Dans la famille qui n'arrête pas de grandir, des néo-bistrots parisiens servant des tapas et du vin nature le soir, et le midi un menu déjeuner malin, je demande Goguette. Et c'est plutôt chouette !
[Edit 12/02/2020 : le chef Giancarno Gorni est candidat de l'émission Top Chef 2020 (saison 11) sur M6 à partir du 19 février 2020]
Les restaurateurs parisiens semblent avoir trouvé la formule magique d'un lieu qui fait recette : un joli cadre, une équipe jeune et dynamique, des vins nature chinés aux quatre coins de France et d'ailleurs, et une cuisine qui mélange de grands classiques avec des pointes d'originalité. Formule déjeuner au tarif léger et le soir, des assiettes à partager. C'est devenu le standard auquel répond à 100% ce Goguette.
Mitoyen du cirque d'hiver et de bar du cirque avec ses drapeaux internationaux, ce nouveau restaurant propose un faux look à l'ancienne avec ses quelques tables en terrasse. Sa proximité avec la salle de spectacle n'est pas sans inconvénient, puisqu'en y entrant on peut sentir le purin des écuries manifestement proches... D'ailleurs, dans l'établissement règne une certaine odeur légère qu'on oublie vite cependant.
Côté déco, c'est moderne avec deux comptoirs en bois, et des imitations de pierres de taille au mur. L'endroit tout en longueur, ne manque pas de charme avec ses différentes alcôves.
Pour le midi, obligé de s'aligner avec les tarifs du quartier, si bien que le menu (entrée plats dessert) est proposé à 23 euros, avec le choix sur le plat uniquement. D'autres propositions hors formule viennent enrichir la carte mais pas énormément au final. Ce croque-jambon-truffe à 20 euros doit avoir un certain succès d'ailleurs.
J'entame ce déjeuner avec une traditionnelle terrine de cochon et ses pickles de légumes. On m'annonce fièrement que ce pâté a été fait maison avec du cochon et du lapin... Sauf que le chef derrière son comptoir, rectifie l'info illico : nul lapinou dans la préparation. "Il n'y en a jamais eu" ajoute-t-il même ! Ici, il n'y a que du cochon et du foie de volaille. "En revanche il y a des herbes aussi pour donner du goût" me complète-t-on la recette. En tout cas, elle a une bonne tête et arbore de jolies couleurs roses cette terrine. En bouche, c'est très bon. La texture est plutôt ferme, et effectivement les saveurs sont au rendez-vous ! Les pickles qui l'accompagnent sont plus anecdotiques et manquent un peu de caractère. Heureusement que les petites graines de moutardes sont là pour rectifier un peu ça !
Ensuite, le suprême de poulet qui m'est proposé par la suite, a été snacké pour avoir une peau croustillante, puis cuit à basse température pour garder de la tendreté et de la jutosité. Il est servi avec du chou kale, du maïs et des petites girolles, et un soupçon de jus de cuisson, pas bézef (hommage à l'argot désuet) à mon goût.
L'effet attendu de la peau croustillante de la volaille, fait long feu. Si elle est bien dorée, elle reste molle. Pas grave, c'est quand même très bon. La viande n'est pas sèche du tout, et les garnitures s'avèrent agréables. La présence d'herbes folles est la bienvenue pour donner un côté frais et poivré.
L'intitulé du dessert cache un peu plus de mystère : mousse romarin, biscuit à la sauge et cédrat. Pourtant, quand il arrive on a bien le rendu du descriptif au final : une grosse boule de mousse sur un crumble, et avec par-dessus du zeste de cédrat râpé. La mousse a une structure très aérée, légère comme un nuage. Pourtant le goût du romarin est bien là, sans être trop puissant. Il se marie parfaitement avec ce biscuit à la sauge et au beurre salé, tandis que l'agrume joue de subtilité. C'est très bon !
Ici, le vin nature est roi. Une formule "en vrac" permet d'avoir du vin au litre, ou au verre aussi. Ainsi pour ce déjeuner, j'ai pris un verre de Beaujolais Davidson (Farid Yahimi) à 5 euros. Très légèrement perlant, fruité et léger, impec'.
Au moment de régler, j'ai une légère hésitation : 24 euros seulement... Eux n'ont pas l'air de tiquer. Je paye. Mais en fait, je crois que mon dessert n'a pas été compté dans la formule, si bien que j'aurais plutôt dû payer 28 euros je pense...? Oubli? cadeau? Je ne sais, en tout cas, c'est bien agréable ! Mais à 28 euros aussi, ce déjeuner est une belle affaire dans ce restaurant où une ambiance de copains un peu potaches règne en maître.
Goguette
108 Rue Amelot
75011 Paris (Métro Filles du Calvaire)
tel : 09 54 74 16 36
Fermé le dimanche et le midi les samedis et lundis
Les +:
_ une chouette ambiance décontractée et joueuse
_ un rapport qualité/prix au top au déjeuner
_ des vins pas très chers
_ une cuisine très sympathique (mention spéciale pour le dessert)
Les -:
_ entre le bruit de la hôte et la musique d'ambiance, le calme n'a pas sa place ici