Dans la petite famille des restaurants "à people", on connaissait l'excentrique Ami Louis. En voilà donc un autre incarné par son patron bon vivant : Albert Corre.
Si à l'Ami Louis, je n'avais pas vu la trace d'une "star" le temps de mon déjeuner, j'en avais appris de bien bonnes à propos de certains habitués, les serveurs s'épanchant sans vergogne auprès de la clientèle. Avec ce Petit Pergolèse, vais-je côtoyer enfin la fine fleur des pages de Closer?
Dans la rue Pergolèse, j'avais déjà testé l'étoilé éponyme qui s'y trouve. C'est une rue cosy et bourgeoise, très 16ème arrondissement.
Pas de tables en terrasse sur le trottoir, mais un paillasson noir et rouge. La devanture grise pour sa part est barrée du nom du restaurant inscrit en rouge vif ! Impossible de se tromper.
J'entre. A peine mis le pied dans l'endroit, je suis accueilli comme un bon ami par un homme replet et souriant, c'est lui le boss. La salle détonne : c'est chargé en terme de déco. Fauteuils et banquettes rouges, comptoir noir ébène, et surtout une collection impressionnante d'oeuvres d'art contemporain qui brillent par leurs couleurs pimpantes! A l'entrée, une affiche déchirée de Villeglé, on voit vite les chiens ballon de Koons qui trônent en bonne place. De grandes photos aussi aux couleurs pop ou noir et blanc se trouvent de-ci de-là. Au plafond, des ballons de toutes las couleurs accrochés font aussi penser à Koons, mais c'est du fait-maison ! Et comme ça ne suffisait pas en terme de déco, je découvre en alternance avec des oeuvres des photos du chef des lieux avec des célébrités : Charles Aznavour (qui a même un plat à son nom dans la carte), Laurent Gerra, Jean-Pierre Castaldi, Enrico Macias... il y en a des dizaines comme ça !
Alors, pour ce déjeuner vais-je voir en vrai un people de près? Une célébrité qui brille d'habitude sur le petit ou grand écran? Une analyse rapide des clients déjà installés me font aboutir à cette conclusion : je dois avoir le compte Instagram le plus suivi de l'assemblée !
Sans atteindre les sommets stratosphériques de l'Ami Louis, les prix à la carte demeurent tout de même élevés : des entrées de 15 à 28 euros pour les entrées (respectivement pour la tatin de légumes et saumon mi-cuit et la salade de homard à la vinaigrette à la truffe), et des plats de 24€ (fricassée de rognons, penne et pleurotes) à 34€ pour le filet de bar et purée à l'huile d'olive de Charles Aznavour. Ça commence à chiffrer. Pas de formule ni menu à l'horizon.
Un peu de légèreté ne fait pas de mal de temps en temps, c'est donc la raison pour laquelle j'ai choisi ce carpaccio d'artichaut, tomates confites et parmesan. Au dessus une belle roquette légèrement relevée, et un filet d'une huile d'olive fruitée. C'est une très bonne entrée, et le légume remplace à merveille la traditionnelle viande de boeuf utilisée d'habitude. Une bonne surprise.
Poisson par la suite. Mon plat arrive très rapidement, à peine le temps de souffler. C'est une blanquette de goujonnette de sole, sauce bonne-femme. Des légumes (carottes, brocoli et haricots verts), quelques dés de tomates (hors saison...) et au dessus des petits files de poisson. La sauce est bien crémée et goûteuse. C'est agréable en bouche.
Pour le dessert, j'opte pour une spécialité de la maison : les petits babas punchés au rhum Bally. Avant même l'arrivée de l'assiette, la bouteille d'alcool est apportée.
Dans l'assiette, trois mini-babas avec de la crème Chantilly sur le dessus. Des groseilles (en janvier...) et des morceaux de gousses de vanille fichés sur le dessus font office de déco inutiles. On m'arrose gentiment les babas. Ces derniers sont particulièrement léger et bien imbibés. Vraiment pas mal.
Le patron, après avoir raconté des histoires peu ragoutantes à base de gastro-entérite à la table d'à côté, passe à ma la mienne et remet une rasade de rhum avec cette belle phrase "c'est bon ça quand c'est bien humecté" !
Pour accompagner ce repas, j'ai pris un verre de Saumur Champigny du domaine de la Guilloterie 2016. Il faut dire qu'il n'y a pas vraiment le choix quand on ne prend qu'un verre. On ne vous propose qu'un "Bordeaux ou un Saumur"... Un gentil vin à 8 euros quand même (coef 4,2)...
Et là, au moment où mon addition arrive, miracle, une vedette de la télévision ! Oui ! Dingue ! Carole R. en personne ! C'est donc bien vrai, des gens des magazines people fréquentent la table d'Albert Corre ! Un plein d'émotions (ahah!) qui m'aurait fait presque oublier la hauteur de la douloureuse : 75 euros ! Aïe, c'est cher ! On mange bien certes, on est très bien reçu, OK, le lieu s'avère vraiment atypique oui, mais de là à valoir ce prix, je ne suis pas sûr...
Le Petit Pergolèse
38 Rue Pergolèse
75016 Paris (Métro Argentine, Porte Maillot)
Tel : 01 45 00 23 66
Fermé samedi et dimanche
Les +:
_ un lieu qui sort de l'ordinaire
_ je suis fan de Villeglé, alors...
_ patron omniprésent mais très sympathique
_ jolie cuisine pleine de goût
Les -:
_ c'est cher
_ peu de choix de vins au verre et tarifs élevés
_ la déco pop-baroque peut dérouter