Il y avait bien longtemps que Le Fooding ne m'avait pas fait connaître une adresse ! Avec le restaurant Caluche dans le 5ème arrondissement, ils ne se sont pas trompés les bougres !
Depuis son ouverture et un article des plus élogieux sur le Fooding (nonobstant la vulgarité crasse du titre de l'article...), Caluche de Benjamin Fourty (déjà vu au Café de la Nouvelle Mairie) ne désemplit pas. Malheur à ceux qui se présentent tard le midi (car pas de réservation possible pour ce service) ou sans réservation le soir !
Le site de la branchitude absolue et du cool ultime m'apprend qu'il aura fallu 1 an de travaux pour aboutir à faire... un bistrot de quartier parisien, tout ce qu'il y a de plus classique : sol en petit carrelage, murs blancs, vieux zinc... Par contre en cuisine, en recrutant Jonathan Gru (Le Bel Ordinaire), c'est un transfert de qualité des plus prometteurs.
Je me pointe donc à 12h20 (j'avais appelé le matin, et l'on m'avait dit que vers cette heure-là ça ne devrait pas poser de problème). La salle est déjà bien remplie. A peine assis, l'ardoise m'allèche avec ses mots canailles qui résonnent en moi comme autant de papillons dans le ventre. Ca cause cochon, jus, rognon, moutardé, fumé.... On parle la même langue. Pour les prix, aucune crainte à avoir : de 8,50€ à 12€ les entrées, et des plats alignés sur 19€. Le soir, des entrées chaudes entrent dans le jeu (avec une oreille de cochon qui s'annonce exceptionnelle!) ainsi que quelques autres plats dont forcément un poisson noble, donc plus cher.
J'entame ce repas plein de promesses par un Tartare de veau, vinaigre de bonite, herbes (12€). Pour la présentation, on ne va pas se le cacher, c'est juste un tas de viande avec trois brins d'aneth. Point. Mais déjà, il y a du répondant côté nasal ! Et, en bouche, ça pulse bien. Les saveurs sont bien là, et le goût légèrement iodée du dashi aussi. Avec le pain (merveille de chez Thierry Breton) ça devient un régal ! Saussage obligatoire de la belle huile d'olive.
Le petit vin servi tape dans une valeur sûre de la Loire en version nature: Chaussée Rouge de la Grange aux belles. 6€ le ballon.
Quand on est venu me présenter la carte, on m'a dit les mots magiques pour décrire ce plat : "croustillant", "gras", et "jus". Il va falloir qu'ils ne se loupent pas avec ce genre de belles promesses, j'attends cette Poitrine de cochon, chou pointu, physalis (19€) avec une grande impatience.
Le plat est avancé.
Mon oeil frise et bloque sur cette couenne dorée comme dans le plus beau de mes rêves.
Mon nez frétille, de belles effluves se dégagent du plats.
Mon cerveau s'interroge : pourquoi des physalis crues, comme ça dans l'assiette? Toujours est-il que je me pourlèche littéralement les babines ! A l'attaque ! Le croustillant est bien là. Le gras... succulent. La viande s'effiloche et se gorge de jus, quel bonheur ! J'en ai presque l'arme à l'oeil. Du côté de l'accompagnement, c'est pas mal non plus avec ce chou juste tombé et ce mariage des plus réussis avec la physalis qui, avec le jus de cuisson donne une petite explosion de saveurs. Je liquide la généreuse corbeille de pain !
En attendant mon dessert, je scrute la salle. On reconnaît là la clientèle du Fooding. 30-45, très masculin (à 90%), tenue détendue (sportswear), sneakers obligatoires, des poils sur le menton et pas un gramme en trop. Des gens "cool", quoi.
En dessert, Nectarine sanguine pochée au vin, madeleine, crème double (8€). Le fruit a été confit et se délite sans mal juste avec la fourchette. De belles saveurs s'en échappent, réhaussée par un filet d'huile d'olive. La madeleine, un peu rêche, retrouve une vie avec la crème double d'à côté, même s'il y en a trop à mon goût.
Le café ici vient de l'Arbre à café et n'est facturé que 2,50€. Même s'il manque ici un petit menu déjeuner qui va bien, l'addition ne flambe pas trop tout de même : 47,50€. Caluche m'a donné ce midi un grand bonheur avec ce cochon magique qui n'était pas sans me rappeler celui d'Alessandra Montagne chez feu Tempero, une référence ultime en la matière ! Cette cuisine canaille qui s'attache au bien-manger et à la gourmandise me botte, et je n'ai qu'une envie : revenir goûter l'oreille de cochon grillée !
Caluche
12 Rue de Mirbel
75005 Paris (métro Censier Daubenton)
tel : 01 45 87 89 40
Fermé samedi et dimanche, pas de réservation au déjeuner
Les +:
_ quel cochon !
_ une cuisine canaille très réussie !
_ de beaux produits
_ le juste prix
_ des vins natures sages
_ pain et café de qualité
Les -:
_ pas de réservation au déjeuner
_ pas de menu déjeuner
Serviette en tissus | ❌ |
Changement de couverts à chaque service | ✅ |
Nappe en tissus | ❌ |
Bonne réception mobile | ✅ |
WiFi gratuit | ❌ |
Musique inutile en fond sonore | ✅ |
Adapté pour les enfants bien élevés | ✅ |
Volume sonore moyen | 61dB |
Toilettes bien entretenues | ✅ |
Même menu midi et soir (hors formule) | ✅ |
Réservation possible | ✅ |
Vin au verre goûté avant d'être servi | ❌ |
Végétariens bienvenus (au moins 1 entrée et 1 plat) | ✅ |
Pain : excellent pain de campagne de chez Thierry Breton |