Jeanne Aimée (Paris 9) : coup de coeur 2022 !

[Edit 20/10/22] : Le restaurant Jeanne Aimée a été désigné "Bistrot de l'année" par les Guides Lebey.

La rue Bourdaloue a vu la naissance d'une pâtisserie emblématique au XIXè siècle. C'est à présent le siège d'un nouveau restaurant à ne pas manquer : Jeanne-Aimée !

Par Arnaud Morisse

Quand dans une même semaine, 2 personnes très différentes me conseillent sans réserve d'aller dans un restaurant - Jeanne-Aimée en l'occurrence, je ne peux que me résoudre à m'y rendre ! Me voilà donc ce soir du 11 avril 2022 dans le 9ème arrondissement.

L'entrée sans enseigne, en impose. Très grande hauteur au plafond, et une espèce de couloir/salle qui aboutit sur un puits de lumière. Murs bruts ou grattés, la déco ne semble pas encore terminée, c'est épuré.

Au fond, la cuisine est entièrement à découvert. On y aperçoit le chef - Sylvain Parisot - et sa brigade.

Je commence cette soirée en recevant des excuses : le moteur de la hotte a rendu l'âme, alors, il y a un risque d'odeurs pesantes. Je vous rassure, rien du tout de désagréable.

Au menu, 3 entrées (13-14€), 3 plats (29-31) et 4 desserts (12-13€) avec des intitulés des plus prometteurs.

On sait recevoir chez Jeanne-Aimée avec pas moins de 2 réels amuse-bouche : un incroyable et vraiment délicieux sorbet aux asperges et oeufs de truite, suivi  d'un pus classique et très réconfortant chou-fleur tzatziki. Voilà qui commence sur les chapeaux de roue !

Pour mon entrée (oui, 1 seule, je l'ai joué petit appétit!), Champignons acidulés. Voilà qui est intrigant n'est-il pas? Sous ces écailles de champignons crus se cache un mélange de truite fumée et de citron. Evidemment ici tous les produits utilisés sont de saison et d'une exceptionnelle qualité, et pour cause : l'un des associés à l'affaire s'occupe aussi avec son père de l'épicerie Humphries. Un atout considérable ! Bref, pour en revenir à ce plat, c'est la surprise qui éveille les papilles. C'est "champignonné" évidemment, mais les notes fumée et le gras du poisson donnent un volume formidable en bouche. La touche acidulée vient rééquilibrer tout ça. De la belle ouvrage. 14€.

Pour les vins je me laisse guider par le maître des lieux qui propose aussi une superbe sélection de vins au verre (plutôt nature) aussi originaux que bons !

J'en prends plein les yeux ensuite avec le plat : Truite confite, sobacha, betterave, fricassées de radis rose et oeufs de truite. C'est beau et ça sent bon. Le chef ose, et fait mouche. Après avoir travaillé l'acidité sur l'entrée, voilà que l'amer entre en jeu. C'est fin, c'est divin, ça se mange sans faim ! Cuisson exemplaire du poisson. Chapeau. 31€ bien dépensés.

Si bon que ça me donne faim et recommande un petit plat avant le dessert quand même !

Voilà donc la Volaille grillée, oignons caramélisés, n'duja et lentilles vertes au beure d'anchois. Encore des associations de saveurs qui détonnent.... et qui fonctionnent bien ! Volaille juteuse, jus corsé légèrement acidulé, il y a de la personnalité dans cette cuisine ! 29€.

Petit pré-dessert : Rhubarbe et Mélilot. Même sur la partie sucrée, ce restaurant sort de très jolies assiettes. L'équipe en cuisine assure. Autour de moi, les tables se sont remplies et sont servies rapidement. Et au même rythme, les sourires illuminent les visages.

Régalade encore avec ce Pressé de pomme, céleri rave, crème fraîche et crumble sarrasin ! C'est audacieux et ça fonctionne bien ! On joue avec les textures et les différentes saveurs. Encore une réussite !

Si on rajoute à tout ça, un pain du tonnerre (de la maison mère), un super café, un accueil formidable et en plus, des menus déjeuner ultra abordables, on fonce sur un coup de coeur direct ! Addition finale 108€ pour 1 entrée, 2 plats, 1 dessert et 3 verres de vin.

Jeanne Aimée
3 Rue Bourdaloue
75009 Paris (métro Notre Dame de Lorette)

Tel : 09 73 88 48 44

Fermé samedi, dimanche et lundi midi

Les +:
_ cuisine inventive, percutante et délicieuse
_ accueil parfait
_ superbe sélection de vins
_ pain, café, tout excelle !

Les -:
_ la déco n'était pas encore terminée, mais c'est bien là un maigre reproche, histoire de !