Le Bourgeon (Paris 9) : le Yunnan à la carte

Voilà déjà quelques temps que ce Bourgeon figurait en bonne place sur ma liste des restaurants chinois à faire, et autant vous dire que je ne suis pas déçu du voyage !

Vous la savez, pour repérer un bon restaurant chinois, il faut jeter un oeil sur la carte. Si vous y voyez des nems, des rouleaux de printemps ou du riz cantonnais, il y a des chances de rester à quai et de passer un moment pas vraiment impérissable. Par contre, si vous voyez plein d'intitulés mystérieux avec des morceaux d'animaux peu habituels, là, vous pouvez vous y précipiter pour retrouver des plats synonymes de voyage et de découverte !

C'est le cas avec ce Bourgeon. D'ailleurs, je suis le seul non-asiatique à m'y aventurer en ce dimanche soir. L'époque des déco chargées, poussiéreuses et qui collectionnent les clichés semble révolue. En effet ici, bois et plantes s'ancrent dans une déco néo-industrielle charmante. On pourrait aussi bien ce trouver dans un bistrot à la mode ou dans une enseigne de poke bowls ! Mais non, ici c'est la province du Yunan qui est à l'honneur. La carte assez longue (même si on a déjà vu pire) propose 43 plats auxquels s'ajoutent une douzaines de plats à base de nouilles. Pour les tarifs, on se situe légèrement au-dessus des restaurants chinois traditionnels : de 10 à 30€ le plat. Mes yeux brillent, et mes glandes salivaires s'activent à cette lecture imagée. J'ai envie de presque tout prendre ! Mais connaissant les portions maousses proposées dans ce genre d'endroit, je me résous à ne prendre que 2 propositions...

Je commence ce périple exotique par une salade d'oeuf de cent ans, concombre et algue. Bien que placé dans la catégorie "entrées", je vois arriver une salade bien copieuse qui baigne dans une sauce au piment. Oui, au Yunan, on aime bien le piment. Si vous vous demandez quel goût peut bien avoir ces oeufs noircis à la chair gélatineuse, c'est assez simple à décrire : ça a le goût d'oeuf dur en plus prononcé. J'adore ! Le concombre apaise un peu le feu du piment sur la langue tandis que ces lanières étranges d'algue apportent une texture supplémentaire. 

Le plat principal réuni en un seul intitulé 3 mots qui rentrent dans mon panthéon de la gastronomie : Tripes / Porc / Croustillantes ! Je suis un peu déçu de ne pas retrouver le visuel de la photo où les tronçons de boyaux étaient rangés de sorte à former une petite pyramide, mais ce n'est pas plus mal, car il y a en plus une petite garniture : des haricots frits d'une rare tendresse et des feuilles de basilic frites. Bien que tout ait été passé à la friteuse, il n'y a pas d'impression de gras. Les cylindres de tripes croustillent sous la dent, la promesse est tenue ! Régal in-té-gral! (et même si la sueur perle sur mon front à cause du piment qui attaque!). Le bol de riz blanc éponge un peu cette impression.

Pas de dessert, car j'ai déjà dû laisser une partie de mes assiettes, repu que j'étais... Et en plus, pas vraiment de douceurs qui me faisaient rêver au programme. 

Pour le vin, j'ai pris un 1/4 de merlot d'un château inconnu à 4€. Pas cher et pas mauvais. Je m'y retrouve ! 

Le café a le mérite d'exister (2€). Alors à combien le voyage ? 34,80€ ! Le Bourgeon m'a emporté loin, et j'y reviendrai volontiers pour m'aventurer dans d'autres spécialités, notamment celles à base de pieds de cochon, un autre de mes pêchés mignons !

Le Bourgeon
17 rue de Châteaudun
75009 Paris (métro Notre Dame de Lorette)

tel : 01 40 18 99 99

Fermé le mercredi

Les +:
_ cuisine coup de poing qui invite au voyage
_ des portions géantes
_ bon rapport qualité prix
_ déco lumineuse et agréable
_ vin pas trop mauvais
_ service très sympathique et efficace

Les -:
_ j'aurai bien goûté à plus de plats en demi-portions
_ le piment peut brusquer les palais peu habituer

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