Gros Bao (Paris 10) : Gros B.A.O (bouche à oreille)

Si vous suivez quelques comptes de "foodies" sur Instagram, vous avez forcément vu passer d'affriolantes photos du restaurant Gros Bao, petit frère de Petit Bao. C'est l'endroit qui fait causer (grâce à quelques invitations), maintenant, est-ce que c'est bon?

"BAO" pour ces bonnes brioches farcies traditionnelles que l'on trouve dans le sud-est asiatique, mais aussi pour Bouche A Oreille. Car les bougres s'avèrent redoutables sur la partie marketing. Je l'avais déjà vu pour leur première adresse rue Saint Denis, et là aussi, tout a été réfléchi : ambiance Wong kar-Wai avec des lumières rouges, mobilier en formica, serveurs en chemises hawaïennes, et petits plats ciselés pour faire de jolies photos pour les réseaux sociaux.

La carte toute en images, se compose de baos (logique) et d'une myriade de petits plats "à partager" plutôt pas chers et d'inspiration hongkongaise et taïwanaise. Il est donc conseillé de prendre un panier de brioches par personne (7-8€) et un plat par personne (de 4 à 20€). En vedette aussi leur canard pékinois à 60€ (le demi à 30€). Mais moi, je n'en fait qu'à ma tête, car j'avoue avoir un souvenir mitigé des baos de l'adresse mère (chiche en garniture).

J'arrive vers 12h20 en ce dimanche ensoleillé. La salle se remplit bien et la petite terrasse ne peut déjà plus accueillir de monde... sauf au comptoir à l'extérieur ! Me voilà juché sur un haut tabouret.

J'entame ce voyage asiatique par une "Petite fraîcheur verte". En fait, 8 bâtonnets de concombre facturés tout de même 4€ (soit le prix de deux concombre bio entier). Il sont servis avec une vinaigrette à l'ail légèrement sucrée de sorte à enlever toute amertume (et éventuel relief...). Mais le résultat se révèle décevant et pas franchement intéressant. Ca manque de piment (même si ça picote vaguement) ou d'autres parfums pour inciter à s'y replonger avec envie.

Je zieute à côté pour voir ce que donnent ces baozis. Et je suis agréablement surpris, ils ont l'air plus généreux qu'au Petit Bao. Tant mieux.

Changement de braquet complet par contre avec ce Lu Rou Fan Taiwan Style (6€). Du riz parfumé, du porc braisé découpé en petits cubes, un demi-oeuf mariné au soja et des feuilles de moutarde en pickles. Là, c'est un régal, et pour ce prix-là, c'est carrément top ! La viande apporte une délicieuse gourmandise à l'ensemble tandis que les pickles rééquilibre le plat. Très bonne street food qui fait penser à là-bas... 

Arrive ensuite le poulet sel et poivre (13€), annoncé "légèrement spicy". Deviendrais-je insensible au piment? Parce que là, c'est franchement plan-plan. Un bon poulet frit qui a conservé une belle juttosité. Mais les parfums des épices se font très discrets. La petite garniture colorée de poivrons est pas mal du tout, mais se révèle quasi-impossible à manger avec des baguettes à moins d'y passer l'après-midi...

Pendant ce temps, la salle se remplit à tel point qu'elle affiche complet (vers 13h). Chez Gros Bao, pas de réservation, gros succès et longue attente en perspective. Déjà une bonne dizaine de personnes poireautent sous le cagnard dans l'espoir de s'asseoir à une table. Pour moi, c'est l'heure de basculer dans le monde de Candy (du sucré quoi !).

C'est parti avec un Baozi croustillant au sésame noir (4€). Dans son panier, la brioche qui a été à moitié frite attend sagement. Elle craque bien sous la dent, et à l'intérieur, une pâte de sésame sucrée mais aussi avec une pointe de sel bienvenue. Pas très fin, mais se mange sans faim !

Mais ce n'est pas tout - car contrairement aux traditionnels restaurants asiatiques, les portions ne sont pas immenses - et me voilà avec deux "Sésame balls" (5€). Elles sont fourrées avec une pâte de haricot mungo et de coco. Plutôt gourmand et réussi bien que classique.

Pour le vin, c'est futé : une partie des références (nature) est distribué en fut. Pour ma part j'opte pour un verre de chinon du domaine des Quatre bien connu pour ses vins épatants. Pour 5,50€, je peux donc boire ce joli vin bien fait, minéral mais qui n'a pas oublié son côté fruité.

Ici, le café (annoncé à 2€ mais facturé 2,50€) vient de la brûlerie de Belleville, gage de qualité. Et quand il s'agit de payer, pas de sueurs froides : 41,50€ pour tout ça ! C'est très bon marché. Le coup des petites portions à des tarifs modérés (pas mal de plats dans les 6€) permet de s'essayer à plein de choix si tant est qu'on vient en groupe. Tout comme le canard pékinois qui a l'air de dépoter (mais encore faut-il le goûter en vrai...). Avec un peu plus de puissance dans les saveurs et les parfums, les plats de ce Gros Bao aurait tout bon.

Gros Bao
72 quai de Jemmapes
75010 Paris (métro République)

tel : 01 40 38 07 25

fermé le lundi

Les +:
_ chouette déco, ambiance sympa
_ des petites assiettes pas très chères pour la plupart
_ du bon vin (et nature!)
_ Lu Rou Fan au top !
_ service à l'écoute

Les -:
_ des plats plan-plan, voire sans intérêt (comme ces 8 morceaux de concombre à 4€)
_ pas de réservation

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