Kémia (Paris 9) : pas de pacotille

Il y a une semaine, @Yannouze me signale son coup de coeur pour Kémia. Pierre-Yves Chupin du Guide Lebey me fait dans la foulée une description enamourée de son expérience là-bas. Le Monde publie le lendemain une critique plus qu'enthousiaste... avant d'apprendre que le chef, Richard Maizel, a remporté la dotation des Jeunes Talents de Gault & Millau 2020 ! N'en jetez plus, ça va très vite !

Dans la rue Bergère, la circulation est dense, mais ça n'a pas arrêté Kémia pour installer la quasi-intégralité de ses tables sur le trottoir, laissant ainsi un fond sonore pas forcément des plus relaxant pour qui s'y installe. Dans la salle neuve et rutilante, du mur brut, une cuisine aux carrelages arlequins, vieux zinc magnifique, et plancher faussement usé.

Dès l'arrivée, l'accueil est souriant, dynamique et enjoué. Pour cette belle journée de septembre, la terrasse fait le plein. Les dernières critiques et prix y sont aussi peut-être pour quelque chose.

Le menu du jour s'affiche sur des ardoises : 24€ (entrée plat et dessert avec 2 choix). Des produits de saison, des alliances peu courantes d'ingrédients, c'est prometteur !

Le soir, autre formule qui ne m'amuse jamais énormément : les petites assiettes "à partager" (chez moi on ne peut partager que de grosses assiettes...) avec des prix annoncés entre 7 et 14€. Ce genre de formules qui, entre amis, peut faire vite sauter la banque.

Si la déco joue la sobriété (sauf la cuisine), les couleurs arrivent dans les assiettes ! C'est taillé pour flatter l'oeil d'Instagram ces sardines marinées, poireau et raisin! Mais aussi le nez, car ça sent très bon, ce qui est rare pour une entrée froide. Algues, graines de sarrasin torréfiés, et une petite sauce blanche vient lier le tout. C'est percutant tant grâce à la marinade que pour le chasselas. Cette union fonctionne parfaitement, voilà une très jolie petite entrée !

Du côté des pifs, des valeurs sûres. Je prends donc le bourgogne aligoté de Fanny Sabre, 2018. Toujours aussi bien fait, structuré et agréable au palais. 7,50€. La carte courte propose des bouteilles dès 29€.

On reste dans les mêmes teintes pimpantes pour le plat du jour de poisson : Sébaste, blette, pommes de terre, beurre blanc à la sauge. Jolie couleur corail pour cette peau croustillante (grâce aux écailles), blettes de couleurs. Il y a du style dans cette assiette. Et du goût. La cuisson du poisson s'avère correcte, et avec la sauce (qu'on a envie de saucer illico avec le super pain !), ça fonctionne au poil.

Le dessert évoque de nombreux souvenir d'enfance dans son intitulé : Gâteau de semoule à l'orange et mirabelles. Mais rien à voir avec la recette de ma Maman ! Ici, le gâteau plutôt sec est imbibé avec un sirop, et il dégage de belles notes épicées. Avec la marmelade sur le dessus et la quenelle de crème, on obtient une belle justesse au niveau des arômes, les zestes d'orange ne prenant pas trop le dessus sur le tout. Bon dessert.

Le café lui aussi ne déçoit pas (2,50€), et l'addition ne me prend pas par surprise : 34€ tout rond. Une belle affaire à saisir vite avant que l'adresse ne soit partout recommandée chaudement ! Kémia a de quoi plaire voire séduire. Un travail pointu dans les assiettes qui donne des visuels magnifiques qui ne déçoivent pas.

Kémia
1, rue Bergère
75009 Paris (métro Grands Boulevards)

tel : 09 86 17 17 63

Fermé samedi midi et dimanche

Les +:
_ belle cuisine vivante
_ de superbes couleurs dans des assiettes joyeuses
_ du goûts, de belles odeurs, du pep's
_ service et accueil éminemment sympathique
_ super pain
_ top rapport qualité prix au déjeuner

Les -:
_ la terrasse dans une rue avec beaucoup de circulation
_ les "petites assiettes à partager" le soir (l'enfer des solitaires et la porte ouverte à des additions salées et des ventres creux)... A tester donc 

Si vous avez aimé Kémia, vous aimerez :