L'Andouille (Puteaux) : Pas de douille !

Un bon restaurant dans le 92? Question piège car les bonnes adresses se comptent sur les doigts d'une main ! On peut à présent y rajouter L'Andouille à Puteaux !

Par Arnaud Morisse

A chaque fois que j'ai l'occasion de causer "restaurants" avec des personnes qui habitent à l'ouest de Paris, j'ai la sempiternelle réflexion : "mais sinon, les bons restaurants dans le coin, y'a pas grand chose, non". Et je suis bien obligé d'acquiescer en citant tout de même Le Bistrot de Pierre Lambert, L'Escargot 1903, Yushin et le Saint-Joseph. Mais sinon, pas grand chose à se mettre sous la dent.

Quand j'entends alors de bons retours sur une discrète adresse de Puteaux, il me faut faire le déplacement (en bus en l'occurrence). L'Andouille se situe en coeur de ville dans un quartier -charmant - que je découvre. Petit terrasse et grande salle lumineuse. La déco est simple et sans chichi. On n'épate pas la galerie et on nous épargne les oreilles de musique !

Pour la carte - plutôt longue avec une trentaine de propositions - même chanson, des plats qui n'inventent rien mais qui aiguisent efficacement l'appétit : des salade, des terrines et pâtés en croûte, du chou farci, de la brandade ou encore un tartare de boeuf d'Aubrac le tout dans le cadre d'un menu à 37€, ici ou là trainant quelques suppléments. Au déjeuner en semaine, un menu à 23€ !

Côté vins, carte très courte mais avec que des indispensables à commencer par le morgon de chez Marcel Lapierre, aussi disponible au verre !

En ce dimanche midi très ensoleillé, c'est calme, apaisant. Quelques clients en famille venus prendre du bon temps, des habitués manifestement.

Petite attention qui fait toujours plaisir : le p'tit frichti offert comme ça avant même de commencer le repas. Un amuse-bouche qu'on appelle ça chez les guindés si c'est travaillé tout ça, tout ça. Là, une belle mayo et une petite poignée de bigorneaux font l'affaire ! Miam !

Je commence avec des couteaux à l'anis de Pontarlier. Ca sent bon. La cuisson est parfaite et les mollusque encore bien charnus et juteux se décollent sans mal de la coquille. L'anis bien présent apporte une fraîcheur bienvenue. Je m'en pourlèche les babines !

Pour accompagner ça, j'ai pris un verre de saint-joseph, en toute simplicité !

S'en suit une deuxième entrée : Carpaccio de pied et oreille de cochon. Avouez qu'un tel intitulé a de quoi bouleverser mon âme d'abatophile ! Sous une petite salade de pourpiers d'été bien assaisonnée et un poil de céleri rémoulade de fines tranches façon museau. C'est revigorant avec ces cornichons acidulée, houlala, je prends grand plaisir. Le pain n'est pas en reste, du campagne de haute volée (maison Manzagol)

Passage obligé ici : l'Andouille de Guéméné. elle est servie avec une purée ménagère et des beaux gratons de cochon bien gras et fondants. C'est la définition même d'un plat "canaille". On sent la patte Thierry Breton dans l'assiette avec ce chef - Jean-Pierre Vasseur - passé par ses cuisines. Ren à redire à l'ensemble qui me comble tant en quantité qu'en plaisir.

Avec ça, le fameux morgon de Marcel Lapierre. Et là, c'est le moment "ici Radio Ma Vie". Car oui, ce vin sera pour toujours mon "déclencheur". Avant d'avoir goûté ce vin en 2004, je ne buvais que pour m'aviner au mieux sans même regarder les bouteilles. Je faisais partie de ceux qui confondaient aisément brouilly et bourgueil et qui pensaient qu'en commandant un "petit chablis" c'était juste coquetterie oratoire et non une appellation propre. Puis, vint ce dîner avec Marie qui choisit ce vin. Je goûte sans faire gaffe, et là, éclair de bonheur ! Joie intense ! Purée ce que c'est bon ce truc ! Et, je fais pour la première fois de ma vie ce geste : je retourne la bouteille pour voir l'étiquette pour me souvenir. De là est né cette passion pour le bien boire (après celle du bien manger). Fin de la parenthèse "moi, moi, moi".

Thierry Breton n'est jamais loin ici manifestement puisqu'en dessert je m'engloutis son Paris Brest. Un modèle du genre diablement bon !

Même le café ici bénéficie d'une attention particulière car L'Andouille travaille avec la maison Plaine d'Arôme torréfié à Colombes. Excellent !

Quand vient l'addition, je suis assez confiant, et j'ai assez raison : 82,50€ pour un menu à 37€, une entrée en supplément (14€), deux  verres de vin (12 et 15€) et un café (2,50€). J'ai passé ce dimanche midi un excellent moment, frais, simple, copieux, calme et enjoué, bref un pur bonheur.

L'Andouille
6, rue Collin
92800 Puteaux

Fermé le lundi et le dimanche soir

Tel : 01 45 06 45 20

Les +:
_ cuisine simple mais vraiment réussie
_ des bons produits dont des abats !
_ carte des vins courte mais qu'avec des incontournables
_ salle calme sans musique

Les -:
_ carte des vins présentée vraiment trop courte