Origins 14 / La Régalade (Paris 14) : C'était mieux avant ? [Fermé Définitivement]

[Edit 10/01/20] : Origins 14 La Régalade a définitivement fermé ses portes. A présent se trouve à cette adresse le restaurant Les Petits Parisiens

Yves Camdeborde et Bruno Doucet ont fait de La Régalade un restaurant incontournable de la bistronomie parisienne. C'est maintenant un jeune chef anglais aux commandes, et si les avis des critiques sont élogieux, les internautes y vont de leur couplet "c'était mieux avant". Je devais aller y jeter mon coup de fourchette !

Ça a changé sans vraiment avoir changé j'ai  l'impression : sur Google l'établissement s'appelle bien Origins14 - La Régalade. Sur le site du resto La Régalade, on est resté à l'ancienne formule avec Bruno Doucet, pas de redirection vers Origins14.com. Mais quand on arrive sur place tout au bout du 14ème arrondissement, on se retrouve devant un écarlate "La Régalade". Impossible de le manquer dans l'avenue Jean Moulin. Ça c'est nouveau, mais on ne voit pas la marque Origins14...

Idem en cuisine, c'est le changement dans la continuité : le jeune et sympathique Ollie Clarke, le nouveau chef, était second de cuisine de Bruno Doucet. Il doit toujours y avoir les marqueurs de l'endroit.

La salle qui donne directement sur la cuisine est cosy : banquettes en velours, bar en bois sculpté, joli carrelage au sol, et un mur entier est occupé par une ardoise immense où est écrit le menu.

Pour le déjeuner, 24 euros pour l'entrée, le plat et le dessert avec 2 choix pour chacun. D'autres propositions à la carte sont aussi disponibles comme le tartare de boeuf (12 euros) ou la Souris d'agneau (25€). Des prix tenus a priori.

J'étais allé à la Régalade il y a de ça plus de 10 ans avec Marie avec qui je travaillais déjà de la fourchette pour éduquer mon palais de poulot. Cette fois-ci c'est l'inénarrable et exquise Gaëlle qui m'accompagne, mais la célèbre terrine maison est toujours là. Et pour tout vous dire, c'est le seul détail qui m'était resté en mémoire de ma première expérience dans ce lieu. Toujours aussi généreuse (et servie à discrétion!), elle invite à se faire dévorer avec le bon pain et les petits pickles d'oignons. Cette attention de bienvenue, marque de fabrique du lieu, fait toujours autant plaisir.

Si, après ce prélude charcutier on a encore faim, l'entrée est servie : pour ma part, les poireaux vinaigrette et rôti de cochon. Servi avec des endives crues, les mini-poireaux sont cuits comme il faut avec un assaisonnement parfait à 100%. C'est bien simple, il s'agit là des meilleurs poireaux vinaigrettes mangés cette année ! Les fines tranches de poitrine de cochon (même si c'est annoncé rôti) parachèvent cette excellente entrée ! Totale réussite !

En face de moi, Gaëlle qui ne goûte guère le fromage (encore une inconsciente!), s'évertue à gratter ses agnolotti de courge avec sa fourchette pour l'enlever, mais semble tout de même en apprécier le goût.

Après du cochon en amuse-bouche, du cochon en entrée, voici le plat : la côte de cochon kintoa ! L'esprit d'Yves Camdeborde règne encore dans les lieux ! Servie déjà découpée (pour donner l'illusion de quantité), la viande est rosée comme il faut, peau croustillante aux avant-postes. Le porc basque est de qualité, justement assaisonné. Du côté des accompagnements c'est moins la fête : endive braisée et chou Kale... Pas même une petite sauce pour améliorer le quotidien de ces légumes tristes. C'est un peu dommage, mais ma ligne (avec qui je suis de moins en moins d'accord) remercie le chef.

Pour Gaëlle : saucisses de boeuf, chou rouge et coing. Les jolies saucisses s'avèrent un peu décevantes au goût, un chouïa fades. Heureusement qu'un petit condiment légèrement sucré vient leur apporter un peu de gourmandise. Pas sûr ensuite que le chou rouge chaud soit la meilleure idée du monde pour les accompagner...

Pour le dessert, j'ai bien encore en bouche le jalon des pains perdus, celui dégusté au Petit Poucet cette semaine. Quand celui de la Régalade arrive, pas d'effet whaouh. Un petit palet brun est recouvert d'une quenelle de glace. Ici, pas de pain ni de brioche, mais plutôt un pudding parfumé à l'amande. C'est dense et sucré. Gourmand mais bourratif, et la bonne glace n'y fait rien. La terrine de bienvenue fait alors tout son effet, et on comprend mieux la taille du dessert !

Pour le vin, pas de folie avec ce verre de vin de Savoie de jacquère, plutôt sucré et fruité. Sept euros le godet.

Note finale : 31 euros par tête de pipe. Le repas a été plutôt réussi de mon côté, et je peux me féliciter de mes choix. C'était un peu moins la fête en face de moi, même si Gaëlle, poliment, m'a bien dit qu'elle avait aimé. Je tiens encore à féliciter ses parents pour cette belle éducation !

Si je dois comparer avec la Régalade de l'ancien temps, je remarque la plus grande audace dans les assiettes quelque fois au détriment des associations de saveurs. Mais globalement, je me suis régalé pour pas trop cher, et ce poireau vinaigrette me restera malgré tout plus en mémoire que mon dîner d'antan !

Origins14 / La Régalade
49 Avenue Jean Moulin
75014 Paris (Métro Alésia)
Tel : 01 45 45 68 58

Fermé définitivement

Les +:

_ la terrine d'accueil et son bon pain !
_ l'ambiance gentiment rétro mais pas trop
_ du cochon, du cochon et du cochon
_ de beaux produits et une belle cuisine
_ bon rapport qualité prix au déjeuner

Les -:
_ audace un peu mal dosée sur certains plats
_ le service pas au top de sa forme (un bon Réveillon de Noël dans le sang sans doute!)
_ un peu de sauce ne nuit pas