Encensé sur Instagram, le Coq Rico du chef Antoine Westermann me fait de l'oeil depuis longtemps. Profitons de ce 15 août pour voir ce que valent ces poulets de luxe !
En ce jour de l'Assomption, les abords de Montmartre sont clairsemés, mais des touristes jouent toujours les résistants (sans masque). Parmi les rares adresses ouvertes ce samedi-là, le Coq Rico. Réservation prise sur The Fork, je bénéficie d'une réduc de 30%, et d'après ce que j'avais vu sur la carte, ça vaut mieux !
La terrasse post-COVID a été déployée un peu plus haut dans la rue, sur le trottoir d'en face. Sur la vitrine de la boutique, on affiche fièrement un semainier du midi avec des plats du jour facturés 18€ avec un verre de vin en supplément à 6€. Evidemment, ça s'arrête au vendredi les bonnes affaires !
Seul, je suis installé d'office au comptoir face à la cuisine/rôtisserie. De loin la meilleure place ici ! A la carte, des plats de bistrots, simples. Cependant quelques tarifs font tiquer derechef : salade verte, 8€. Rillettes de canard, 15€. Pâté en croûte, 26€. Cornet de frites, 7€. Gloups! Mais si on vient au "bistrot de belles volailles", c'est pour les bestioles de collection qui sont proposées à la carte : Volaille de Chalans 110j (24€ le 1/4, 96€ entier pour 4), Canette de la Dombes (87€ pour 3), Volaille de Bresse 120j, (120€ pour 4!) ou une cou-nu des Landes (115€ pour 4). Mais voilà, étant seul, je me retranche sur un pigeon rôti, facturé "seulement" 39€.
J'entame mon repas avec ce qui doit être l'oeuf mimosa le plus cher de Paris : 15€ TTC. Pourquoi ce tarif? Les "arguments" fusent : des oeufs bio de ferme, et 3 lamelles de thon à l'huile de la "conserveiria de Lisboa"... Un peu de salade (très bien assaisonnée) et 6 croûtons complètent ce tableau bistrotier au tarif gastronomique. C'est bon, bien fait. Mais le meilleur (pas au goût) reste la jolie vaisselle anglaise.
Forcément, ici, les plats principaux se font attendre vu que les volailles blanchies sont mises à la rôtissoire à la commande. Et évidemment, ça ne souffre pas d'à peu près. Mon pigeon vient de la Ferme du Renard Rouge, à Gourgé. Comment ça vous ne savez pas où se trouve ce village ? J'apprends comme vous qu'il se situe dans les Deux Sèvres, au nord de Parthenay.
Après donc un peu d'attente, voici la bête, pré-découpée et reposée sur un bout de carcasse. En accompagnement, du riz parfumés aux épices et aux raisins secs. Un jus réduit de volaille accompagne le tout.
Cuisson parfaite. Mais ça ne m'étonne pas car j'observe le préposé à ces cuissons agir, et il semble bien maîtriser son domaine. Il embroche, débroche, découpe avec précision.
Le goût du pigeon s'avère délicieux, bien puissant. J'aurais préféré avoir un "vrai" couteau pour faciliter sa découpe, mais bon... Le jus est réussi, mais j'avoue préférer cette jolie viande, seule. Quant au riz, il se place dans les "accompagnements gentils dont on ne se souvient pas". Bref, la seule et unique star de ce plat à 39€, c'est le pigeon, point.
Un peu oublié (le lieu a toujours du succès, et les rares touristes continuent de s'y presser), j'arrive quand même à récupérer la carte des desserts et commander le vacherin... 16€!
Je vois vite arriver la chose : j'écarquille les yeux. Qu'est-ce que c'est que ça? Un galet de glace à la vanille, un disque irrégulier de meringue dure, une autre "boule" aplatie à la main de sorbet à la fraise, encore une couche incertaine et épaisse de meringue et pour couronner la mini-montagne, de la chantilly ! Franchement aucun effort de présentation, aucune précision, aucune finesse, c'est grossier. En bouche, du sucre (beaucoup), du fruit (un peu) et de la meringue à gogo... Voilà qui doit ravir les rares Américains en goguette en ce moment. Mon côté franchouillard un peu moins...
La carte des vins n'est pas très longue, mais propose tout de même 4 blancs et 3 rouges. J'opte pour un "bourgogne-beaujolais"(?) d'Henri Pion. Un vin léger et sympathique, bien servi (14cl a priori) à ... 12€.
Le café Richard ne brille pas par son goût mais suit la continuité des tarifs salés : 4€. L'addition m'est alors présentée (enfin, je vais la chercher) : 86€. Puis le serveur se reprend et se rend compte qu'il a oublié la ristourne The Fork ! Je n'y pensais plus... Merci à lui. Par contre, les maths n'ont pas l'air d'être sa spécialité et revient avec une douloureuse allégée de 11,70€ seulement... contre 21€ normalement (calcul fait à la maison hors boisson)... Bon, je paie donc au final 74,30€, c'est tout de même cher.
Ce Coq Rico propose effectivement des volailles rôties sublimes qui valent le détour, mais c'est tout ! Il faut y aller à 3 ou 4 et se partager une belle bête, et ne pas s'attarder sur une autre prestation (sauf peut-être les plats du semainier?).
Le Coq Rico
98 Rue Lepic
75018 Paris (métro Lamarck Coulaincourt)
Tel : 01 42 59 82 89
Ouvert tous les jours
Les +:
_ des volailles d'exception avec des cuissons exemplaires
_ places au comptoir
_ de la jolie vaisselle
Les -:
_ des tarifs qui font tousser
_ un dessert franchement grossier, ni fait, ni à faire
_ un service plutôt froid
Serviette en tissus | ❌ |
Changement de couverts à chaque service | ❌ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ❌ |
WiFi gratuit | ✅ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 56dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ✅ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ❌ |
Pain : pain de campagne au seigle de bonne facture |