Quel succès ! A peine ouvert et je découvre un dimanche midi, tard, une salle pleine à craquer ! Le nouveau restaurant de Charles Compagnon - le Café Compagnon - semble faire un tabac... mérité?
Par Arnaud Morisse
J'avoue avoir gardé un souvenir marquant de mon passage au 52 faubourg, non pas grâce à la jolie cuisine servie, mais à cause d'un cher ange à baffer qui a bien ruiné mon repas.... J'espère ne pas vivre la même déconvenue dans la seconde adresse du torréfacteur Charles Compagnon, le Café Compagnon. Il faut se rendre dans la rue Leopold Bellan, entre Bourse et Montorgueil pour trouver cette nouvelle adresse.
La longue façade a fière allure et semble signifier que la salle doit être grande.
Et effectivement, c'est immense. Et plein à craquer alors que j'arrive à 14h un dimanche ! De grandes tablées familiales (avec des enfants... angoisse) partout, avec le brouhaha qui va avec et un service un peu débordé. Je me sens même un peu oublié en arrivant. Mais me voilà placé finalement, à choisir mon menu du jour. A la carte, de jolis plats bistronomiques qui viennent piocher leurs influences ici ou là. Des entrées entre 12 et 13€, et des plats qui naviguent entre 23 et 31€.
J'entame mon déjeuner de gros (oui j'ai faim !) avec le "Sashimi de truite de Banka". Ca ressemble plus à un tiradito avec la marinade asiatique. Légèrement sucrée, cette petite assiette facturée 11€ s'avale avec plaisir. Il y a du goût !
Autre entrée : Ravioles de chou rave cru, algues confites, ricotta, pommes. Sur le papier comme ça, ça ne fait pas rêver, mais cet intitulé m'a intrigué. Dans l'assiette on a bien des fines tranches de chou rave non scellées (pas vraiment ravioles quoi...). Mais en bouche c'est une autre histoire. C'est équilibré, les algues s'expriment à plein régime, la pomme joue dans le registre acidulé et la petite amertume de la frisée vient ponctuer avec bonheur le tout.
Côté Croquettes de boeuf braisé, on savoure avec gourmandise cet effiloché frit. La petite sauce gribiche apporte une belle vigueur à l'ensemble résolument régressif. 10€.
Je termine mon verre de rasteau, domaine de la Vercquière 2020. Le temps de recommander un autre godet pour la viande qui arrive !
Côté plat, je me réjouis de voir une belle pièce pour la Poitrine de boeuf marinée au satay, topinambours, pleurotes, cacahuètes. La viande s'effiloche tendrement sous l'effet de ma fourchette. La garniture suit le même ravissement. C'est bon et ça m'ouvre l'appétit. 31€.
Par contre j'attends toujours mon godet de vin. A trois en salle, ils ne chôment pas au service, et font leur max. Mais mon vin est passé à l'as.
Quand on vient me débarrasser, on me demande alors innocemment : "un dessert à présent?". Bah non, je vous ai dit que j'avais faim. Je commande plutôt d'abord un autre plat sous les yeux éberlués de la serveuse. Bah quoi, j'ai faim ! J'en profite pour annuler le précédent verre (rouge) pour opter pour du blanc cette fois-ci.
Mon Poulpe riz vénéré, kumquat, fenouil condiment poivron arrive. C'est au moins riche en féculent, ça devrait un peu calmer ma faim, c'est toujours ça. Un peu limite côté sel, je demande la salière. J'avale ce plat sas difficulté et avec un certain plaisir. 28€
Là, mon verre est arrivé à temps : YL, un IGP Ile de Beauté par Yves Leccia. 10€. Et parfait avec ce plat.
Il me reste de la place pour le dessert repéré depuis mon arrivée : Roulé pistache orange sanguine. Et c'est une totale réussite, le mariage justement dosé fonctionne à merveille. Le meilleur plat de mon déjeuner ! 12€.
Pour compenser l'oubli du vin avec ma viande, on m'offre le café (Compagnon évidemment). tout ça pour aboutir à une addition finale de ... 123€. Mais j'ai bien mangé pour 2 ! ca reste plutôt onéreux, mais je dois bien dire que dans l'ensemble, tout était réussi, aucun faux pas, aucune anicroche, aucune remarque à faire, rien ! Mission largement accomplie.
Café Compagnon
22-26 Rue Léopold Bellan
75002 Paris (métro Sentier)
Ouvert tous les jours
Tel : 09 77 09 62 24
Les +:
_ carte variée avec de beaux produits de saison
_ le petit twist dans chaque assiette qui fait la différence
_ carte des vins courte mais bien vue
Les -:
_ il est urgent de recruter en salle, à 3, difficile de tenir le rythme !
_ un peu cher