Giclette (Paris 11) : ne vaut pas Tripette

[Edit 25 08 23 : Quelques semaines après la parution de cette review, voilà que je reçois des menaces de la part du patron de Giclette. Ainsi, si vous voulez mon bien, je vous conseille vivement DE NE PAS LIRE le texte ci-dessous, ça risquerait de me porter préjudice.]

Sur le papier Giclette avait tout de la pépite : vins nature, cheffe nippone, ambiance décontractée... Malheureusement tout n'était pas parfait, presque caricatural des restaurants du 11ème arrondissement.

Par Arnaud Morisse

Drôle de nom. Mais on ne s'en étonne plus dans ce 11ème arrondissement nid foisonnant des bobos qui arborent fièrement tatouages, casquette (ou bob ou béret), Stan Smith aux pieds ou tout autre "sneakers" vintage et chemisette ou tee-shirt coloré. Ca en devient un uniforme !

Evidemment, l'offre de restauration s'adapte à sa clientèle environnante, alors émergent un nombre élevé de bars à vins nature, de bars à tapas trop cool tu vois et de concepts plus ou moins heureux. Parmi eux, parfois des pépites mémorables où l'on mange bien et où les vins ne sentent pas le cul des vaches ! Et même que c'est volontaire ! Quand je me dirige donc chez Giclette, je caresse ce doux espoir.

Le lieu arbore sur sa vitrine "litron urbain - casse-croûte - Futomaki". Pour apercevoir l'enseigne, il faut avoir l'oeil perçant et remarquer à l'intérieur "Giclette" au dessus du bar. A l'extérieur des petites tables, et un l'intérieur un comptoir ou des mini-tables. Une magnifique armoire à vin fait rêver. Des jolies étiquettes - inconnues pour ma part - bien mises en valeur. L'endroit fait aussi office de cave à vin. De l'autre côté un zinc avec du vin en pression, et au fond, une cuisine où la cheffe japonaise opère seule.

La carte se compose de tapas - évidemment - donc bah, je prends tout (ou presque). Ca va de 4 à 15€.

Je commence donc par la spécialité de la maison : Futomaki poulet omelette légumes. C'est bien fait même si le riz me paraît très tassé. En bouche, c'est sympathique mais pas très relevé même avec le wasabi et la sauce. Mouais, j'ai connu meilleur. 8€.

Avec ça je demande un verre de blanc sec et minéral, et on me propose un truc qui sent vraiment - trop - la ferme. Ca ne va pas être possible ! Je me rabats sur une macération de chenin plutôt sympa : la Bamboche du domaine du Facteur.

Le Inari Hijiki, câpres, anchois de Cantabrie. Voilà un plat peu courant ! La "poche" qui contient le riz vinaigré est constitué par du tofu frit. Les petites herbes sur le dessus apportent une fraîcheur salvatrice, mais une nouvelle fois, ça ne monte pas haut dans les goûts... 8€

Place à la "Salade de pommes de terre à la japonaise". Ici la patate est écrasée avec une mayo. Une espèce de piémontaise quelque part ! C'est plutôt bon, les graines de moutarde en guise de pickles équilibre bien le côté grassouillet. Pas mal du tout ! 7€.

Ensuite, Crevettes mayo wasabi. Du classique mais la taille des bestioles fait plaisir à voir, ça change de celles de l'Astrance ! La sauce, pas très relevée mais qui se tient bien, fait l'affaire. J'engloutis ça sans difficulté. 15€.

Puis vient le moment de la portion incongrue : Tortillas poivrons. Que vient faire ça, ici? Mystère. Servi avec un coulis froid, 4 brins de carottes râpées et un poil de salade.... c'est loupé. Insipide, indigne d'une cantine scolaire, c'est dire. 9€, délirant.

J'enchaîne avec le Poulet frit, légumes marinés. La viande est mollassonne, mais l'assaisonnement revigore le tout. C'est plutôt satisfaisant pour 12€.

Je profite du vin à la tireuse pour goûter un vin d'Alsace très glouglou, miam !

Reste encore un plat cuisiné que je n'ai pas goûté : Salade de tomates et pickles de pleurotes. Ces pickles de champignons m'intriguent. Mais voilà, leur goût n'éclate pas en bouche. La tomate et la belle huile d'olive par contre se défendent bien alors que le tout manque d'un peu de sel. 10€

Voilà que je suis rejoint par Ludo ! Il a faim, alors je commande pour lui, pendant que moi, je m'offre les 2 desserts du jour.

Doriaki chocolat et panna cotta rhubarbe. Bon, sur le premier on est loin de Tomo évidemment. C'est du ménager un peu "patapouf". Le second, très classique, est bien exécuté. Pas de scandale à l'horizon.

L'addition pour nous deux atteint 180€. Le coup des "petites assiettes" a encore frappé, et j'ai encore faim ! Pour Ludo mon accompagnant du jour, même constat : bof. Bref, Giclette propose une offre sympathique et surtout une ambiance cordiale et "cool".

Giclette
13 Rue Keller
75011 Paris (métro Bastille / Ledru Rollin / Voltaire)

tel : 01 43 38 20 52

Les +:
_ ambiance sympathique et accueil cordial
_ du vin au litron pour éponger les grosses soifs
_ des vins natures qu'on ne voit pas partout...

Les -:
_... mais qui sentent parfois la ferme et ses vaches...
_ une cuisine simple pas vraiment aboutie avec un manque de caractère
_ des petites assiettes qui font flamber l'addition