Les farines de blé de variétés anciennes ont le vent en poupe. Dans le 10ème arrondissement, Mulino Mulé se passionne pour elles et pour les pâtes.
Les démarches comme celles de Mulino Mulè sont toujours remarquables. Trois associés (et amis?) Cédric Casanova – Marco Mulè – Roberto Rispoli, se réunissent autour d'une passion commune : la farine de blé et les pâtes. En Italie Marco Mulè cultive des blés de variétés anciennes, et en France, au 25 rue Sainte Marthe on le moud en farine et on la transforme en pâtes qui sont cuisinées sur place. La boucle est bouclée !
Aujourd'hui, je déjeune avec Romain, un Directeur Artistique s'il vous plaît ! Pour le déjeuner, il n'y a pas de réservation. Je me pointe ainsi vers 12h30. Dans cette rue aux artistes, Mulino Mulè affiche une devanture vert foncé avec des vitres embuées. Quand on vient ici, c'est qu'on connaît l'adresse.
Quand on rentre, directement à gauche se trouve la petite cuisine. Ailleurs, quelques étagères avec des produits d'épicerie, des tables et des chaises (c'est quand même un restaurant!) et les machines qui servent à fabriquer la farine. De la déco? Aucune ! Ambiance minoterie à 100%.
Sur la carte à tonalité italienne, pas mal de suggestions mine de rien : 8 entrées de 6 à 15€, et 4 plats de 10 à 14€. Mais évidemment pour réussir ça dans un tel endroit, il faut faire appel à un maximum de produits d'épicerie: on retrouve ainsi l'incontournable burrata (9€), de la ricotta (15€ les 500gr à partager), de la rispolisse (caviar d'aubergine, câpre, olives noires, pecorino à 7€) ou encore un saucisson aux graines de fenouil (9€) qui m'a tout de suite tapé dans l'oeil sur la table d'à côté.
Et quel bonheur de se retrouver avec ça sur une petite planchette accompagné de concombres battaglione au vinaigre ! Malgré les apparence, il s'agit bien d'un saucisson séché. Après avoir fait tremblé la table en m'en coupant une tranche, je découvre une découpe de la viande assez grossière,avec un beau gras lumineux comme j'aime ! Cette charcuterie, servie avec abondance est un délice ! Le gros cornichon bien vinaigré vient couper la sensation de gras. Je suis ému par tant de beauté!
Romain a succombé à l'appel de la burrata. Elle est servie sur un condiment tomate datterino, coriandre, olives noires. Il ne semble pas se plaindre de son choix et montre déjà des signes inquiétants de satiété. D'autant qu'en guise de pain est proposée une belle foccacia arrosée d'un filet d'huile d'olive qui peut vite remplir l'estomac.
La moyenne d'âge ici ne dépasse pas les 30 ans. Les clients sont beaux (et belles!), "au coeur de la tendance" aurait pu dire une journaliste du Elle (clin d'oeil pour Romain!).
Venir ici et ne pas prendre de pâtes serait ridicule, voire grossier. Je choisis donc les Pâtes fraîches bio, sauce gambas rouge, citron et estragon à 14€. Dans un bol, une belle quantité de pâtes parsemée de zestes de citron m'attendent. Il n'y a pour ainsi dire que des pâtes. Je m'attendais quand même à la présence d'au moins une gambas en guise de déco, mais même pas. Les bêtes ont servi à la sauce - très bonne ! Vraiment bien assaisonnées et préparées ces rigatonis sont efficaces. Mais je m'ennuie un brin à avaler cette quantité et réclame donc un autre verre de vin pour égayer le tout. Ce Nero d'Avola d'un certain Marco Mulè (!) s'avère parfait avec cette cuisine. 6€ le verre.
Romain profite de son côté de la pâte du jour, Rigatoni tomate ricotta (10€) qui a l'avantage de proposer un peu plus de variétés de textures. Il aime bien son plat, mais cale avant de tout terminer.
Et c'est vrai qu'après ça, pas évident d'enchaîner sur un dessert. C'est pour cette raison que j'en commande un ! Je ne vais pas me laisser aller non plus !
C'est parti pour les Mini cannoli ricotta, pistachiatta (7€, mais je vois là que sur l'addition, il a enregistré le tiramisu qui coûte lui 6€). Le dressage est plutôt grossier. Sans chichis comme tout ici en somme. Les framboises - hors saison complet - sont de piètre qualité et très acides. Le tube ne pâte est carrément trop épais et solide rendant sa découpe particulièrement périlleuse avec la fourchette qui m'a été fournie. Crème de ricotta fuyante pas vraiment extraordinaire, et la pâte de pistache déversée au dessus n'apporte surtout que du gras. Pas fameux.
Vient l'heure de l'addition : 61€ pour 2. Romain s'acquitte royalement de 20€ en ticket restaurant (alors qu'il n'a consommé que pour 19€, un prince je vous dis) tandis que je règle donc le reste, soit 41€. Je salue une nouvelle fois cette démarche formidable du champs à l'assiette, et note que les produits d'épicerie - comme ce saucisson - s'avèrent d'une qualité optimum ! Cependant, pour les plats, ça reste des pâtes, très bonnes évidemment, mais seules, un brin ennuyeuses (comme des pâtes qui restent un accompagnement pour moi). Le dessert lui ne m'a pas plu tout simplement. Je vais sans doute revenir ici plus pour le côté épicerie que pour la cuisine.
Mulino Mulè
25 Rue Sainte-Marthe
75010 Paris (métro Belleville)
Tel : 09 54 75 92 07
Fermé dimanche, lundi, mardi soir et mercredi soir
Les +:
_ formidable démarche des champs à l'assiette avec une farine faite sur place !
_ des produits d'épicerie top !
_ ambiance sans chichis
Les-:
_ ça reste des plats de pâtes vendus entre 10 et 14€, finalement, les deux autres plats à la carte étaient peut-être plus intéressants?
_ dessert goûté (cannoli) pas fameux
Serviette en tissus | ❌ |
Changement de couverts à chaque service | ❌ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ❌ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 53dB |
Toilettes bien entretenues | - |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ❌ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ❌ |