Bouche (Paris 11) : bouche bée?

Un p'tit restaurant qui s'ouvre dans le 11ème arrondissement avec une cuisine moderne et pas trop chère? On a déjà entendu ça, hein ? Et dans ce coin-là, il y en a pléthore ! Et bien il en fallait un autre, Bouche ! De bonnes intentions à concrétiser !

Où manger un dimanche vers 14h à Paris ? Qu'en plus ce soit bon potentiellement? Qui ne soit pas l'un de ces horribles brunchs arnaques? Et une nouveauté à vous faire découvrir, vous lecteurs de ce blog? Ce midi-là, j'ai trouvé pile poile ce que je cherchais. Ca s'appelle Bouche. Une toute jeune adresse ouverte au mois de Juin (le 21) qui propose une cuisine dans le vent. De l'extérieur, l'adresse ne paye pas de mine. Aucune mention du nom du resto comme le veut l'antique tradition des "adresses branchouilles parisiennes". C'est pourtant bien ici que j'ai réservé une table il y a une semaine de ça, et heureusement, car c'est plein ! Je suis accueilli avec entrain et sourire.

La déco se contente du minimum : des murs gris, et c'est à peu près tout. Sur la carte, des intitulés bien séduisants avec des tarifs qui ne le sont pas moins : des entrées qui vont de 7 à 14€ et des plats qui naviguent entre 10 et 42€.

J'ai faim. Je me jette donc sur la Sopressata (8€), une charcuterie épicée très agréable. Ici, elle est servie en chiffonnade. Voilà un bon début ! 

En plus avec je goûte un joli vin orange, le "Si Rose" (est-ce prémonitoire?) de Christian Binner.

Et puis là c'est le drame. Franchement, une faute qui craint un max. Le genre de détail qu'on ne peut pas passer sous silence : terminant ma bannette de pain, j'y découvre des rognures - avec traces des dents - de fromage ! Gloups. Heureusement, je ne suis pas bégueule mais je signale tout de même l'impair.

Cette mini-vision de l'horreur (qui n'était pas sans me rappeler un blague vaseuse...) s'atténue à l'arrivée du Thon blanc de ligne, haricots, pêche, sésame (13€). C'est une entrée très joliment présentée, dans l'air du temps. On y retrouve de la fraîcheur, du croquant, et de jolies saveurs.

Le blanc du tue-boeuf pour aller avec ça, impeccable !

Ca va encore mieux avec l'Encornet au Binchotan, salade de tomates, nduja (28€). C'est copieux (j'adore!), gourmand et bien relevé.

Je prends avec un verre de blanc des Hautes terres de Gilles Azam, un beau vin gourmand du Languedoc (5€]. En plus, il est offert pour compenser l'épisode des croûtes de frometon. J'apprécie.

Je commence à causer un peu avec la table d'à-côté... il se trouve que c'est la famille du patron ! Dommage pour eux (ou pas?), comme je ne mens pas, je leur dis toutes mes impressions.

Mon dessert arrive : Nougat glacé mirabelles (9€). La poêlée chaude de fruits accélère la fonte du nougat maison. Mais voilà, le tout se révèle trop sucré, dommage. Pour aller avec ça, je reprends un verre de pet' nat', je vais vraiment y arriver à ma "Si rose"!

Il n'en demeure pas moins que je passe un agréable moment. Un bon café par dessus tout ça et un calvados 12 ans de la Maison Hérout concluent ce déjeuner du dimanche. J'avoue qu'après tout ça, je n'étais pas d'une fraîcheur étincelante ! Bonne surprise sur l'addition, puisqu'outre le verre de vin offert, je vois que le café et le digeo le sont aussi ! Merci bien ! Ma note s'élève tout de même à 79€. Même si je me suis fais plaisir, il faut compter une cinquantaine d'euros ici. Bouche a de nombreuses qualités, mais demeure encore en rodage pour gagner en précision dans toutes les assiettes et sur les desserts. J'espère qu'à présent ils vident bien les corbeilles à pain avant de les re-remplir !

Bouche
85 Rue Jean-Pierre Timbaud
75011 Paris (métro Couronnes)

Fermé lundi, mardi, au déjeuner sauf le dimanche

Les +:
_ de jolies assiettes goûteuses
_ des petits vins nature bien choisis
_ de jolis produits
_ service efficace et commercial

Les -:
_ aïe, la croûte qui tue...
_ déco des plus minimalistes
_ dessert un cran en dessous