Alma (Paris 2) : Une Corse pas très corsée mais accueillante !

Petit frère du restaurant Corse, l'Alivi, l'Alma entend proposer une cuisine moderne, avec certains accents de junk food à un prix raisonnable. Restaurant sympathique.

Je continue donc mes pérégrinations du côté des Halles, avec une nouvelle adresse ouverte en septembre 2019. Alma suit les traces d'Alivi, un restaurant corse bien connu et qui fut le fruit d'une petite déception à l'époque. En effet, la côte de cochon XXL qui débordait de l'assiette, spécialité du lieu, m'avait totalement enthousiasmé au visuel, mais un brin déçu à la dégustation. Certes bien servie (avec sa couenne!), mais avec peu de goût... Je retente donc ma chance cette fois-si avec un restaurant moins "authentique" et plus jeune.

Dans ce quartier Montorgueil où les vingtenaires parisiens ne jurent que par l'apéro en terrasse, quelques tables ont été disposées sur le trottoir de cette calme rue Mandar. Devanture jaune cassé et store bleu nuit surligné par du rouge. Je n'arrive pas à décrire une identité pour ce lieu: bistrot? Fast food? resto? Bar? A vue de nez, un peu tout ça.

Une fois rentré, l'atmosphère y est un peu particulière. C'est bas de plafond, et pour donner un peu de hauteur, ce dernier a été recouvert de miroirs, de leds blanches comme à Noël et de végétation. Des tables hautes ou basses, et de grandes banquettes rouges permettent de s'installer selon ses préférences.

La carte mélange petites assiettes et plats plus copieux... comme la fameuse côte de cochon à 21€. Sinon, Corse oblige, il y a de la charcuterie (planche à 16€), et du fromage (10€). Puis, d'autres assiettes pas très corses, mais plus à la mode pour accrocher la jeunesse frivole et pusillanime : du tarama (8€), l'inévitable burratina (8,50€, synonyme de marge record), ou de la saucisse purée (8€). Enfin, sur la deuxième partie de la carte, des plats plus inventifs qui fusionnent l'île et le continent, la nourriture, ce pont entre les peuples, que c'est beau et brillant comme pensée Arnaud, bravo !

Croquettes de Tomme et prisuttu, houmous de betterave ou des beignets de courgettes affichent des prix raisonnables vers les 7-8€. Même l'onglet de black angus ne dépasse pas les 11€! A ce prix-là, je doute que la pièce de viande soit très grande, mais on est dans l'esprit du partage voire du picorage, alors...

Pour le déjeuner c'est encore moins cher que moins cher ! Il y a une sélection de petites assiettes à choisir sur une ardoise (terrine, burratina, filet mignon, oeuf croustillant...) : 2 assiettes et 1 café 14€, 3 assiettes et 1 café, 19€. 

Bien évidemment je me jette sur la côte de cochon, avant que l'on vienne m'annoncer, la mort dans l'âme, qu'il n'y en a plus. Drame !

j'entame donc mon dîner avec un essai de pure junk food : Korsican Fried Chicken, ou KFC pour les intimes. Deux pilons de poulet qui ont été passés dans une panure épaisse de céréales puis frits. Des légumes en accompagnement? Vous rigolez ! Ici on mange comme des ados, programme régression entamé ! Dans un ramequin dans l'assiette (qui aurait été très bien à côté) la sauce barbecue. Et c'est là le point fort de ce plat, car ce goût fumé (par du paprika?) donne de bonnes saveurs à cette volaille qui n'en n'a pas beaucoup. Les chairs flasques qui se décollent de l'os n'indiquent pas vraiment que j'ai affaire avec une bête de qualité. C'est dommage, car le tout est bien réalisé.

Etant seul dans la salle du restaurant (il est très tôt et la clientèle se presse sur la terrasse), on vient me demander si la musique n'était pas trop forte. Je m'empresse de dire que oui, s'ils pouvaient la baisser, ce serait mieux ! Et hop ! Magie, mes oreilles ont le droit à leur petite douceur aussi!

Puis, je ne pouvais pas me passer de cochon quand même après cette frustration de ne pas avoir eu ma côte ! Place aux Travers de porc (8€). Dans l'assiette, 5 tout petit morceaux de cochon constitués à 85% (je suis précis) d'os à ronger. On est loin des somptueux travers dévorés chez Flocon il y a peu !

En accompagnement.... bah, rien. Tout juste une mayonnaise au poivron plutôt pas mal. La viande a été marinée et lui confère un bon goût. Un plat tout en déséquilibre nutritionnel mais qui laisse s'exprimer le reste d'adolescent en moi en grignotant ces petits os.

Les desserts ne m'inspirant pas trop, je me tourne vers la planche de fromages annoncés comme "puants comme dans Astérix" à 10€. Sur une planchette carré, 3 sortes de fromages. N'y connaissant que pouic en ces spécialités régionales, je demande des précisions, que sont ces fromages en somme? Après un tour en cuisine, on revient me dire qu'il y a deux brebis et un chèvre, sans plus de précision quant aux noms ou aux indications géographiques. Au centre une bonne confiture de figue, et à côté une excellent huile d'olive corse, sans doute le meilleur ingrédient de la soirée ! Car les fromages s'avèrent corrects, même si l'un d'eux, acide, a manqué son affinage. Pas vraiment puissants comme annoncés, mais sympathiques.

J'ai tenté le vin "maison" à 5€. Bien servi - c'est déjà ça - et pas si mauvais. Un vin de soif qui allait très bien avec ces plats qui ne brillaient pas par leur finesse. J'en ai même pris 2, c'est vous dire !

Note finale : 37€. Et, grâce au pain (baguette tradition), je suis comblé. Autant dire qu'Alma, bien que d'origine corse, ne va pas faire exploser votre budget! *blague*. Dommage que la qualité des produits ne soit pas au rendez-vous car les sauces et autres préparations sont réussies. Ce n'est clairement pas un établissement gastronomique (mieux vaut ne pas faire un régime), cependant la sympathie de l'accueil compense en partie cette faiblesse, et pour manger sur le pouce pas cher, pourquoi pas?

Alma
10 Rue Mandar
75002 Paris (métro Sentier)

Tel : 01 40 28 02 48

Fermé dimanche soir

Les +:
_ accueil très sympathique et souriant
_ des petits prix
_ sauces réussies et goûteuses

Les -:
_ faible qualité des produits
_ oubliez définitivement votre objectif de 5 fruits et légumes par jour, t'toute façon, c'est fait pour les bolos les légumes !

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