Didon. (Paris 6) : le partage en solitaire

Après le succès de Hébé, la même équipe remet le couvert avec Didon, un restaurant qui veut marier "bistronomie et charbon de bois". Une carte toujours signée du chef étoilé Michel Portos et mise en musique par un jeune chef italien Francesco Cianfanelli.

Par Arnaud Morisse

N'y voyez pas une référence à Carlos ou à Oasis (la boisson, hein), mais plutôt à l'Histoire avec un H majuscule, mais un brin mythifier quand même. Car Didon était reine de Carthage, femme forte de pouvoir... mais quand même systématiquement associée à Enée pour une histoire d'amour enflammé... sauf ici ! Car de façon bien visible, un point suit le nom du restaurant. Didon, un point c'est tout !

Bref, après ce rappel historique, intéressons-nous à ce nouveau restaurant porté par Michel Portos et qui veut offrir (contre des sous quand même) des plats de partage bistronomique en privilégiant les cuissons au feu de bois !

Bon, pour ne pas changer, je viens vivre mon aventure dans cet établissement seul. Mais là, vraiment seul, car unique client... Alors le côté cuisine de partage tout ça tout ça, bah ce sera sans moi, ce qui diminue la taille du menu, 3 spécialités étant réservée aux tablées plus nombreuses. Je vis encore là une exclusion, d'autant que je n'ai pas très faim ce soir, impossible de m'empifrer pour deux !

On retrouve ce qui avait fait le succès de Hébé, c'est à dire une belle cuisine française qui se nourrit d'épices et d'élément du Proche Orient. Des entrées qui vont de 14 à 17€ et des plats de 17 à 19€... auxquels il faut rajouter des garnitures de 7 à 9€, ça commence à douiller.

Le repas démarre par un petit amuse-bouche au champignon. C'est frais, puissant et parfait pour mettre en éveil les papilles.

Puis je me lance de l'aventure, car associer des escargots avec de l'orange, ce n'est pas courant ! Pour 15€ j'ai donc devant moi cette entrée qui sort de l'ordinaire. Et je dois dire que ça fonctionne plutôt bien même si la puissance de la crème d'ail emporte plutôt ce plat vers ce que l'on attend d'escargots. J'en profite pour goûter au très bon pain au levain.

Excellente surprise, Didon propose l'INTEGRALITE de sa carte des vins au verre ! Joie ! En plus, il y a une solide sélection ! J'en profite donc pour prendre un godet bien servi d'un assemblage de merlot et arbouriou du domaine des Rouillats, un vin du Périgord de 2016 ! Très bon ! 13€ le verre.

Aïe, chose rare, mon appétit s'enfuit... J'ai trop mangé cette après-midi. Je suis triste. Je commande donc une portion de Poitrine de porc basque braisée, sauce tomate, miel et anis pour 19€ auxquels il convient d'ajouter une portion de frites en 3 cuissons pour 7€. Ca commence à faire cher le cube de viande que j'ai pu avaler sans mal, malgré mon appétit en berne. Une cuisson au charbon un peu trop poussée qui gâche un peu la fête, bon mais sans plus. Les frites - allumettes - sont meilleures, même si 7€ ça peut effrayer à juste titre le porte-monnaie.

Vous le comprendrez, ce soir, je vais m'arrêter là. Addition s'il vous plaît : 54€. C'est cher, et c'est surtout ce supplément garniture qui coince au coin de la gorge. Mais le lieu et l'accueil sont sympa, la carte des vins mérite d'être explorée (avec un grand porte-monnaie quand même), bref, on se situe dans la même veine que Hébé, un bon petit restaurant qui mériterait des tarifs plus bas (mais il faut bien payer le loyer du côté de Saint Germain des Prés!). 

Didon.
8 Rue du Dragon
75006 Paris (métro Saint Germain des Prés)

Fermé le lundi et le mardi

Tel : 01 81 69 63 72

Les +:
_ lieu très sympa
_ la carte des vins entièrement disponible au verre !
_ des plats bien twistés
_ service adorable

Les -:
_ cuisson de ma viande non maîtrisée (alors que j'étais le seul client...)
_ les prix trop élevés (facturer des garnitures....)
_ des portions individuelles qui me paraissent pas très grandes