Pour la première fois en France, l'émission de M6, Top Chef, devient un restaurant bel et bien physique. Avec le concours de Stéphane Rotenberg en personne, les Bistrots Pas Parisiens ont acheté la licence pour relancer l'adresse qui était autrefois appelée "Ma Caille". Une bonne idée... sur le papier.
Par Arnaud Morisse
Pour parvenir au Bistrot Top Chef, il faut le vouloir ! Pas vraiment de transport en commun à proximité, pas de place de parking, tout au plus un voiturier. Mais qu'importe, une belle marque comme celle-ci a de quoi en motiver plus d'un, la preuve, je suis en route ce lundi 18 juillet pour y déjeuner.
Le concept s'avère des plus alléchants si l'on suit un peu l'émission du même nom : on retrouve à la carte des plats des candidats emblématiques de l'émission, mieux, ce sont les recettes qui ont fait gagner aux chefs telle ou telle épreuve !
La déco est cohérente, on se croirait - tel un Paramount studio Park - dans le décors de l'émission. Cerise sur le gâteau ce midi-là, la présence de l'animateur Stéphane Rotenberg, on s'y croirait. Comme les autres adresses des Bistrots pas Parisiens, le menu complet s'affiche à 39,99€. Belle affaire en perspective !
On débute avec un amuse-bouche folichon : foccacia, tomates crues et cuites, basilic. C'est frais, très agréable et bien assaisonné, on peut le dire : Top ! Ca ouvre bien l'appétit.
Mes entrées (oui, "mes") arrivent en même temps. Poêlée de champignons de Paris, coulis de menthe, hollandaise aux pralines. Ce plat a été coup de coeur du jury lors d'une épreuve de dernière chance sur le thème des champignons, et il a sauvé un certain Victor Mercier, depuis chef étoilé chez l'excellent FIEF. Autant dire que je m'attends au meilleur ! Et patatras ! C'est fadouillat, sans éclat. Le goût des champignon bizarrement absent à m'en demander si je n'avais pas le COVID! Une gorgée du petit chablis servi me rassure. Mais on est très loin d'une expérience de caractère comme aime les faire ce chef.
Mes papilles reprennent des couleurs avec le Velouté de pomme de terre aux herbes servi froid, pommes à l'huile fumées et haddock. Cette fois-ci on reconnaît la patte du chef rien qu'au visuel : il ne peut s'agir que de Thibault Sombardier (Sellae)! Au goût, un mariage facile mais bien exécuté. C'est bon.
Puis, c'est au tour de ma troisième entrée de passer sur le grill: la Tomate selon Arnaud Delvenne (Top Chef saison 13). C'est la pleine saison des tomates, et grâce à de beaux produits de base, le fruit travaillé de toutes les façons (cru, cuit, confit, glace, eau de tomate...) ose ses meilleurs atours ! C'est un régal de fraîcheur !
Pour le plat, c'est à nouveau ce chef belge qui a inspiré la recette : boeuf façon thaï. Etonnant de voir - un peu - de coriandre dans ce plat les goûts clivants n'étant pas vraiment les bienvenus chez les Bistrots Pas Parisiens. Si l'aspect donne faim, les goûts sont satisfaisants. Ca aurait mérité plus de peps, de coriandre, de piment.... Mais bon, ça reste très correct.
J'accompagne ça d'un verre de rouge : un joli savigny les beaunes à 11€.
Tiens, Stéphane vient saluer chaque table, bonne initiative.
Retour par la case "Mercier" pour le dessert avec l'ile flottante. Un classique qui avait enthousiasmé Jean-François Piège lors d'une épreuve sur les souvenirs d'enfance. Je trouve l'île bien petite et peu gourmande. La sauce liquide n'appelle pas à napper. Pas mauvais, mais sans grand intérêt tant les saveurs se révèlent discrètes.
Je complète mon aventure quasi-télévisuelle par un café avant d'avoir l'addition : 96,49€ (un menu EPD + 2 entrées à la carte + 2 verres de vin + 1 café). S'il n'y avait que le menu, on peut dire que le rapport qualité prix est très honnête. De là à atteindre ce restaurant pas facile d'accès? Pas évident ! Comme tous les restaurants des bistrots pas Parisiens, on se retrouve avec des plats jamais mauvais, mais jamais exceptionnels. On essaye de plaire au plus grand nombre en nivelant par le bas les saveurs, pour ne surtout pas choquer. D'ailleurs, quand je regarde la carte maintenant, elle a peu évoluer, et l'un des plats qui a disparu est le boeuf et sa coriandre, ce n'est pas un hasard.
Bistrot Top Chef
29 Quai Gallieni
92150 Suresnes (pas de métro)
tel : 01 41 44 77 80
Ouvert tous les jours
Les +:
_ décors comme à la télé, les fans comblés
_ bon rapport qualité-prix
_ service efficace et professionnel
Les -:
_ des plats jamais exceptionnels
_ on perd carrément le caractère de certains chefs comme Victor Mercier