Panache (Paris 9) : avis mitigé

Après avoir été plutôt déçu par Le Servan et avoir carrément été énervé chez Double Dragon, allais-je me réconcilier avec la franchise Levah Corp. grâce à la carte de Panache concoctée par leurs soins ? Mouais...

C'est l'endroit dont s'entichent les instagrammeuses de tout poil qui, force de photos déploient tout un catalogue de compliments pour exprimer combien ce Panache est "amazing" ! Derrière cet engouement, les soeurs Levha qui ont obtenu déjà de telle dithyrambes pour leurs restaurants du 11ème arrondissement. Mais pour l'hôtel Panache, elles ne se sont occupées que de la carte. A l'instar d'un chef étoilé, leur notoriété a donc été achetée par le patron des lieux comme marque de qualité.

L'endroit est parfaitement situé. Un beau carrefour bien fréquenté. Voilà qui a de quoi faire rêver bon nombre de restaurateurs. De l'extérieur, c'est vraiment un lieu élégant qui donne envie d'y rentrer.

A l'intérieur, même topo : de la classe, du sol au plafond. C'est très joli et moderne.

Du côté de la carte, on se trouve bien en présence d'un restaurant d'hôtel. On y découvre donc des plats qui peuvent se préparer rapidement, sans four et donc tout au long de la journée (room service compris). On avait déjà connu ça à l'hôtel Pigalle. 

On reconnaît la patte Levha dans la menu aussi : la présence de l'icone "piment" derrière certains intitulés, indique que ça peut piquer le gosier ! Une cuisine européenne mâtinée d'Asie, voilà l'ADN de leur cuisine. Les "hors d'oeuvre" vont de 9 à 16 euros, des ckicken wings frits au piment à la terrine de foie gras. Pour les plats, de 19 à 29 euros. Pour avoir vu le plat à 29, 4 coquilles saint Jacques - ça a l'air de faire cher...

Par contre, le menu qu'on m'a donné (alors que j'étais seul en salle) était constellé de tâches en tout genre. J'ai pu au moins reconnaître du gras et de la sauce tomate. Pour les autres, je ne préfère pas savoir. J'espère que la cuisine n'est pas dans le même état !

Mon entrée arrive rapidement : saumon gravlax, pomme de terre darphin, crème montée au piment. La portion de poisson servie me paraît chiche. 50 grammes tout au plus. Par contre, ce dernier est indéniablement de qualité, très peu de gras à l'horizon. La part de pomme darphin est servie froide, pourquoi pas. Quant à la crème, elle présente de suite un problème d'émulsion : on y voit deux textures pas bien mélangées entre elles...

Mais alors ça donne quoi au goût? Hé bien c'est pas mal du tout ! Le poisson s'avère goûteux grâce à un jus de citron léger et au magnifique poivre qui est dessus. Il a du caractère comme j'aime ! La pomme darphin, pareil ! Très bonne ! Elle chauffe gentiment le palais. Il n'y a bien que la crème qui soit un peu moins réussie et faible en goût par rapport au reste.

Le Club sandwich de Panache est en passe de devenir le nouveau hit d'Instagram. Le plat coloré qui plaît et qui ne fait pas peur. J'ai donc pris ce plat même si la poitrine de porc confite sauce Adobo me faisait bien envie...

A la différence de l'entrée qui pouvait paraître famélique, là, le sandwich en impose dans l'assiette ! Sept ou 8 bon centimètres de hauteur au garrot. Et de la couleur en veux-tu en voilà : Du blanc et du marron pour le poulet croustillant, du violet pour le chou rouge, du jaune pour une fine omelette, du rouge passé pour les pickles de radis noir et enfin du vert pour l'incontournable coriandre. En plus de ces ingrédients, des sauces mayonnaises qui ne sont pas sans rappeler celles de burgers, et vous avez un melting pot immangeable sans couverts.

Au goût, cette montagne de produits se neutralise. C'est "douillat" (alors que sur le menu il y avait un petit piment). Pas franchement puissant, pas fade du tout, c'est bon sans être emballant. On sent mal les saveurs asiatiques qui sont noyées par le goût des sauces lambda... Même la coriandre a du mal a émergé de ce maelstrom.

Ce sandwich est servi avec un mesclun de salade comme il se doit. Propre et bien préparée en étant légèrement fatiguée, elle... arrache ! Arrosée abondamment de citron, l'acide décape tout, à commencer par le goût. Idéal pour s'éviter un passage chez le dentiste pour un détartrage, j'avoue ne pas adorer ça. On a envie de dire au chef : mets de l'huile.

On le sait, les soeurs Levha ne brillent pas en particulier par leurs desserts, et cette tarte tatin servie froide (voire glacée) avec de la crème crue (de chez Bordier manifestement) ne déroge pas à la règle. Bien caramélisée, avec des pommes bien fondantes, elle est très honnête sans casser des briques. Un petit passage au four aurait pu être sympathique...

Du côté des vins, la carte - plus propre que celle des plats - propose de jolies choses bio et nature pour des prix très raisonnables. J'ai donc pris un verre de Muscadet, les 2 Terres, Domaine de Cognette . Très correct et à 5 euros !

Note finale : 44 euros. Comme pour la plupart des restaurant d'hôtel, c'est cher. La vraie question demeure si le club sandwich vaut ses 19 euros. Ma réponse : non. Par contre les vins ne sont pas très onéreux, on est bien servi dans les assiettes (même si mon entrée était maigrelette). Pas la peine de s'enflammer pour cette adresse ni de la descendre en flèche. Des points forts et d'autres faibles, pour un avis mitigé donc.

Les +:
_ la déco est sympa et élégante
_ la carte des vins
_ le pain très bon (enlevé quand mon club sandwich a été servi.... tristesse)
_ cuisine sympathique mais pas incroyable. Beaux produits.
 

Les -:
_ cher
_ surcoté
_ service gauche mais sympathique
_ par pitié, ne redonnez JAMAIS un menu aussi sale à un client !