La rue Paul Bert est devenue indissociable d'un homme : Bertrand Auboyneau qui possède pas moins de 4 établissements dans cette rue ! L'un d'eux, Le 6 Paul Bert, avec son jeune chef japonais, mérite de s'y arrêter.
Voilà des années que j'entends parler de la rue Paul Bert pour ses restaurants, et j'avoue n'y avoir jamais mis les pieds. Mais ça, c'était avant, puisque j'ai décidé de franchir le pas, de me rendre à la station Faidherbe Chaligny et de m'attabler au 6 Paul Bert, l'annexe bistrottière du Paul Bert.
De l'extérieur, pas de terrasse mais une devanture rouge bien visible, impossible de passer à côté sans remarquer ce resto!
Dans la salle, c'est deux ambiances mélangées : bistrot à l'ancienne avec un vieux zinc, tables en formica, tabourets au bar... mais aussi mélangé, des touches branchouilles comme ces luminaires en bouteilles de vin de récupération, cette peinture simili-argentée aux murs ou cette cuisine complètement ouverte en bout de salle avec grand comptoir en marbre blanc.
La clientèle, elle ne trompe pas ! Personne n'a moins de 40 ans ici, sauf en cuisine et au service ! Une clientèle de bureau qui a ses habitudes. Une grande table d'hôtes permet des repas de services géants. Il y a aussi des places aux comptoirs, bref, un peu partout et un peu les unes sur les autres.
Pas de musique (ouf!) mais la salle est bruyante quand même. Fait étonnant : il n'est pas 12h30 que presque toutes les tables sont déjà occupées. Ça fait longtemps que je n'avais pas vu ça !
Qui dit clientèle de bureau, dit menu déjeuner malin, et le 6 Paul Bert n'y coupe pas : 22€ pour une entrée, un plat et un dessert ! A la carte midi et soir, les prix s'échelonnent de 8 à 15€ pour les entrées et tournent autour de 26-27€ pour les plats. Ça reste raisonnable. A noter qu'au final, il y a peu de choix, une dizaine de propositions seulement. Je préfère ça, c'est bon signe.
"Bonite". Je vois ça sur une carte, évidemment que je me jette dessus, j'adore ça et on en trouve trop rarement dans les assiettes. Ici, elle est fumée au foin et servie avec des "poirées" multicolores, betterave et crème crue. Vous vous demandez peut-être qu'est-ce que la poirée? C'est ce qu'on appelle plus souvent "bette à carde", voilà, voilà...
Le poisson a été passé au chalumeau en plus de sa fumaison, s'allient ainsi les saveurs grillées et fumées, et c'est très bon cette histoire. Betterave encore un peu ferme, poirées goûteuses, et crème onctueuse, je me régale. 12 euros.
A côté de moi, des cadres pas trop dynamiques. Ça parle habitudes alimentaires... durant tout le repas à coup de "moi je ne mange que du saumon d'Ecosse" ou de "moi, les tomates, c'est sans peau ni pépin tu comprends" avec un peu de "ouais, t'as raison, je vais essayer d'arrêter la salade, c'est ça qui doit me donner des remontées acides. Tu reprends du vin?".
Après avoir goûté une entrée de la carte, voilà que je me rabats sur le menu. Vais-je avoir une qualité qui tient la route dans cette formule économique? Suspense!
Entre la viande et le poisson, c'est le merluchon qui remporte mes faveurs. Il est accompagné d'un risotto à l'encre de seiche et de fenouil. L'assiette est réjouissante et bien construite. Cuisson du poisson : sans faute. Fenouil tendre et délicieux et sans aucune amertume et enfin risotto crémeux, gourmand, goûtu, bref une petite merveille ! Une petite huile aux herbes aromatiques emballe l'affaire fissa. Seules les arrêtes du poisson ralentissent l'inexorables engloutissement de la bête au fond du gosier.
Pour conclure ce repas, dessert du jour, le mille-feuille. Un classique des classiques dont m'est délivrée une version 1.0. Impossible de faire plus simple : 3 couches de pâtes non feuilletées de 5cm de côté, deux points de crème pâtissière, on saupoudre ça de sucre glace, et zou ! Franchement pas top et surtout pas à la hauteur des autres plats. Tout s'écrase, peu de texture, et goût lambda. C'est très dommage...
D'autant que ce déjeuner avait très bien débuté avec un vin blanc réjouissant et vif : le Champêtre (2017), une coquetterie de Laurent Cazotte qui s'amuse ici, puisqu'il est plutôt réputé pour ses liqueurs et eaux de vie. Sept euro le godet.
Ajoutez à tout ça un café, et on obtient la somme de ... 41 euros ! Chouette ! Ce 6 Paul Bert fait bien plaisir. Certes la salle est bruyante, mais la cuisine de Hideo Uemura est complètement réjouissante ce qui offre un rapport qualité/prix très intéressant. Reste ce dessert ni fait, ni à faire...
Le 6 Paul Bert
6, rue Paul Bert
75011 Paris (Métro Faidherbe Chaligny)
Tel : 01 43 79 14 32
Fermé le samedi midi, le dimanche et le lundi
Les +:
_ menu déjeuner au super rapport qualité-prix
_ de la vraie cuisine qui fait plaisir
_ le pain!
_ service efficace
Les -:
_ Salle bruyante, tables très rapprochées
_ le dessert du jour pas très satisfaisant pour rester diplomate