Voici un nouveau contributeur à Restos Sur le Grill, La Vie à Boulbi, un blog indépendant qui teste sans relâche les restaurants de Boulogne Billancourt et du 16ème arrondissement en priorité. Découvrez sa chronique sur une adresse bien connue - La Machine à coudes - mais avec un nouveau chef en cuisine !
Situé à proximité de la place Jules Guesde, dans le nouveau quartier dit « du Trapèze », en lieu et place des anciennes usines Renault, la Machine à coudes est un restaurant incontournable de Boulogne depuis plus de 9 ans.
Si Marlène, la maîtresse des lieux, est là depuis le début et toujours fidèle au poste, on y vu passer plusieurs chefs notamment Thomas Benady les premières années (parti ouvrir ensuite Orties dans le 9eme, qui a fermé depuis) et l’ex Top Chef Jean Baptiste Ascione (parti lui ouvrir Petit Gris dans le 17eme). Ce qui peut sembler être une difficulté fut en fait une opportunité puisque chacun des chefs a réussi à maintenir le niveau de qualité du lieu et à y apporter sa touche personnelle.
Depuis quelques mois, nouveau changement de chef avec l’arrivée de Giacomo Monzali en cuisine. Mais changement également en salle puisque Marlène a profité du confinement pour refaire la décoration et pour changer ses historiques « tables machine à coudre » et ses chaises à l’assise un peu dure pour des tables classiques en bois brut et de confortables chaises en velours. Le résultat est là et c’est une réussite, et le côté chaleureux de cette petite salle (20 à 30 couverts) est toujours présent. L’accueil est toujours aussi souriant et dynamique, et on se sent vite à l’aise.
Côté menu, on reste dans la simplicité : 2 formules au choix pour le soir le 6 plats à 65€ (89€ en mets et vins), le 8 plats a 75€ (107€ en mets et vins), et pour le midi menu 3 plats à 35€ (51€ en mets et vins). A la carte, le verre de vin est à 8€ (pour tous les vins), et les bouteilles vont de 30€ à 51€.
Le menu change toutes les semaines, en fonction des envies du chef et des produits à sa disposition.
Après une mise en bouche qui permet de donner le top départ du retrait du masque, le menu démarre par du céleri et châtaigne, avant d’attaquer fort avec un plat plus que surprenant : du groin de cochon et purée de pomme de terre. J’ai beau fréquenter assidument les restaurants, ce fut une première pour moi. Et jamais je n’aurais eu l’idée de commander ce type de plat s’il était à la carte. A tort, pour 2 raisons : tout d’abord, ce plat était surprenant évidemment, mais surtout c’était très bon. Et ensuite, parce que ce genre de plat, on s’en souvient, ça marque, et ça fait partie de ce que j’attends d’un repas réussi : des saveurs, et de la découverte, voire de la surprise et de l’audace !
S’en suivit un poisson tout juste snacké (excellent jeu de cuisson et de texture) avec courge avant un autre plat « clivant » : pigeon cuisse de pigeon et choux. Avec la cuisse de pigeon, ou plutôt la patte, en entier et à manger avec les mains selon les consignes ! Encore une fois, un plat surprenant visuellement, dans l’expérience, mais également en bouche avec l'assaisonnement du chou et du pigeon excellent, et une cuisson du pigeon à laquelle nous ne sommes pas habitués.
Pour conclure, 2 desserts avec là encore des choix osés avec un premier dessert noix vinaigre bière puis un second glace céleri céleri grillé chocolat blanc wasabi. Deux desserts très peu sucrés (ce que j’apprécie) et surprenants par des accords de saveurs inédits, mais qui interpelleront les becs sucrés, c'est certain !
En conclusion, que retenir de ce diner ? Tout d’abord, et c’est pour moi un point très positif, il s’agit d’un diner dont je me souviendrai. Et c’est déjà une victoire en soi au milieu des nombreux repas pris au restaurant chaque semaine. En effet, je considère que lorsque l’on va au restaurant, on y va pour vivre une expérience, un moment, se créer des souvenirs. On veut découvrir, être surpris, étonné, manger des plats avec des produits ou des associations qui nous touchent. Et là, l’objectif est clairement atteint : quasiment tous les services du menu m’ont marqué. Alors est ce que tout le monde est près à voir un groin de cochon dans son assiette ou une patte de pigeon entière, la réponse est très certainement non. Mais après tout, il en faut pour tous les gouts, et dans tous les cas, un diner de ce type portera à débat, à échange, à discussions voire à critique. Mais n’est-ce pas le signe que ce fut repas spécial et une expérience dont on se souvient, et donc que le but recherché est atteint….
L’addition : 198€ à deux, avec la formule menu en 6 services en mets et vin et 2 apéros. On se régale, des mises en bouche jusqu’au mignardise. Le rapport qualité prix est bon pour un repas de cette qualité et une sélection de vin généreuse dans l’accord mets et vins.
La Machine à coudes
35 Rue nationale
92100 Boulogne-Billancourt (métro Billancourt)
tel : 01 47 79 05 06
Fermé samedi midi et dimanche
Les +:
_ Les choix audacieux, voire clivant
_ Le service assuré par Marlene,
_ La salle à taille humaine
Les –:
_ Les choix audacieux, voire clivant (et oui aussi ;- ) )