Fini l'Epi Dupin! Bonjour Dupin Restaurant par la maison Rostang pour une bistronomie assumée et de saison dans un décor champêtre.
Le développement du groupe Rostang, Père et Filles continue, et les ouvertures s'enchaînent. Après avoir repris les clés du mythique Train Bleu de la gare de Lyon, puis ouvert Octopus à La Défense, voici qu'il transforme l'Epi Dupin en Dupin restaurant.
A l'extérieur, quelques tables attendent des clients qui seraient immunisés contre la pluie.
Quand on s'attarde à lire les rares mauvaises critiques que l'ancien restaurant essuyait, revient le reproche du manque de place. Ainsi pour répondre à cet impair a été décidé d'installer au centre de la salle un grande table d'hôtes, puis quelques autres rondes et carrés. Pour augmenter encore l'espace, des grands miroirs sont installés sur les murs. Je n'ai pas eu l'impression d'être entassé, c'est donc mission accomplie pour l'architecte !
Changement majeure de décoration avec ce plafond lourdement végétalisé entre les poutres. Presque tout a changé pour ainsi dire, et les habitués du lieu auront un peu de mal à le reconnaître !
Pourtant, la carte pour sa part, et même si le chef a changé (Nathan Helo), cultive les ressemblances très volontaires avec l'ancienne. Tout d'abord avec le prix : 42€ le menu entrée-plat-dessert ou 56€ pour la dégustation en 5 services (contre 6 avant pour le même prix). Aussi, les intitulés des plats perpétuent une particularité en commençant systématiquement par les légumes et les accompagnements, obligeant à les lire en entier ! On se retrouve ainsi par exemple avec des "choux de Bruxelles confits, oseille, kiwi, saumon mi-cuit". Comme si viandes et poissons servaient de faire-valoir aux légumes.
(Ré-)ouvert officiellement ce 12 novembre, la salle est déjà presque pleine avec une clientèle touristique, professionnelle ou très, très âgée. L'ancien restaurant a toujours une certaine réputation visiblement, et pas sûr que beaucoup soient au courant de tous les changements en coulisses !
Le premier amuse-bouche du repas repose sur du maïs séché. Il s'agit d'une petit tartelette avec une mousse blanche et un petit bout de canard. Pas mal. Sans pour autant étonner.
Pour l'originalité il faut attendre la suite, avec le second amuse-bouche : crème de pomme de terre et pommes granny smith. Etonnant, non? C'est pourtant délicieux. Bien onctueuse, la mousseline a bien le goût de patate tandis que la brunoise de pomme ravive le goût de la préparation. Très chouette !
En attendant mon entrée, je ne peux résister au magnifique pain très, très cuit ! Un petit bonheur que je boulotte même sans beurre!
Ha! Ça y est ! OEuf de poule bio, marinière de moules de bouchot, et maïs au barbecue. Dans l'assiette, du pop corn (très à la mode), l'oeuf coulant, trois brins de frisée et une écume moule-maïs. Tout ça est bien fait. C'est agréable même si ça manque un peu de relief et de folie.
Un peu de pain encore pour patienter. Quand je vois passer les plats aux portions faméliques sur les autres tables, je me dis que ce n'est pas un luxe coupable ce grignotage !
Avec mon plat, difficile de faire plus de saison : Douceur de butternut, châtaigne, champignons des bois et saint-jacques . Cuisson parfaite des noix, avec une chair encore nacrée ! Dans la garniture je goûte à mes premières trompettes de la mort de l'année, j'adore ça! La courge vient adoucir tout ça, tandis que la châtaigne se fait très discrète. J'espérais l'avoir en éclats histoire d'avoir un jeu de textures intéressant... mais non. Une nouvelle fois c'est bien maîtrisé tout ça, presque scolaire.
Après ces deux plats un peu sages, le dessert me ravit ! La présentation de ce Baba chartreuse au citron de Menton, estragon, verveine sort de l'ordinaire ! Sous forme de 3 petites boules, avec à côté de la crème crue et citronnée, et au centre une quenelle de sorbet aux herbes. C'est gourmand et très agréable comme dessert avec beaucoup d'équilibre! Un petit crumble sous les éléments apporte juste ce qu'il faut de croquant, c'est vraiment très bon !
La carte des vins est déjà bien étoffée. Pour ce midi, direction la Bourgogne avec cette Côte d'Auxerre Goisot 2017 à 7,50€. Vin qui a eu besoin de s'ouvrir un peu, mais a joué les accords parfaits avec les champignons ! A noter que les prix au verre commencent à 5€ et la bouteille à 25€.
Pour payer... pas de carte bancaire possible ! Ouverture oblige, ils n'ont pas reçu leur terminal ! Pas grave, le distributeur n'est pas bien loin et je règle donc en liquide la somme de 49,50€. Pas de fausses notes pour ce déjeuner, et excellent dessert, mais il va falloir muscler un peu la carte avec du caractère pour justifier pleinement le coût. Dupin vient d'ouvrir sur les bons rails !
Dupin
11 Rue Dupin
75006 Paris (métro Sèvres Babylone)
Fermé dimanche et lundi
Les +:
_ déco agréable (pas de musique!!) et service efficace
_ superbe pain
_ parfaite maîtrise technique
_ super dessert !
_ suivi scrupuleux des saisons (je regrette quand même la présence d'avocats sur la carte)
Les -:
_ des assiettes sages au final, avec peu de relief
_ des intitulés qui ne font pas rêver
Serviette en tissus | ✅ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ❌ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ❌ |
Volume sonore moyen | 51dB |
Toilettes bien entretenues | - |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ✅ |