchée s'avère difficile à avaler quand même.
Retour au pays natal - du chef - ensuite avec un Ramen au miso et à la poitrine de cochon. Finie la guerre dans la bouche, c'est la douceur qui prime ici. La viande est confite et délicieuse, pour l'accompagner, des menma (pousses de bambou fermenté) et du vert d'oignons nouveaux pour quand même un peu d'acidité ! Les pâtes de blé sont servies en quantité, j'ai même des difficultés à finir mon plat ! C'est plutôt bon dans l'ensemble.
Pour le dessert, je choisis de prendre la compote de pomme, cumin, glace au miel et crumble noisettes. Difficile de faire mieux côté présentation ! La glace au miel est délicieuse, on sent bien le goût. Mais quand on avale avec la compote, c'est le goût puissant du cumin qui envahit le palais. Impossible dès lors de discerner une autre saveur que celle de l'épice (qui ne plaît pas à tout le monde non plus!). Une nouvelle fois le samouraï en cuisine a tranché ! C'est particulier.
Pour le vin, je me suis laissé conseillé un verre de vin blanc de Savoie, une roussette, de Nicolas Ferrand (Altesse 2015) à 8 euros le godet tout de même. Il était très bon.
35,50€ sur l'addition (25 euros le menu + 8 euros le vin + 2,50€ le café), ce tarif est très honnête pour goûter une cuisine d'auteur et de caractère. Cependant, mieux vaut être habitué à goûter des saveurs étonnantes pour y prendre un plaisir complet, même moi qui en ai vu passé dans mon gosier, j'ai eu un peu de mal...
Mamagoto Restaurant
5, rue des Petits Hôtels
75010 Paris (Métro Gare de l'est)
Tel : 01 44 79 03 98
Fermé le samedi midi et le dimanche
Les +:
_ très jolie salle et service agréable
_ une cuisine d'auteur
_ une belle carte des vins, courtes et plutôt nature
Les -:
_ c'est parfois trop radical
_ ça manque d'équilibre donc
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